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par Benji_du91 - le 31/10/2013
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par Benji_du91 - le 31/10/2013

Review: Sherlock - Saison 1 et 2, mon avis

Sherlock est une série britannique créée par Steven Moffat et Mark Gatiss et diffusée depuis juillet 2010 sur BBC One, mettant en scène le célèbre détective Sherlock Holmes (Benedict Cumberbatch) et son acolyte John Watson (Martin Freeman) dans le Londres d'aujourd'hui. La série compte aujourd'hui deux saisons comptant trois épisodes de 90 minutes chacune.

 

ndm. (note de moi): Les quatre paragraphes qui suivent font plus partie d'une sorte d'introduction (en gros, du blabla comme j'aime bien en faire) qu'à la review en elle même. Donc bon, considérez-vous prévenus.

 

Sans trop que je m'en sois rendu compte, je crois que mon blog commence à avoir une certaine cohérence, un fil rouge même. J'ai commencé par vous parler du vide après avoir fini mes séries, puis j'ai essayé de prolonger l'expérience Doctor Who avec six épisodes des années 70, et aujoud'hui je viens vous dire ce que je pense de Sherlock

Alors comme ça, je me suis mis à Sherlock. En fait Sherlock, quand j'y pense, c'était à la fois un choix un peu étrange et à la fois le meilleur choix qui soit pour moi. J'ai déjà dit que j'avais du mal avec les séries aux épisodes trop longs (une heure voire même plus façon Breaking Bad ou House of Cards) et ceux de Sherlock durent une heure et demie chacun. La réponse à ce problème a été très simple: ces épisodes ne sont pas de petites parties d'une aventure feuilletonnante générale, mais des histoires racontées individuellement sous forme de "one-shots" ou de mini-films (Bah oui, Gravity fait bien la même durée); donc pas de lenteurs excessives ou de frustration pour moi. Aussi, j'aurais pu avoir du mal avec la modernisation des personnages de Conan Doyle, ce genre d'entreprise étant parfois loin d'être heureuse. 


Mais c'était sans compter les gens derrière tout ça. Déjà, c'est BBC One, et ce sont des Anglais. Personnellement, j'avais bien aimé le Sherlock Holmes de Guy Ritichie avec Robert Downey Jr et Jude Law mais je comprends totalement les fans qui étaient contre le fait de voir une adaptation faite sous l'hégémonie Hollywoodienne avec un RDJ "american as it gets" (comme dirait Superman) dans le rôle titre. Donc bon, là, avec la BBC, on sait qu'on est entre de bonnes mains (ou en des mains anglaises en tout cas, avec l'accent et tout...). Mais surtout, l'élément qui peut contredire tous mes doutes, celui qui fait que j'ai jeté mon dévolu sur cette série et aucune autre, qui fait que cette série était le choix le plus évident qui soit pour moi, c'est Steven Moffat

Steven Moffat, c'est (entre autre) le scénariste génial qui a repris Doctor Who en 2010 en lançant la cinquième saison et le onzième Docteur (Matt Smith) dans des aventures plus épiques, inventives, audacieuses, ambitieuses et cinématographique que jamais. Steven Moffat est un de ces auteurs qui ne me déçoivent jamais (ou alors vraiment très rarement), ses histoires sont pleines d'inventivité et de surprises et il maîtrise les dialogues et la caractérisation comme un Bendis des bon jours. Il est capable de vous faire rêver, de vous mettre de grosses claques télévisuelles rien qu'avec un ou deux épisodes, même au sein d'une saison dont il n'est pas le headwriter ("The Doctor Dances" dans la saison 1 de Doctor Who en est un bon exemple). Steven Moffat, en conclusion, c'est vraiment une valeure sûre.


 

Mais alors, quel est mon avis? ("Mais oui, dis-le nous! Après quatre paragraphes d'intro inintéressante il faudrait peut-être s'y mettre!" - un lecteur anonyme et enervé, à juste titre)

 

Pour un peu rattrapper cette introduction longue et verbeuse, le coeur de cette review de manière concise et lisible, je faire ça sous forme de plus et de moins.


 

+ : La modernisation de l'oeuvre de Sir Athur Conan Doyle est pertinente et réussie. On croit dès les premières minutes à ces personnages que l'on connait si bien mais qui vivent et évoluent à notre époque. Les modifications entraînées sont toutes bienvenues et on se plaît à redécouvir un Sherlock Holmes dandy magnifique un tantinet associal, bloggeur inintéressant et hobbyiste chevroné (le meilleur, même), un John Watson vétéran de la guerre d'Irak (ce qui n'implique plus la même "propreté morale" que s'il revenait de conflits plus anciens), bloggeur intéressant, soldat et docteur entrainé et grand traumatisé/nostalgique de la vie dont il revient, et de nombreux autres personnages de cet univers, adaptés et modernisés pour l'occasion dont je vous laisse la surprise de découvrir les subtilités. 

