Super Crooks est une des créations du brillant scénariste Mark Millar, intégrant ainsi son univers appelé « Millarworld » avec le génialissime Kick Ass, Nemesis, Superior, Wanted (si vous avez vu le film, précipitez-vous directement sur le comics !), The Secret Service ou MPH encore plus récemment …
"Les auteurs de Superior, Mark Millar et Leinil Francis Yu se retrouvent pour votre plus grand plaisir. Difficile de faire carrière en tant que super-vilain. La concurrence est rude et les autorités sont toujours derrière vous. Alors que faire ? Partir pour l'Espagne ! Johnny Bolt et ses amis crapuleux jouent donc les expatriés et préparent un gigantesque hold-up. Mais les choses se compliquent lorsque Johnny découvre que sa cible est en réalité le plus grand criminel de tous les temps ! Une histoire qui devrait bientôt être adaptée au cinéma.
(Contient les épisodes US Supercrooks 1-4)
128 pages, 14,95 €"
Le livre commence par une préface de Bryan Hitch qui, forcément, fait les éloges du récit et met en avant les prouesses artistiques du dessinateur philippin Leinil Francis Yu, comme quoi il ne pourrait pas l’égaler pour la mise en scène, la performance ... Un blabla classique en somme.
L’histoire est découpée en quatre chapitres. Comptez environ une petite demi-heure pour la lecture complète, à relativiser car tout dépend de votre rythme.
Justement on peut regretter qu’il n’y ait que quatre chapitres. En effet, tout se déroule vite, voir trop vite. Il aurait préférable, à mon avis, de développer plus en profondeur l’aspect tactique, stratégique du braquage même si on découvre le « plan parfait » que Johnny Bolt a mis en place en dévorant les pages.
Par rapport à l’équipe recrutée, avec leur pouvoir de X-Men, il manque un travail psychologique, de fond c’est-à-dire les traits caractériels, leurs comportements. Les personnages sont là mais on ne sait pas trop qui ils sont : non pas que leurs passés nous intéresse mais dans le groupe, qui est l’impulsif ? Le gars marrant ? On aurait aimé en savoir plus sur nos super-criminels, ce qui pour conséquence qu’on ne s’attache pas trop à eux.
On se rend compte de cela, après coup, tellement la lecture est rapide.
Au delà de ça, c’est une bonne copie que rend Millar dans la forme : c’est rythmé, on n’a pas le temps de souffler et on veut surtout terminer le comics (ce qui est une bonne chose me direz-vous)!
Du côté des dessins, il faut le clamer haut et fort (ou l’écrire), L.F Yu est au top de sa forme. On aimerait le voir plus souvent à ce niveau là. Si votre dernier souvenir de lui est votre lecture Secret Invasion (scénarisé par Brian M. Bendis chez Marvel), sachez qu’ici, c’est vraiment autre chose. Et que dire des couleurs, qui subliment les planches. Certains détails comme des têtes sont un peu approximatives en arrière plan mais c’est vraiment pour trouver un point noir.
Cela ne vous a probablement échappé mais il existe un lien très étroit entre Mark Millar et le cinéma (Kick Ass 1 & 2 où encore The Secret Service très prochainement) et il y a de très forte chance pour que Super Crooks arrive sur une plateforme de streaming américaine assez connue puisque c’est vraiment un mix entre X-Men et Ocean Eleven.
Quelques mots sur l’édition de Panini : elle est propre avec une couverture en carton. On ne peut pas rajouter grand-chose.
Pour résumer, si vous cherchez un comics divertissant sans prise de tête, alors Super Crooks est pour vous. C’est sympa malgré un récit court qui manque un peu de profondeur (surtout au niveau des personnages). Néanmoins, le récit ne vous manquera sûrement pas.