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par Rumil - le 5/01/2014
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par Rumil - le 5/01/2014

[Review V.F.] Batman & Robin #18

"..."

Batman and robin #18 : Undone

Written by Peter J. Tomasi Illustrated by Patrick Gleason


    Review pleine d'émotions pour débuter cette année 2014. JE commence toutefois par préciser que je vais spoiler à MORT. Si vous n'avez pas lu Batman Inc. 8, ni ma review sur ce numéro, n'allez pas plus loin ou je risque de vous gâcher tout le (dé)plaisir.

     Pour débuter, il me faut vous parler du contexte. Dans Batman Inc. 8, Bruce arrive quelques secondes trop tard pour sauver Damian de son clone, l'Hérétique. Pour la Bat-family, ce n'est pas la seule perte à déplorer en ce jour fatidique, mais c'est néanmoins celle qui touche le plus durement le Caped Crusader. Pendant une courte période (un mois ?), s'ouvre alors le "Requiem", et chaque série où le personnage principal est un membre de la Bat-family voit son numéro 18 être l'occasion d'apprécier les conséquences de la mort de Robin.

     Mais Batman et Robin #18, c'est plus que cela. Ici, c'est la réaction brut de Bruce que l'on suivra, et dans une moindre mesure celle d'Alfred. C'est donc dans un silence religieux (au sens propre comme figuré, puisqu'il n'y a pas le moindre mot d'écrit une fois les crédits de la première page passés) que débute la lecture de ce numéro.

    L'histoire débute en début de soirée, Bruce se trouve dans la chambre de Damian et y observe les effets personnels de son fils : ses croquis, sa correspondance avec une personne dont les initiales sont C.K., etc ... Bruce est stoïque, mais la douleur est sous-jacente, et ce sont ses traits tirés qui nous la montre discrètement dans ces premières pages.

     C'est ensuite Alfred qui passe au premier rang. Si, à l'instar de Bruce, le majordome se tient droit et fièrement, les larmes coulent sans s'arrêter. C'est touchant quand on a été témoin dans les pages de Batman, Batman and Robin et Batman Inc. Pré-New 52, de l'évolution de la relation entre les deux personnages. Le symbole du portrait de famille non-terminé est aussi très fort.

    Ensuite, on suit la nuit de Batman, de sa préparation dans la Bat-cave à ses patrouilles dans les rues de Gotham. Le point intéressant, c'est que l'on voie Bruce, pris par l'habitude,qui voit encore son fils l'accompagner dans sa croisade. Et cela rend son absence encore plus difficile et douloureuse pour le Chevalier Noir. Cela permet aussi de voir Damian sous un autre angle : on le voit s'éclater à descendre la rampe de pompier qui mène à la Batcave, on le voit rêveur dans la Batmobile ... Bref, cela apporte de la profondeur à un personage déjà complexe sans le réduire aux thèmes déjà traités dans cette série ou d'autres.

     Au passage, les moments où Bruce enfilent son masque ou ceux où l'on ne voit que son menton ou le bas du visage sont une réussite totale. Ca peut paraître bizzare alors je mexplique : une fois le masque enfilé, le regard de Batman empêche de partager les émotions qui montrent sa ou ses faiblesses. Ici, le parti pris de ne montrer que sa bouche permet de se concentrer sur la douleur, et la colère qui anime Batman. Et c'est un choix hautement judicieux en l'espèce.

    Vient ensuite une scène mystérieuse où Batman est perché sur un lampadaire, et qu'une fois descendu, il le détruit avec la Batmobile. Je dois manquer de références, car je ne vois pas pourquoi il fait ça. Ma théorie, c'est que la mort de son fils et cette image avec le lampadaire lui rappellent la nuit de la mort de ses parents et que la colère est la seule réponse qu'il peut offrir dans ce genre de situation. Après tout, dans ce domaine, Batman, c'est un peu un autiste.

     Ce que l'on peut ajouter, c'est que la mort de Robin ne fait que renforcer sa détermination dans sa Croisade et qu'il se jette corps et âme, et au mépris de sa sécurité et de son confort, dans la lutte contre le crime. Les dernières scènes, une fois de retour dans la Batcave, sont criantes d'émotions. Bruce s'emporte après la lecture d'une lettre écrite pour lui par son fils. Finalement, il serrera fort le costume (l'uniforme du soldat pourrait-on dire ...) de son fils, à défaut de pouvoir lui crier son amour ...

     Pour conclure cette review, je dirais qu'on peut ne pas aimer le style graphique de Patrick Gleason, on peut ne pas aimer les partis pris de Peter J. Tomasi, mais il faut être d'une mauvaise foi immense pour ne pas reconnaître l'efficacité de ce duo dans l'exécution de leur oeuvre commune. Ce Batman and Robin #18 est pour moi LE Comic Book Issue de l'année 2013. Du dessin au choix scénaristiques, rien n'est laissé au hasard, et le résultat est sans bavure. Après un #17 qui prend un sens bien différent après la lecture de Batman Inc #8, ce #18 me laisse sans voix et avec une peine déchirante pour ce personnage de fiction qui sera devenu au fil du temps, mon préféré dans l'univers de DC.

 

 

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