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par Luxia - le 11/07/2014
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par Luxia - le 11/07/2014

[VOF] Notre-Dame des Loups - A.Tomas

Bonjour tout le monde ! Ahem. Comment ça, j’avais disparu dans les tréfonds des mers oubliées ? Oui, bon, je plaide coupable. Pourtant, j’en ai lu des bouquins, pendant ces quelques mois. Mais principalement des suites, alors c’est un peu compliqué à chroniquer.

Maiiis me revoilà. Avec pleins de livres sur ma... BAL (Bibliothèque à lire, oui oui, j’en suis là), dont des nouveautés ou des trucs moins nouveaux. Et pour reprendre en fanfare, quoi de mieux qu’un auteur français, du western, et des loups-garous (yeahhhh !) ?

 

Œuvre

Titre : Notre-Dame des Loups

Auteur : Adrien Tomas

Première publication : 2014

 

Synopsis personnel

La Grande Dame a quitté le vieux contient pour le Nouveau Monde. Là, dans les plaines et les forêts encore sauvages, elle continue à répandre sa malédiction, forçant ceux qu’elle approche à se changer en bête sauvage à l’approche de la pleine lune.

Mais la Grande Dame n’est pas venue seule. Les Veneurs, cet ordre de chasseur aussi ancien qu’elle, l’ont suivi et créé une nouvelle Vénérie sur ces terres nouvelles, âpres, et dures, ces terres de combat, de sang et de poudre... Des hommes ou des femmes qui donnent leur vie et leur mort à la seule tache de traquer et d’exterminer la Dame et ses enfants.

Et maintenant, la dernière chasse commence... Mais la Dame et ses hordes sont-elles vraiment les seuls ennemis des Veneurs ?

 

Un extrait pour se mettre dans le bain ?

Nous nous enfonçons toujours plus au nord, Waukahee et les chiens en tête. La nuit tombe. Je n'ai plus mal au ventre, mais l'angoisse habituelle, typique d'un crépuscule au milieu d'un territoire à Rejs, m'étreint à nouveau. Pas que j'aie peur, ça non. Plutôt un pic de vigilance, de prudence, une écoute entière et totale de ce que me disent mes sens, mon instinct et mon expérience. Parce que je sais parfaitement ce qui peut arriver si je fais pas gaffe, si je laisse mon attention se relâcher ne serait-ce qu’une seconde.

Mais je n’ai pas peur. La trouille, ça fait rarement bon ménage avec un Veneur, de toute façon. Dans ce boulot, sans un mental solide et un estomac bien accroché, on va pas bien loin.

Un esprit d’acier, un cœur d’or et des balles d’argent, disait Arlington. Il avait le sens de la formule, l’Irlandais. Un bon Veneur, quoi qu’en disent les autres. Une grande gueule, ça oui, qui foutait Jack en rogne presque à chaque fois qu’il l’ouvrait. J’ai encore du mal à croire qu’il soit mort...

Je secoue la tête. Concentre-toi, cowboy ! C’est pas le moment de cogiter, bordel ! Tu sais bien que ça t’as jamais amené que des ennuis !

Je scrute les bois, les yeux plissés, la main sur la crosse de Jenny. Grace aux grigris, je vois presque comme en plein jour, ce qui me permet de sonder la noirceur de la forêt, à la recherche de mouvements suspects.

 

Impression générale

C’est bon. Vraiment bon. Trop court à mon gout (même pas 200 pages, soit moins de 2 heures de lecture), mais le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est intense. On ne s’ennuie pas, l’action s’enchaine, rapidement, nous menant jusqu’à son dénouement sans jamais consentir à nous lâcher.

 

Ce que j’ai aimé

Non, mais rien que cette couverture, quoi... (Voir en galerie). Cette forêt enneigée, cette tête de loup, cette éclaboussure de sang, et ces deux vieux fusils... Autant je n’avais pas été attiré par les deux précédents ouvrages de l’auteur, autant là, je l’ai repéré directement, et la quatrième de couverture n’a fait que conforter mon choix. (Comment ça j’ai un faible pour les loups, garous ou pas ? Bon, d’accord, j’assume.)

Ça parle de loup-garou (enfin, de wendigos, dans la version américaine de la chose, ou encore de Rejs selon l’appellation de l’auteur, mais c’est du pareil au même.). Et j’aime les loups-garous. Les vrais, ceux qui représentent la bête assoiffée de sang et de sexe qui sommeille en chaque homme, les instincts primitifs, tout ça, tout ça... Pas les espèces de chihuahuas dopés aux amphet' qu’on voit dans certaines œuvres (keuf keuf Twilight keuf... désolé, une allergie soudaine.).

