Hop, on change un peu des comics et des events Marvel avec la critique de la BD "Une histoire d'hommes" de Zep, c'est sorti en Septembre dernier chez Rue de Sèvres et c'est vendu 18 € pour 64 pages car on fait pas de petits profits (mais comment voulez vous que je m'achète plus de BD franco-belge hors jeunesse avec de tels prix ?)
Une des sorties les plus médiatiques de la rentrée, et pour cause, c'est le nouvel album de Zep, et qui plus est, pour un public adulte. Pour l'occasion, Zep change de style et opte pour un style plus réaliste, pas forcément ultra réussi.
On a plusieurs fois l'impression qu'il a quelque chose qui cloche dans ce dessin, que ce soit dans les cous des persos qui paraissent bien épais par rapport au reste, les corps moins détaillés que les visages et les profils qui sont globalement tous un peu ratés. Et il y a aussi cette étrange narration et mise en scène, avec pleins de gros plans dans des petites cases, comme si Zep n'osait pas prendre l'espace qu'il a à sa disposition pour raconter son histoire et comme si il pensait les gros plans comme unique moyen pour lui de retranscrire les émotions de ses persos. Ça va heureusement mieux sur ces points vers la fin. Il y a aussi parfois un manque de naturel dans le placement des persos dans la case, leur attitudes, comme si ils étaient de mauvais acteurs ou qu'ils surjouaient...
Par contre, le choix des couleurs en plusieurs camaïeux est plutôt sympa et renforce le côté intimiste de l'histoire, même si ces teintes sont peut être un peu trop froides, comme le trait choisit par l'auteur, ce qui nous détache peut être un peu trop de ce qu'il veut raconter et nous rend peut être trop extérieur à l'album.
L'histoire en elle même est intéressante, mais pas phénoménale non plus. C'est une histoire plutôt classique à base de retrouvailles et de secrets qui se révèlent. J'ai toutefois bien aimé la particularité graphique du personnage d'Yvan, lié à son état psychologique et qui était plutôt bien pensée.
Au final c'est un album annoncé en grandes pompes et qui risque de bien fonctionner, tant mieux, mais un peu comme la page blanche de Boulet et Pénélope Bagieu il y a un an ou deux, ça reste des albums somme toute bien classiques, pas désagréables, mais au souffle un peu court (bon, je dis ça, j'ai quand même bien aimé ma lecture et c'est pas si fadasse que ça, sinon j'aurais noté plus dur).
