Voici l'histoire de ma relation avec les comics, ce qu'ils m'ont apportés dans la vie, joies, peines et souvenirs au programme.
Ma relation avec le monde des comics remonte à très jeune, elle est même antérieure à ma naissance.
Je viens en effet d'une famille d'ouvriers très modeste, ma mère partageait sa chambre avec son frère et ses deux soeurs et à cette époque les BD franco belges coûtaient très chers par rapport aux revenu moyen de chaque foyer.
Les seuls livres alors abordables étaient les revues édités par LUG et Aredit à savoir Nova, Blek le Roc, Kamandi et j'en passe.
Du côté de mon père, même chose, mis à part le fait que mon grand père possédait quelques albums de Tintin première édition que je garde chez moi bien à l'abri.
Bref tout ceci pour dire que mon goût pour les comics doit à la base venir de tout ça, comme inscrit dans les gènes.
D'aussi loin que je me souvienne, mon premier Comic Book que j'ai acheté était un Daredevil, total flash artistico-cosmique, le récit racontait une journée du cornu se faisant traquer à coup de gros flingues et de lames affûtées par à peu près tout son background de vilains de l'époque. Le dessin lourd, brutal et énergique de l'artiste se mêlait avec perfection à la violence physique mais aussi morale du récit. Le bouquin se terminait avec Typhoid Mary embrassant Daredevil avant de le laisser tomber du haut d'un pont, à l'article de la mort. Faute d'argent je n'ai pas pu lire la suite, pour moi Daredevil était passé de vie à trépas. Quelle étrange émotion que celle de voir un héros qui perd la vie... Un héros n'est il pas censé être invulnérable? A l'abri de tout? C'est la faiblesse et le drame autour du héros qui m'ont plu, l'idée que finalement, un gars costumé est un gars avant tout, bon ou mauvais, il récolte ce qu'il sème, et apparemment, il avait dû énormément semer ces derniers temps.
Après un petit moment, ma mère voyant que la seule façon de me faire lire était de m'acheter des comics, celle ci m'octroya le droit d'en avoir un par mois. Les éditions semic étant ce qu'elles étaient, pas facile de suivre une série, je me contentais donc de suivre des sagas dont je n'allais pas forcément connaître l'issue. Passant d'une histoire où Serval (à l'époque) tranchait des têtes accompagne de Dents de Sabre (épisodes flashback), où Mister Fantastic avait une barbe (la classe) et où Spider-man apprenait qu'il avait un clone.
Un beau jour, alors que je partais en week end avec ma famille, je tombe par hasard sur une histoire complète de Hulk que je décide d'acheter, son titre : Futur Imparfait. Arrivé sur le lieu du week end en famille, j'ouvre alors le bouquin, la messe est dite, ce Comic Book deviendra et ce pendant plusieurs mois mon livre de chevet, j'ai dû le lire et le relire une bonne trentaine de fois. Tout me plaisait dans ce bouquin, un futur bordélique mélange à la fois de blade runner et de mad Max, de jolies filles,une violence exacerbé, du voyage dans le temps et un dessin parfait. Comment ne pas aimer cette œuvre?
Après moult comics achetés dans plusieurs kiosques et pendant de nombreuses années, un événement tragique survint, la nouvelle passe au 13h de TF1, Superman est mort...
Sorte de bombe nucléaire médiatique et en pleine époque de la série Lois et Clark, the death of Superman était LE comic book à posséder, il fallait que je trouve ce bouquin, pour savoir comment cela a pu se produire... et pourquoi? J'avais déjà assisté au meurtre de Daredevil et à la désintégration d'un Hulk du futur, je ne pouvais pas rater la mort de l'homme de fer.
Quelques temps plus tard, j'apprends qu'une boutique de Comics a ouvert dans ma ville, il devait sûrement avoir un exemplaire de la mort de Supes celui-là. Direction centre ville avec mon exemplaire de DBZ 2 super nes pour le vendre et m'acheter quelques comics (jeune et con), je file rapidement à l'endroit ou se trouve cette fameuse boutique, je lève les yeux vers le ciel et vois une énorme enseigne ornée d'un Spider-man, un Wolverine et un Freddy (jamais compris ce qu'il foutait là au passage) au milieu de l'enseigne on pouvait y distinguer le nom de la boutique : Comic Book Machine.
Je prends mon souffle, j'entre et je vois alors le vendeur, répondant à peine à mon bonjour, je scrute un peu les étalages à la recherche du bouquin mais c'est peine perdue. Au bout d'un bon quart d'heure de recherche, le vendeur toujours aussi agréable me regarde de bas en haut et me dit :
"- tu cherches quoi?
- je cherche la mort de Superman s'il vous plait. En espérant qu'il l'aurait ce maudit bouquin que je recherche depuis tant de temps.
-non, c'est trop cher, cherche pas." Me répondit il en me regardant à peine.
En langage de vendeur ça veut dire "dégage", chose que je ne perds pas de temps à appliquer.
J'étais perdu, je n'arriverais plus jamais à trouver ce bouquin, tous mes espoirs étaient alors anéantis.
Je regardais au loin le magasin de comics avec sa magnifique enseigne, en me disant quand même que son propriétaire était un gros connard.
End of part 1