Ces personnages, en plus d'être maintenant totalement dé-ringardisés (si on les considérait comme ringuards avant), ces personnages se paient le luxe d'être intéressants, charismatiques et véritablements bien écrits. Je crois que je n'ai jamais aimé un Watson autant que dans cette série!


 

+ : Ca découle tout naturellement du point précédent: les acteurs. Benedict Cumberbatch joue un Sherlock parfait et s'approprie assez le rôle pour que l'on n'ai jamais d'impression de déjà-vu (déjeuvou pour les anglophones). Son Sherlock Holmes est plus antipatique et marginal que jamais et il nous offre une interprétation du personnage fraiche et nouvelle, tout en restant fidèle à l'esprit original. De son côté, comme je le disais plus haut, Martin Freeman nous offre tout simplement l'un des Watson les plus sympathiques, intéressants, charismatiques et attachants depuis un bon bout de temps. S'il est pour Holmes bien plus qu'un simple assistant (ou qu'une sorte de public pour écouter son génie), il l'est cette fois aussi pour le spectateur, et ça, ça fait plaisir.

Les rôles secondaires ne sont pas non plus en reste, avec un Mark Gatiss (oui, le co-créateur/scénariste de la série!) fabuleux en Mycroft, véritable contre-balance au Sherlock de Cumberbatch, qui donne lieu à véritable relation de rivalité grand-frère/petit-frère à l'écran, un Moriarty surprenant (je n'ai pas lu les romans, donc je ne sais pas si c'est une interprétation différente ou fidèle à ce qui y était décrit) qu'on aimera ou pas et une très bonne surprise du côté d'Irene Adler, superbement écrite par Moffat (ça devient assez clair que c'est un auteur qui aime les femmes qui ont du caractère) mais aussi interprétée à la perfection par Lana Pulver, qui redonne toutes ses lettres de noblesse au terme de "femme fatale".

Mais comme rien n'est parfait, je trouve deux gros défauts à Sherlock


 

- : Déjà, et c'est peut-être la plus petite des remarques que j'ai à faire sur la série, je trouve que l'on perd dans cette série en qualité des enquêtes par rapport aux autres adaptations. 

Sherlock Holmes est un personnage qui m'a toujours fasciné en raison de la complexité et l'inventivité des affaires sur lesquelles il enquêtait, mais aussi par le génie qui lui était tout particulier ("la science de la déduction") avec lequel il les résolvait. Malgré quelques fulgurances cérébrales, les épisodes de Moffat qui sont toujours pleins de surprises et complexe à sa manière et pas mal de "show-off" de la part de Sherlock qui se plait toujours autant à impressioner les gens en leur disant qu'ils ont un frère alcolique ou qu'il sont parti en vacances en Amérique du Sud, je trouve qu'il manque un petit quelque chose aux enquêtes en elles-même. La sauce ne prend pas, je ne sais pas, ça ne me fait plus rêver. 

Comme je l'ai dit, c'est un petit défaut, déjà parce que très subjectif, mais aussi parce que la série compense de toutes manières avec des personnages attachants, du character developpement et l'évolution des fils rouges dans les saisons. 


 

- : Le plus gros défaut selon moi, c'est que Moffat n'écrive qu'un épisode par saison, et que ça se ressent vraiment. J'ai déjà parlé de mon amour de Steven Moffat et du fait qu'il ait été ma motivation première pour regarder la série. Je n'ai pas été déçu: ses épisodes étaient inventifs, ambitieux, audacieux, bien écrits et dialogués, prenants, halletants, mais surtout (car je pourrais de toutes manières continuer encore longtemps à épuiser ma réserve de superlatifs en parlant de cet auteur) de grandes claques qui laissent avec un sentiment de véritable génie après les avoir regardés. 

Si Mark Gatiss est un très bon scénariste et qu'il a lui aussi écrit quelques épisodes de Doctor Who plutôt mémorables, il ne tient absolument pas la comparaison face à Moffat. Ses épisodes restent vraiment bons par rapport à la moyenne et on a le droit à quelques fulgurances de dialogues ou de situation, mais on a toujours l'impression que lui et Steven Moffat ne jouent pas dans la même cour. On ne retrouve pas le génie et la grandeur des premiers épisodes d'une saison dans le deuxième ou le troisième. Le second épisode de la première saison étant notamment une vraie douche froide après un début de la série empreint de virtuosité. 

 

Si la série perd sûrement quelques points à cause de sa qualité en dents de scie (avec des hauteurs qui montent très haut et des creux qui ne descendent pas très bas), Sherlock reste une très bonne pioche qui réinvente le mythe de Sherlock Holmes avec fraîcheur et brio (et même un peu de génie), avec une vraie ambiance (un super générique de début), de bons acteurs, de bonnes histoires et de très bons scénaristes. 

Et la bonne nouvelle, c'est qu'on aura droit à une troisième saison en Janvier 2014!


 

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