Découvert à la fin d'un fascicule de Walking Dead, Witch Doctor est typiquement le genre de truc sur lequel je n'aurais même pas jeté un oeil en voyant la couverture en boutique.
Un titre qui donne l'impression d'avoir été utilisé mille fois, un dessin sombre, surchargé de traits noirs, pas vraiment agréable à l'oeil. C'est pourtant une de ces planches torturées qui capta mon attention: une espèce de monstre dégueulasse lové à l'intérieur d'une cage thoracique humaine et montré par radiographie. Le contraste entre la bestiole fantastique et le procédé médical tout ce qu'il y a de plus rationnel m'a tout de suite emballé et ne m'a pas lâché tout au long de ce premier opus.
Witch Doctor illustre les cas médicaux auxquels est confronté le Dr Vincent Morrow, spécialiste des pathologies surnaturelles. C'est très subjectif mais s'il fallait faire une analogie pour donner une idée du concept je dirais que c'est le croisement improbable entre Dr Who et Dr House ... dans Supernatural.
Chaque cas traité par le docteur joue sur le contraste évoqué plus haut. Vampires, démons, bébé maléfique, toutes les pathologies rencontrées sont d'ordre surnaturel mais la force du comics est de parvenir à les expliquer de manière pertinente et documentée et les résoudre en suivant des méthodes cartésiennes, quasi-scientifiques. C'est surtout vrai dans les trois premières histoires de ce tome 1, les deux suivantes servant à introduire une énorme mythologie qui sera développée dans le deuxième opus.
Le côté "pseudo-scientifique" est alors un peu mis de côté, mais le relais est assuré par cette mythologie dont les fondements lorgnent du côté de Lovecraft et qui propose aussi de très chouettes idées originales. L'ensemble est étayé par un humour omniprésent, très référencé, porté par les situations décalées, les méthodes du docteur, et les deux improbables assistants dont il est flanqué.
