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par Luxia - le 2/09/2014
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par Luxia - le 2/09/2014

[VOF] Lacrimosa - A.Scarling

Bonjour, bonjour ! Entrez, le spectacle ne va pas tarder à commencer. Au programme, crémation de vampire ! Il est plus que temps d’inaugurer les vraies bonnes critiques négatives, dans ce blog, et on va attaquer par du lourd. Bon, je n’aime pas la bit-lit, je l’ai déjà dit, et j’y reviendrai sans doute un jour ou l’autre dans un billet. Ce qui ne m’empêche pas de trouver que certains romans sont sympas ou valent le coup. Mais là, on atteint des sommets de… de… de vide (et dire que Milady essaye de nous le vendre comme un nouveau chef d’œuvre… Soupir.). Ce livre est une démonstration de tout ce que je déteste dans ce genre d’ouvrages. Allez, embarquez avec moi pour Lacrimosa ! (Et oui, comme son titre l’indique,  on pleure devant ce livre. De douleur.)

 

Œuvre

Titre : Lacrimosa

Cycle : Requiem pour Sascha - Tome  1

Auteur : Alice Scarling

Première publication : 2014

 

Synopsis personnel

Sascha a le pouvoir de prendre le contrôle des gens. Un contact, un brin de volonté, et son âme passe de son corps à celui de sa victime, lui en donnant le contrôle. Ce que Sascha n’a aucune honte à utiliser à mauvais escient – faire les poches des hommes – ou à de meilleurs dessins – tuer les vampires pour venger ceux qui l’ont élevé. C’est d’ailleurs ce qu’elle s’apprête à faire avec le grand guerrier qu’elle vient de croiser.

Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Peut-être parce que Raphaël n’est pas un vampire, ou qu’il semble immunisé à son pouvoir ? A moins que ce ne soit à cause de cette soudaine attirance qu’elle ressent pour lui ? Quoiqu’il en soit, lorsque Raphaël lui offre sa vengeance sur un plateau d’argent, Sasha ne voit pas de raison de refuser…

 

Un extrait pour se mettre dans le bain ?

À quel moment est-ce que ça a dégénéré ?

La même question tourne en boucle dans ma tête depuis que j’ai quitté le studio. J’ai la sensation que ma vie a déraillé du jour au lendemain et je n’arrive pas à saisir comment on en est arrivés là.

On s’est déjà pris la tête avec Nicolas mais ça n’a jamais mis en péril notre amitié et le groupe. Je ne veux pas que notre relation crée des tensions entre nous mais y mettre un terme me terrifie. Même si en réalité, je n’ai jamais considéré qu’on était ensemble…

J’adore ce qu’il y a entre nous quand on fait l’amour. Quand je le regarde dans les yeux, je me vois telle qu’il me perçoit et c’est agréable d’avoir quelqu’un dans ma vie qui tient à moi à ce point. Même si je ne le mérite pas.

Damien a raison. J’abuse sciemment de Nicolas. Si je clarifiais la situation il se trouverait peut-être quelqu’un d’autre…

Tout se mélange dans ma tête et ça me rend folle. Je marche pour rentrer chez moi, pour réfléchir, pour me changer les idées. Ça ne fonctionne pas vraiment.

Je ne m’aperçois que mes pieds m’ont amenée à L’Usine que lorsque le bâtiment abritant le bar Metal se dresse devant moi.

J’aime bien cet endroit. Il ne paie pas de mine et il n’y a pas de terrasse, ce qui veut dire pas d’espace fumeur, mais j’y rencontre des gens qui connaissent le groupe, des amis d’amis, de nouvelles têtes… On peut y danser, chanter, faire des rencontres…

Quand j’arrive la salle de l’étage est noire de monde. C’est l’affluence, car tous les mercredis il y a un show burlesque à la cave.

Le spectacle ne m’intéresse pas mais le fait que le bar fasse salle comble, si. C’est plus facile de se fondre dans la masse, de se perdre dans la foule et de cesser d’exister en tant qu’individu, ne serait-ce que quelques heures.

Je me mettrais bien une mine si seulement je pouvais boire. Rien de tel que de se soûler pour tout oublier.

 

Impression générale

… Qu’on me donne un briquet. Ce livre mérite un autodafé, sérieusement. Pourtant, je partais confiante, Milady le vendait comme un roman qui apportait « un véritable souffle d’air frais au genre » avec « un style efficace et incisif, des répliques percutantes, la concentration explosive de l’action à travers des chapitres courts qu’on enchaîne sans modération. » Alors je me suis dit, bon, testons.

J’ai testé. J’ai vraiment pensé à refermer le livre après 15 pages (oui, il faut 15 pages pour commencer à taper dans le cliché « je t’aime mais je peux rien te dire de ma vie pour te protéger ! », c’est très fort comme score !). Mais j’ai tenu bon et j’ai continué en me disant que ça allait sans doute s'améliorer. Loupé !

 

Ce que j’ai aimé

Euuuuuuuuh… Voilà.

