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par Luxia - le 20/01/2014
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par Luxia - le 20/01/2014

[VF] Les Mensonges de Locke Lamora - S.Lynch

Bonjour tout le monde ! Et au programme de cette première critique de 2014, de la bonne, très bonne fantasy, dont j'ai attendu la suite pendant bien trop d'années... Mais elle est enfin là, j’en ai profité pour relire les premiers tomes, alors en route pour l'aventure !

 

Œuvre

Titre : Les Mensonges de Locke Lamora (The Lies of Locke Lamora)

Cycle : Les Salauds Gentilshommes (The Gentleman Bastards) - Tome  1

Auteur : Scott Lynch

Première publication : 2006

 

Synopsis personnel

Locke est la Ronce de Camorr. Un voleur, un escroc, un charlatan. Mais pas un simple monte-en-l’air, non ! Lui et sa petite bande des Salauds Gentilshommes ont porté l'escroquerie au rang de grand art (et de grand jeu). Le butin ? Peu importe, tant que le jeu est amusant.

Et le jeu a repris, pour Locke et les siens. Leur nouveau plan ? Ruiner un des puissants de la ville en lui faisant miroiter des merveilles alcoolisées que personne de censé ne pourrait refuser.

Mais dans l'ombre, les forces qui gouvernent le peuple de Camorr se heurtent les unes aux autres, et le pouvoir pourrait bien changer de main…  À quel prix pour les Salauds Gentilshommes ?

 

Un extrait pour se mettre dans le bain ?

- Je ne vole que parce que ma chère vieille famille a besoin d’argent pour vivre.
Locke Lamora déclama cette réplique en levant haut son verre ; les autres Salauds Gentilshommes et lui étaient assis à la vieille table en bois-sorcier de l’opulent terrier qui se situait sous la maison de Perelandro ; Calo et Galdo à sa droite, Jean et Moucheron à sa gauche. Une grande quantité de victuailles était disposée devant eux, et le chandelier céleste se balançait au-dessus de leur têtes, les illuminant de sa familière lueur dorée. Les autres commencèrent à le conspuer :

- Menteur ! entonnèrent-ils.

- Je ne vole que parce que ce vilain monde  ne me laisse pas mener d’honnêtes affaires ! s’écria Calo en levant son verre.

- MENTEUR !

- Je ne vole que parce que je dois subvenir aux besoins de mon fainéant de frère jumeau, dont l’indolence a brisé le cœur de notre mère ! dit Galdo en donnant un coup de coude à Calo.

- MENTEUR !

- Je ne vole que parce qu’en ce moment j’ai de mauvaises fréquentations, déclara Jean.

- MENTEUR !

Finalement, ce fut au tour de Moucheron d’accomplir le rituel ; le garçon leva son verre en tremblant légèrement et hurla :

- Je ne vole que parce que c’est trop marrant !

- SALAUD !

Dans une explosion de joie et de braillements, les cinq voleurs trinquèrent ; la lumière scintillait sur le cristal et brillait dans les profondeurs vertes et brumeuses du vin de menthe verrarien. Les quatres adultes vidèrent leur verre d’un trait, avant de le reposer violemment sur la table. Moucheron, qui louchait déjà un peu, manipulait le sien un peu plus délicatement.

Impression générale

Oh que c'est bon. C'est la troisième fois que je lis ce roman, mais qu'est ce qu'il est bon. Arsène Lupin et Robin des Bois peuvent aller se rhabiller, Locke truste haut la main le haut du pavé des Gentleman Cambrioleurs. De l’action, de l’humour, des intrigues et des parties d’échecs qui se révèlent souvent à contre-temps, pour le plaisir du lecteur (qui sourit parfois jaune de s’être fait dupé, d’ailleurs…)

Lynch est non seulement un conteur, mais aussi un bâtisseur d'univers. Et qu'est ce que ça fait du bien, de trouver encore des auteurs qui savent donner une réelle atmosphère aux cadres des aventures de leurs héros (ou anti-héros, d'ailleurs)…

 

Ce que j’ai aimé

Tout ! Ah, ce n'est pas assez précis ? Bon, d'accord, je développe.

Les personnages. Des cinq membres des Salauds Gentilhommes (six en fait, mais l'une est absente et juste nommée), tous ont leur personnalité, leur caractère, leurs particularités. Mention spéciale à Jean, le cogneur à l'intelligence vive et acéré derrière son imposante carrure.

Ah, et puis, vraiment, la scène de cuisine entre Locke et les jumeaux m'amusent toujours autant, tellement elle semble... hors de propos. Mais à la fois, presque logique dans la grande représentation théâtrale qu'est la vie de cette petite troupe.

Camorr ! Oh, Camorr, sorte de Venise fantasmée, dépravée et au combien cruelle. Qu'est ce que je ne donnerais pas pour pouvoir me promener une journée et une nuit dans tes rues (bon, avec une bonne garde pour certains quartiers, je tiens à l'intégrité de ma gorge, mais quand même). Surtout à la tombée de la nuit, pendant le Faux-Jour, lorsque toutes les constructions en Verre d'Antan - ponts, tours, salles, tous des vestiges laissées par la race oublié qui construisit la ville il y a bien longtemps - se mettent à luire doucement... Qu'est ce que je ne donnerais pas pour admirer le panorama du haut des Cinq Tours. Et qu'est ce que je ne donnerais pas pour mettre ne serait-ce qu'un pied dans le Jardin Sans Parfum… (je vous laisse en découvrir le secret, mais... woooh, j’aime. Mon côté sadique, sans doute.)

Au delà des petites merveilles architecturales issues de l'imagination foisonnante de Lynch, Camorr possède une vraie présence, une vraie réalité, une vraie vie, qui en fait un personnage à part entière dans ce roman.

Je ne cache pas mon amour pour les auteurs bâtisseurs de monde. Et il y a bien des endroits que je rêverais de visiter. Mais Camorr est sans conteste dans le top 5. Voire le top 3...

Les Offrandes Mortuaires. Je ne sais pas, j'aime beaucoup cette coutume que Locke et sa bande d'arnaqueurs se font un devoir de respecter à la lettre.

 

Ce que je n’ai pas (ou moins) aimé

Là, je sèche.

Bon, d'accord, si je veux être totalement honnête, je suppose qu'on pourrait reprocher au livres des descriptions trop longues et  des flash-back qui peuvent nuire au rythme général de l'histoire. Après, je suppose que c'est une question de goût.

 

Donc, au final, quel verdict ?

On lit, bien sûr ! Certes, Les Mensonges de Locke Lamora n'est pas une œuvre révolutionnaire. Mais c'est un bon roman inventif, foutrement jouissif, et tout à fait capable de vous faire passer par toute une palette d'émotion en quelques pages...

En plus, non seulement Bragelonne  réédite les deux premiers tomes en grand format, mais ils sont également disponibles en poche chez J'ai Lu (et donc bien plus abordables). Ce serait dommage de se priver...

 

Mais encore ?

Après plus de... 5 ans d'attente (dû à une longue dépression de l'auteur), le tome 3 (sur 7 prévus) est enfin paru fin 2013. La traduction française est prévue pour Mars, chez Bragelonne, qui peut être remerciés pour le faible délai qu'ils vont tenir avant la sortie de la traduction. (Moi, j'ai craqué, je suis passé à l'anglais, mais tout de même.)

Et les couvertures françaises made in Bragelonne du cycle sont toujours aussi belles, d'ailleurs... plus que les couvertures anglaises, à mon humble avis. Aussi, un peu de plaisir pour les yeux dans la  galerie ! (Comment ça, on achète pas un livre pour sa couverture ?)

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