Illustration de l'article
Critiques
Blog
Archive 9ᵉArt
par A l'Ombre des Bulles - le 14/12/2015
Partager :
par A l'Ombre des Bulles - le 14/12/2015

Superman, l'homme de demain (Urban Comics)

Dire que Superman a mal négocié son passage chez les New 52 tiendrait presque de l’euphémisme. Perez s’y est cassé les pinceaux, Morrison n’a pas délivré un run mémorable, Lobdell s’est trouvé être le fossoyeur idéal, Diggle est parti avant d’être arrivé et Scott Snyder ne s’est pas forcément mis en valeur. Avec l’arrivée de Charles Soule sur Superman/Wonder Woman et surtout Greg Pak sur Action Comics et Batman/Superman, le Supverse a sorti la tête de l’eau, sans que ce soit l’extase non plus. Dès lors qu’un personnage emblématique est en difficulté, le pompier de service s’appelle Geoff Johns qui vient prêter ses talents pour neuf numéros.

Pour un run aussi court, Johns ne pouvait évidemment pas faire de miracle. On ne s’étonnera donc guère du relatif classicisme de la structure narrative qui prend sept numéros pour régler son compte au vilain du jour tout en s’accordant deux numéros d’aftermath pour ouvrir son récit. Mais simplicité rime aussi avec efficacité. En effet Geoff Johns a la bonne idée d’en avoir justement des bonnes… idées. La première tient surtout à son nouveau personnage, Ulysse, nouveau miroir à Superman et autre itération des dilemmes identitaires (pays d’adoption vs pays d’origine) au cœur des thématiques supermaniennes. On retrouve certains éléments déjà entrevus notamment sur Last Son (le premier travail de Johns sur le personnage) ou encore dans Infinity Crisis (le thème de la dépravation de la terre), ce qui montre que Johns a bien sa petite touche personnelle. Une autre des caractéristiques de l’écrivain à casquette est aussi d’offrir à ses successeurs un grand nombre de pistes et de voies à explorer. Un power-up et un downgrade plus tard, c’est tout un nouveau statu quo à explorer pour la future équipe artistique.

Surtout, il faut saluer l’incroyable talent de narrateur de Geoff Johns. Le récit est d’une fluidité incroyable, avec un dosage parfait entre dialogues et scènes d’action démesurée. Ce roublard de Johns sait aussi manier ses cliffanghers et autres deus ex machina pour fournir un récit toujours entraînant et palpitant. Impossible de ne pas parler de Romita Jr. Jr Jr était LE transfert de l’année 2014 puisqu’il quittait Marvel pour la première fois de sa carrière. Le voir débarquer avec Johns sur Superman était là encore la garantie de tenir un beau blockbuster entre les mains. Il est certain aussi que le style de Romita a tout pour diviser. Raillé (par votre serviteur notamment) pour son manque de finesse, sa capacité à bâcler ses backgrounds ou à faire très (trop) vite sur certains numéros, il n’empêche que Romita est un artiste sans équivalent pour la maîtrise de son découpage. Si ce Superman est aussi plaisant à lire on le lui doit aussi. L’action est toujours lisible, le sentiment de surpuissance est toujours là, et Romita sait désarçonner son lecteur en proposant des gros plans tout en émotion. Et oui, Romita sur Superman c’est finalement une excellente idée, d’autant que la colorisation n’est pas aussi fadasse que sur le Captain America de Remender.

Le mot a été lâché dans cette chronique : blockbuster. Et effectivement le Superman de Johns/Romita s’apprécie comme tel : un récit dynamique, intense, sincère et qui se suffit en lui-même. Profitez de cette belle édition d’Urban si vous êtes en mal d’un bon récit lié au kryptonien. 

Actualités
Voir tout
Publications similaires
Abonnez-vous à la newsletter !
Le meilleur de l'actualité BD directement dans votre boîte mail