Bon, allez, si, il y a certaines répliques marrantes (le grand guerrier badass qui roule en Smart). Et quelques bonnes idées qui trainent (je garde l’idée des lampes à UV comme piège anti-vampire.) Et le personnage de Zekiel m’a l’air un peu plus prometteur que les autres (en même temps…).

Sinon… Rien à voir, circulez !

 

Ce que je n’ai pas (ou moins) aimé

Sascha ! La soi-disant héroine qu’on nous vend comme une femme forte. Warning, warning, vous entrez dans une zone de grossièreté… Putain, mais ce que cette fille est CONNE ! Warning, warning, vous réentrez dans une zone de langage normal… Ahem. Désolé pour cet égard de langage. Mais ça fait du bien. Sascha n’est pas une femme forte. C’est une gamine égoïste, lâche, indécise, pire qu’une girouette, qui ne pense qu’à sa petite personne, rejette toujours les fautes sur les autres, passe son temps à s’apitoyer sur son sort sans jamais se prendre en main, et je pourrais continuer encore longtemps comme ça. Sans compter que ses capacités de réflexion frôlent le niveau des pâquerettes. Et encore, c’est méchant pour les pâquerettes. Bref, c’est une chieuse imbuvable qui mériterait un sérieux coup de pied au cul et à laquelle je suis bien incapable de m’attacher. Je veux bien lui donner son passé et son pouvoir comme excuse, mais faut quand même pas exagérer.

Les autres personnages sont à l’avenant. Caricaturaux, aux réactions totalement bizarres et souvent incompréhensibles (je pense notamment aux garçons du groupe de metal de Sascha), et définitivement très clichés (non, je suis plus ou moins certaine qu’aucun mec ne piquera une crise si sa partenaire prend la pilule. Si certains représentants de la gente masculine passent par là et peuvent témoigner ? ).

C’est téléphoné d’avance. On connait la nature de Raphaël dès qu’on nous le décrit pour la première ou la deuxième fois, par exemple. On sait que ça va finir par des scènes de sexe entre eux dès qu’il apparait. On sait que la pauvre petite Sascha va se retrouver au milieu d’un triangle amoureux entre ce guerrier mystérieux et le trop humain Nicolas et qu’elle va passer des pages à se lamenter sur son sort. Le seul truc qui m’a tiré un « ah, tiens », c’est l’identité du père de Sascha. Bordel, même la fin du bouquin suffit plus ou moins à nous permettre de tirer les gros traits du tome suivant…

Ce n’est même pas bien écrit. Les métaphores, c’est bien, mais trop de métaphores tue les métaphores. Et je ne parlerais pas de la richesse stylistique, ni de la variété de vocabulaire. Et les titres en latin et les citations du début, c’est bien, mais… ouais, non, quoi.

Enfin… Dites-moi, madame l’autrice, pourquoi c’est aussi horrible de pas pouvoir boire et se droguer ? Non, parce que personnellement, je ne me drogue pas, je ne fume pas et je bois très rarement, et j’en fais pas tout un drame. Au contraire, même, je dirais. Quelqu’un m’explique ? Ah oui. J’oubliais, Sascha est en pleine crise d’ado… (Ah, et incidemment, on peut demander des softs et des cocktails sans alcools dans un bar sans qu’on nous regarde avec des grands yeux. J’vous assure.)

 

Donc, au final, quel verdict ?

Franchement, passez votre chemin. Pas la peine de perdre quelques paires d’heures de votre vie pour ça.

 

Mais encore ?

Allez, on va s’amuser avec les titres. Et chasser cette mauvaise littérature par de la (très) bonne musique.

On commence par le titre de la série : Requiem. Le Requiem est la messe aux défunts de l’église catholique romaine, dite notamment aux enterrements. C’est aussi le nom donné à des compositions musicales accompagnant la liturgie (du moins dans un premier temps, ça dévie après vers du plus profane). Et pour faire plaisir aux oreilles, le Requiem de Bach est un chef d’œuvre (je vous donne la version complète. Les extraits sont un peu plus bas). Sinon, j’ai la version de Verdi, si vous préférez…

On enchaine avec le titre du tome 1. Le Lacrimosa est un court texte qui fait partie (c’est le dernier couplet, en fait) d’un poème liturgique bien plus important, le Dies Irae (qui est aussi, oh miracle, le titre du tome 2). Pour une version du Lacrimosa par Mozart, c’est par ici.

Pour en revenir au Dies Irae, il s’agit d’un poème médiéval apocalyptique chanté pendant le Requiem, et qui est juste assez magnifique. En fait, le premier vers (Dies Irae, Dies Illa – Jour de colère que ce jour-là) est sans doute sa partie la plus connue. La version de Bach (part du Requiem présentée plus haut) est ici (Admirez. Juste, admirez…), et la version chant grégorien, bien plus calme mais tout aussi belle, est par là.

Les paris pour le titre du tome 3 sont ouverts. Une autre partie du requiem, je suppose… Lux perpetua ? Requiem aeternam ? Kyrie eleison ? Je ne suis pas croyante (plutôt athée convaincue) et je n’ai pas un amour fondamental pour la liturgie, mais ces pauvres textes n’ont pas demandé à servir de titre à ce genre d’œuvres.

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