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par Benji_du91 - le 27/11/2013
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par Benji_du91 - le 27/11/2013

Discutons un peu de The Day of the Doctor - Partie 1: Un non-évènement?

Je voulais d'abord faire une review de l'épisode, puis je ne l'ai pas fait. Trop de choses à dire, trop de digression à faire, trop de temps écoulé après l'épisode... Puis j'ai écouté le Podcast #8 de SyFantsy, celui sur Doctor Who et le fameux épisode annniversaire. Alors, voyant tout le potentiel débat et interprétation de l'épisode, j'ai décidé d'écrire un post sur ma compréhension des éléments clés de l'épisode. Par conséquent, si vous n'avez pas encore compris (ou que vous êtes un peu long à la détente), cet article est Full SPOILER


 

Alors, cet épisode, un non-évènement en fait? 


 

C'est ce que dit Manu dans le podcast, et ce qui l'a poussé à mettre une note de 3,5 sur 5 à cet épisode qu'il a jugé manquant trop d'enjeu. Expliquons donc. 

 

Tout l'enjeu de cet épisode et de la rencontre entre ces trois Docteurs, c'est de décider le sort de la planète Gallifrey et comment résoudre la Time War. Pour faire un petit rappel, il y a une grande élipse temporelle entre la série classique et le revival de 2005, pendant lequel s'est déroulé la grande guerre du temps entre Daleks et Time Lords (le peuple d'origine du Docteur). Cette guerre, devenue incontrôlable, compte tenu de l'invincibilité des uns et de la constante adaptation/amélioration des autres, ravageant des planètes entières en dommage collatéral, le Docteur, lassé, fatigué, desepéré, ayant fui les combats et cherchant une solution, se résout à en finir de la seule manière possible, en éradiquant Time Lords et Daleks ensembles, d'un même coup. 

Pour cela il utilisera l'arme ultime de destruction massive des Time Lords, construite par les anciens un peu avant le début de la guerre, le Moment. On nous en dit finalement très peu sur cette arme et ce qu'elle fait, tout ce que l'on sait c'est qu'elle est si puissante qu'elle a développé une conscience ("Comment utiliser une arme de destruction massive quand celle-ci peut porter son jugement sur vous?") et qu'elle pourrait anéantir totalement les deux peuples belligérants. 

 

Le statu-quo tel que décrit dans le revival de Russel T. Davis est celui-ci (enfin, si j'ai bien compris. C'est juste ma compréhension des faits...): le Docteur a finalement éradiqué les deux races combattantes et a timelocké le reste de la guerre du temps. C'est à dire qu'il a enfermé celle-ci dans une sorte de bulle ("Imagine une bulle. Même si ça n'a rien d'une bulle, mais imagine une bulle si ça peut t'aider à comprendre") en constante répétition, imperméable au temps et aux voyageurs temporels. Daleks et Time Lords vivent donc constamment la guerre, du premier au dernier jour avant leur anéantissement complet par le Moment.

Ce qui explique donc la trame du dernier épisode de Tennant, "End of Time", où le President trouve le moyen de sortir les Time Lords du Timelock au dernier jour de la guerre. Le Docteur les renvoie "back into hell" car ils ont ouvert une brèche dans le Timelock (ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le reste de l'univers) et que ces Time Lords sont devenus vils et cruels à force de voir perdurer la guerre (il est dit plusieurs fois qu'à cette époque-là, ils ne valent pas mieux que les Daleks)

....

 

SAUF QUE, tout Moffat qu'il est, Steven Moffat nous donne une toute autre résolution des évènements avec l'épisode spécial 50ème anniversaire. Dans The Day of the Doctor, la conscience du Moment montre au neuvième Docteur (John Hurt, le Docteur-de-Guerre, et non pas Ecclestonfaut suivre un peu!) - de manière très Dickensienne - son futur après avoir commis l'irréparable génocide. Aidé de ces deux versions de lui-même, de 400 ans d'expérience et de réflexion supplémentaires, et de toutes ses incarnations (c'est légèrement fan-service tout ça), il décidera finalement de changer d'avis et de sauver Gallifrey en la faisant disparaître dans un cube dimensionnel (oui, enfin, un tableau en 3D quoi). C'est donc ainsi que se résout la Time War, avec la disparition de la planète d'origine du Docteur et l'élimination totale (ou pas) des Daleks dans une orgie de friendly-fire incontrôlé. 

On en arrive donc au même statu-quo (Gallifrey disparue, les Daleks éliminés et la guerre timelockée), à une exception près: il reste au Docteur l'espoir de retrouver sa planète, débarrassée de la guerre et du timelock, libre, errant dans la galaxie. Cette rencontre orchestrée par le Moment étant légèrement désyncronisée au niveau des flux temporels (oui, c'est aussi ça Doctor Who), le Docteur (John Hurt) ne s'en souviendra pas, jusqu'à ce qu'il la vive réellement en tant que Matt Smith. Ce qui explique donc que le Docteur ait cru tout ce temps avoir véritablement éradiqué son peuple, sans trouver d'autre solution pour le sauver. 

 

Attention, le paragraphe suivant parle de théories à propos du voyage dans le temps, et c'est incroyablement ennuyeux. Spécial dédicace Manu.

 

On peut donc appliquer à l'épisode la théorie du whatever happened happened (selon laquelle les modifications qu'entraîne un voyage dans le passé ne sont que l'explication du statu-quo futur, et ne peuvent pas l'altérer, vu que ce qui est arrivé est arrivé et que le temps est simultané), même si celle-ci est incorrecte dans l'univers de Doctor Who, comme expliqué dans The Sheakespeare Code, où le Docteur apprend à Martha que les actions dans le passé peuvent changer leur futur et que, si des sorcières annoncent conquérir monde à l'époque Elizabethaine, elle pourrait bien y parvenir. De toutes manières, ça tombe sous le sens qu'une série comme Doctor Who n'aurait aucun intérêt avec une telle règle. A quoi serviraient donc les épisodes et les menaces historiques si on savait dès le départ qu'il n'y avait ni suspense, ni enjeu? En fait, Doctor Who fonctionne un peu comme Retour Vers le Futur, et c'est pas plus mal, parce qu'au moins, c'est simple.

 

Pour enfin conclure, je pense que cette résolution n'a rien d'un non-évènement. Certes, le statu-quo reste le même pour John Hurt et David Tennant, qui de toutes façons ne se rappelleront pas vraiment de cette aventure, mais l'épisode lance Matt Smith et le(s) Docteur(s) suivant(s) dans une nouvelle quête, avec un nouvel espoir (see what I did there?): retrouver Gallifrey. Pleins de portes sont donc ouvertes pour la continuation de la série. On en fini avec le filon bientôt épuisé du regret du Docteur et on entame une nouvelle épopée, et peut-être bientôt un nouveau statu-quo où le Docteur aura retrouvé sa planète natale, où les Time Lords pourront de nouveau interragir avec lui, comme dans la série classique.

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