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par Sullivan - le 23/10/2013
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par Sullivan - le 23/10/2013

03 Juillet - 20 Octobre 2013 : Partie 3


00h52 : Ce soir je devais me coucher tôt parce que l'artisan qui vient repeindre la cuisine de mon appart' toujours pas aménagé est censé arriver à 8h (Aïe). Ce soir Dortmund a battu Arsenal chez eux 2-1, Milan a repris des couleurs et Alfro nous a rejoint en cours de soirée avec un bien beau cadeau de sa soeur qui revient de Londres : Une Play Arts Kai du Joker façon Heath Ledger. Je la voulais, enfoiré.
Antoine et Simon sont à la rédac', pendant que FIfa tourne à plein régime derrière moi...

 

"Nuit blanche."

 

À mesure que l'existence de ARTS prend de la consistence, j'essaye de me détâcher de mes responsabilités le temps quelques jours. Le temps d'une victoire des Bleuets à l'Euro grâce à un Paul Pogba plus grand que les meilleurs milieux de terrain actuellement au monde. Le match se passe chez Jérémy, tout le monde est torse nu dans son salon encore moins habillé, à cause de la chaleur affreuse du 7ème étage et d'un soir de Juillet bouillant.
Quelques packs et une séance de tirs aux buts mémorable plus tard, Thibaut rentre chez lui apparemment en grosse méforme, pendant que nous rejoignons une dizaine d'autres potes au bar qui est devenu depuis peu le voisin d'Alfro, qui ne dort plus à cause de l'ambiance quotidienne qui y règne.

2h Retour à l'appart', je réalise que nous sommes 10 fois trop pour mon modeste T1 et que 22 personnes chez soi, c'est peut-être pas raisonnable. Un tour au stand "diamants" Gauthier/JS plus tard, la nuit promet d'être longue et s'installe sur les quais de loire, une découverte Nantaise qui a ralenti mes ambitions de fuir une ville que j'aime autant que je la délaisse désormais qu'elle me semble familière dans ses moindres recoins.

Les visages sont radieux, la nuit est chaude et belle et quelques dizaines de Nantais partagent notre soirée trop peu sérieuse et beaucoup trop arrosée. Quelques conversations plus loin, où se mêlent amour, amitié à la vie à la mort, blagues tordues et échanges les plus stupides, la vie nous rappelle à la raison : il est 4h30, je n'ai pas passé une vraie nuit depuis des semaines et il serait plus sérieux de s'arrêter avant que la nuit ne dérape. Riche idée, puisque c'est le moment que j'ai choisi pour proposer à Flo, son cousin et quelques autres potes d'aller faire un foot "aux aurores", à quelques kilomètres de là. Triste sort, tout le monde est partant. Allons-y pour quelques rondes dans la ville en attendant que le soleil se lève et que le terrain devienne pratiquable.

Une randonnée au milieu du marché naissant place Talensac, où se croisent les regards méfiants des commerçants à nos têtes ahuries, pendant qu'un ou deux d'entre nous font la bonne blague de se mettre à poil pour traverser les allées comme des princes déchus. Instant clarté : nous ne sommes pas du tout sur le bon chemin, il est 5h et j'ai tout sauf la force d'aller jouer au Football avec les gars alors que le boulot qui m'attend le lendemain est colossal.



Retour sur la bonne voie, où nous faisons la rencontre d'un SDF que j'ai l'habitude de croiser, avec qui j'avais l'habitude de discuter alors qu'il découvrait la rue et que je bossais dans un fast food détestable dans un beau quartier. 3 ans plus tard, la vie l'avait amoché et notre rencontre me semblait à mi-chemin entre l'hypocrisie et la sincérité. 3 minutes de discussion, assis en ronde à huit au bord du canapé qui lui servait de maison, une maison qu'il a déserté et où mon facteur s'est fait frappé par la foudre depuis (True Story).

Plusieurs d'entre nous commencent alors à jongler et c'est une partie improvisée qui démarre, avec cet homme dont je connais mieux le visage que le prénom dans mon équipe, au poste de gardien. Aussi bête que ça puisse paraître, c'est alors un mélange de sentiments incroyables qui se confond à ce fragment d'absurdité. Le fait de partager un réel moment avec un inconnu familier, la joie de sentir le vent du matin en courant après un ballon, à quelques mètres de chez moi, sur une place qui ne me donne même plus envie de lever la tête lorsque je la traverse tous les jours. Quelques dribbles (ratés) et quelques frappes contre le mur de l'hotêl qui fait l'angle plus tard, il est temps de repartir dans notre quête du terrain sanctifié.

Là encore, une route quotidienne devient une véritable épopée où se mêlent belles rencontres (Sunny, le genre de personnes qui vous font croire au scénario d'Olive et Tom, avec qui l'on jouera finalement jusqu'à 11h du matin), moments hors du temps (un homme au balecon, apparemment chargé comme Sid Vicious, qui danse à poils en écoutant un son venu du fond des âges) et braves moments de camaraderies, en croisant les sorties de boîtes minables du centre-ville.

Par une magie qui demeure encore un mystère à mes yeux, il est déjà 8h et nous atteignons le terrain, où ma condition physique et mon état très avancé de la soirée me rappelent que le sport reste réservé à des gens qui ont fait d'autres choix de vies que les miens. Qu'importe, autant jouer jusqu'à en tomber, tant le déroulement de cette soirée est déjà gravé là, quelque part. Il est 9h, les voisins du quartier nous hurlent dessus, tout le monde joue pieds nus et Florent ressemble à un mélange d'ingénieur informaticien de Série TV américaine et à un aventurier du début du siècle, forgé par ses expéditions.

Il est 11h, nos corps ne comprennent plus l'effort et il est grand temps de rentrer en ville, boire un café en Terrasse, pendant que Flo et son viking de cousins se commandent une dernière pinte, "pour le retour". Là, un dealer tout droit sortie de la parodie homosexuelle de Las Vegas Parano nous aborde et nous propose ses produits infects, surement passés par des mains peu recommandables avant les siennes. C'en est trop pour l'absurde, le fou-rire est alors incontrôlable et le drôle d'énergumène pense être tombé face à plus freak que lui. C'est le moment que je choisis pour aller me coucher, et pour mettre fin à une première période d'un été qui promet encore beaucoup, alors que mes volets peinent à cacher la lumière du jour. Il est midi, mon corps m'envoie d'énormes signaux que je préfère ignorer, et la seule pensée qui me vient est la suivante : Ci-gîsent une période horrible et des nuits trop courtes, il est temps de se reprendre et d'avancer. J'aurais alors aimé qu'il ne soit pas trop tard...

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