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par Luxia - le 29/10/2014
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par Luxia - le 29/10/2014

[VO] The Screaming Staircase - J.Stroud

Bien le bonjour, bien le bonjour. Ou le bonsoir, à votre convenance. Cette fois, un va faire une petite incursion en littérature jeunesse/young adult. N’ayez pas peur, même pour des adultes, ça se lit bien. Mais si, mais si, je suis adulte, n’en déplaise à mon cerveau et à mon goût pour les sucreries.

Donc, on embarque avec Jonathan Stroud (le seul auteur capable de rendre des notes de bas de pages presque plus intéressantes que le reste du livre, voir la Trilogie de Bartiméus) pour une histoire de maisons hantées, de chasseur de fantômes, et de thé (bon sang anglais ne saurait mentir).

 

Œuvre

Titre : The Screaming Staircase

Cycle : Lockwood & Co. - Tome 1

Auteur : Jonathan Stroud

Première publication : 2013

 

Synopsis personnel

Quelque chose s’est passé il y a cinquante ans. Personne ne sait quoi, mais les faits sont là : les morts s’attardent désormais sur terre, fantômes ou esprits, patients ou hargneux, terrorisant la population qui craint leur étreinte mortelle.

Et puisque les adultes ne les voient pas, c’est aux enfants que revient la tâche de les combattre… Aux trois agents de Lockwood and Co, par exemple, appelés pour régler le problème d’une maison hantée…

 

Un extrait pour se mettre dans le bain ?

I took a deep breath, listened . . .

Yes. The house was quiet. The girl had gone.

Of course, when I say it was quiet, I only mean on a psychic level. Fires raged throughout the study. The floor was alight, smoke hid the ceiling. The piles of papers we’d dumped beside the door roared white, and the whole landing was aflame. There was no way out in that direction.

On the other side of the room, Lockwood waved urgently, pointing to the window.

I nodded. No time to waste. The house was going up. But first, almost without thinking, I turned back to the hole, reached under the net, and (closing my mind to what else I touched there) grasped the little gold necklace – that one uncorrupted reminder of what the living girl had been. When I pulled, the chain came free as easily as if it had been unclasped. I stuffed it all – chain and pendant, webs and dust – into the pocket of my coat. Then, turning, I zigzagged between the fires to the desk below the window.

Lockwood had already vaulted onto it, booting a stack of burning papers to the floor. He tried the window. No go – stiff or locked, it didn’t matter which. He kicked it open, splintering the latch. I jumped up beside him. For the first time in hours we breathed in fresh, wet, foggy air.

We knelt there on the windowsill, side by side. Around us, curtains hissed, went up in flames. Out in the garden our silhouettes crouched in a square of swirling light.

‘You all right?’ Lockwood said. ‘Something happen by the hole?’

‘No. Nothing. I’m fine.’ I smiled wanly at him. ‘Well, another case solved.’

‘Yes. Won’t Mrs Hope be pleased? True, her house will have burned down, but at least it’s ghost-free . . .’ He looked at me. ‘So . . .’

‘So . . .’ I peered over the sill, hunting vainly for the ground. It was too dark and too distant to be seen.

‘It’ll be fine,’ Lockwood said. ‘I’m almost sure there are some whopping bushes down there.’

‘Good.’

 

Impression générale

Pas mal, pas mal du tout... Voilà de la littérature jeunesse qui ne prend pas ses lecteurs pour des stupides petites choses fragiles. Il y a du danger, de la noirceur (hey, ne serait que le fait d’envoyer des gamins faire la guerre à des fantômes...), des cadavres, des intrigues qui tiennent la route, des personnages attachants, une écriture à la hauteur…

Bref, voilà un livre que j’aurais adoré il y a une dizaine d’années, et que j’ai encore lu avec un certain plaisir.

 

Ce que j’ai aimé

La noirceur latente. Pas de contes de fées aseptisé ici, mais bel et bien de l’horreur, de la cruauté et de la violence. Des adultes qui envoient des enfants faire le sale boulot, de sombres histoires d’amour brisé, certaines scènes horrifiques assez graphiques… L’auteur semble partir du principe que le monde est pourri, que les hommes (et plus spécialement les adultes) ne sont pas dignes de confiance et que plus tôt les enfants/jeunes ados le comprendront, mieux ce sera pour eux. (D’ailleurs, les Bartiméus n’étaient pas spécialement tendres non plus avec la société et le monde des adultes et contenait pas mal de satire politique, si mes souvenirs sont bons et avec un peu de recul). Et c’est typiquement ce que j’aimais lire quand j’étais plus jeune (et j'aime toujours, commes vous l'aurez compris).

Les trois personnages principaux. Avec chacun son histoire, son caractère, ses défauts et ses qualités. Lockwood, le chef de la petite bande, excellent bretteur, bon analyste et tacticien, moins froid et distant qu’il ne le parait au premier abord et avec quelques secrets cachés derrière son sourire charmeur. (Oui, j’avoue, j’ai un faible pour ce genre de personnage.) Georges, le cynique rat de bibliothèque que les autres devraient apprendre à écouter mais qui n’hésite pas à venir sur le terrain lorsqu’on a besoin de lui. Et Lucy, la nouvelle venue, un peu tête brulée, trop instinctive et passionnée pour son bien… Trois enfants soldats, sans doute trop mur pour leur âge, mais aux interactions plus réalistes et vraies que ce que l’on peut lire dans certains ouvrages adultes.

Le sens de l’humour (assez typiquement anglais) fait également mouche, rendant un peu plus léger un monde plus noir que blanc. Et vive le thé et les gâteaux.

L’écriture. De très descriptive à très colorée dans certaines remarques de Lucy, l’écriture de Jonathan Stroud aide vraiment à rendre palpable l’ambiance de ce roman. J’approuve.

Sinon, de manière plus anecdotique : pas de princesse à sauver. Lucy n’a rien d’une princesse, se sert relativement de sa rapière et de ses attirails anti-fantômes, et n’a pas besoin qu’on vienne la sauver toutes les cinq secondes parce qu’elle s’est retournée un ongle. Ca, c’est un bon exemple à suivre pour n’importe quelle jeune demoiselle qui se respecte.

 

Ce que je n’ai pas (ou moins) aimé

 Les personnages manquent un peu de profondeur, l’auteur s’attarde plus sur l’histoire et les péripéties que sur ceux qui les vivent. On a bien des indices qui laissent apparaitre des failles et des faiblesses, mais la psychologie des personnages n’est pas assez creusée à mon goût (j’espère que les tomes suivants apporteront plus d’informations). Ceci dit, on reste en présence d’une série à destination d’un public jeune qui prête sans doute moins d’attention à ce genre de détails.

L’intrigue va parfois un peu trop vite, suit un rythme qui ne laisse guère de temps de repos et est par moment un peu trop transparente.

 

Donc, au final, quel verdict ?

On peut lire si on est adulte et qu’on a encore une part d’âme d’enfant accro à la noirceur et/ou qu’on aime les chasseurs de fantômes.

En tout cas, on peut très certainement l’offrir à ses enfants/cousins/neveux/autres, si on a envie de leur montrer que le monde n’est pas rose, et que la littérature qui flirte avec le côté obscur est la meilleure qui soit ! (Comment ça, je suis de parti pris ?)

 

Mais encore ?

Allez, c’était obligé… Qui chante avec moi ?  ♪ I ain't afraid a no ghost ♪

Ah, et apparemment, il y a désormais une version française parue cette année, sous le titre L’escalier Hurleur… Une raison de plus pour l’offrir à vos enfants/etc…

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