Les termes de Veneur et de Vénerie. Ça fait tellement vieux monde que c’en est beau.

L’ambiance Western. (Merci papa de m’avoir élevée devant des westerns. C’était une très bonne éducation.). On retrouve la froideur des forêts du nord, l’odeur de la poudre, le sifflement des balles, et puis cette peur de l’inconnu, la certitude glaçante qu’un ennemi peut se cacher derrière chaque tronc... Et cette connaissance permanente que la mort frappera, à un moment ou à un autre.

La narration. Courte, concise, efficace. À la première personne, mais avec des changements fréquents de narrateur. Huit chapitres, huit narrateurs, huit points de vue sur l’histoire qui se déroule et les drames qui se nouent. Et puis aussi un autre choix narratif que je ne peux pas dévoiler sous peine de tout dévoiler... Lirez, et vous verrez !

D’ailleurs, en parlant de personnages, j’ai bien aimé Billy... Le jeune cowboy forcé de rejoindre la chasse, moqué par les autres, mais en même temps touchant dans sa volonté de faire taire sa peur et de prouver ce qu’il vaut. Pour rester dans les personnages, j’ai également bien aimé le caractère de Jack. Salaud de première, prêt à buter ses hommes s’ils lui désobéissent... Mais qui les défendra quand même jusqu’à la mort contre les Rejs.

 

Ce que je n’ai pas (ou moins) aimé

C’est trop court ? Oui, définitivement, c’est trop court. Mais en même temps... Je pense qu’il était impossible de faire plus long tout en gardant la même qualité. Arf. Dilemme.

Une des révélations sur le personnage de Würm, qui n’apporte à mon sens pas grand chose à l’histoire. Oh, ça rajoute bien un petit quelque chose sur la détermination de l’Allemand, mais... Oui, non, je ne suis pas fan. En plus, je m’y attendais plus ou moins. (Ne serait-ce que parce que j’aurais fait pareil. Ce qui me fait me poser des questions sur ma santé mentale, mais bon.)

Sinon, c’est du pinaillage, mais j’ai un souci avec les pouvoirs que l’auteur donne à l’argent. Bon, le pouvoir irritant et mortel de l’argent sur les loups-garous, okay, pourquoi pas, c’est plus ou moins canon, maintenant. Mais l’argent qui empêche les loups de sentir ou de percevoir la personne qui en porte ? Là, je bloque. A la limite, que l’argent déclenche une sorte d’allergie qui rende le gros toutou incapable de sentir quoi que ce soit, pourquoi pas (z'avez déjà essayé de sentir quelque chose avec le rhume des foins, vous ?). Mais qu’il bloque uniquement l’odeur du porteur, mais laisse passer toutes les autres odeurs, ou bruits, ou tout ce que vous voulez ? Désolé, là j’ai du mal. Mon esprit scientifique hurle "pas possiiiiiible !". (Oui, mon esprit scientifique accepte qu’un homme puisse se changer en loup la nuit venue, mais pas que l’argent bloque de manière spécifique ses capteurs sensoriels. Cherchez pas, je n’ai jamais prétendu être logique. Et oui, je suis malgré tout une vraie scientifique. Encore une fois, cherchez pas.). Bon, on a bien une vague explication comme quoi c’est magique mais boooon. Bref, je pinaille, et ce n’est qu’un détail mineur.

 

Donc, au final, quel verdict ?

On lit ! Parce que c’est certes court, mais très bon. (Comme quoi, hein, ces éternelles histoires que l’importance qu’on accorde à la taille des choses...). Ceci dit, le prix (17 euros les 200 pages) pourrait bien en décourager certains... Dommage. Mais jetez-vous dessus s’il sort un jour en poche !

 

Mais encore ?

Je n’ai pas grand-chose à rajouter. Alors ma foi, je vais vous laisser avec les MythBusters, cette petite bande d’américains tarés qui se fait un plaisir de démonter tout un tas de légendes urbaines, et qui vont en autres choses nous prouver que 1) les balles en argent, c’est très surfait, et que 2) graver le nom de sa cible sur une balle normale, ça marche plutôt pas mal.

Et c’est ici que ça se passe ! (À partir de 29 minutes, si vous voulez sauter directement aux balles en argent ou aux balles gravées).

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