Des mots qui résonnent encore dans ma tête plusieurs jours après les avoir entendus. Dimanche dernier, le 20 octobre pour être précis, je me suis rendu pour la première fois au F.A.C.T.S, la convention belge consacrée à la culture SYFY, comics, etc.
Je ne comptais pas m’y rendre au départ, mais sous les conseils avisés de mon vendeur de comics j’ai tenté l’expérience. N’étant pas à la recherche de tuer mon portefeuille, je n’y suis pas allé pour acheter les milliers de goodies présents sur la cinquantaine de stands présents. Ni pour m’offrir un autographe d’une star has been qui a bien accepté de venir en Belgique pour 2 jours. Non, j’y suis allé pour voir les artistes à l’œuvre.
Cette année, étaient présents Érik Larsen, Bill Morrison, JG Jones, Emanuela Lupacchino et bien d’autres. Mais celui qui me faisait de l’œil restait Alex Maleev. Pour être honnête, je n’ai jamais suivi ces runs sur Daredevil ou sur Spider Woman mais j’admire tout de même son travail. Comment faire pour avoir un sketch sans lui offrir mes fesses ?
Déjà, il va falloir le trouver dans cet immense hall où l’on met plus en avant les vendeurs que les artistes… Entassés tout au fond, les artistes sont là, à la cool en train de faire leurs commissions sans trop regarder le travail du voisin.
J’arrive face à la pancarte « Alex Maleev » et vois un type avec un béret. C’est lui ? Plus attiré par ses dessins que par son physique, je ne savais pas trop à quoi il ressemblait. Heureusement, Google était là pour m’aiguiller sur la question. OK c’est bon, c’est lui. Un peu apeuré et ne voulant pas le diriger, je me dirige tranquillement pour trouver des informations quand à son horaire. Manque de bol, c’est le bordel sur sa table, impossible de trouver. Heureusement, une passionnée enveloppée, nous l’appellerons Gertrude, se trouve à côté et attend quelque chose. Gertrude m’explique que dans 10 minutes démarre la séance de Free Sketch d’Alex Maleev. Comment, qu’est-ce que j’entends ? Jour de chance, chatass, gros coup de cocu, appelez ça comme vous voulez, mais me voilà troisième dans la file pour obtenir un petit bout d’art signé Maleev.
Arrive donc 13 h 30, « Sorry guys but they told me that I have to wait until 14H30 to begin my free sketches ». En français « Désolé les moches, va falloir attendre une heure de plus ». Bon… je reviendrais plus tard en espérant ne pas voir une file de douze kilomètres en revenant. Allons grailler un sandwich hors de prix en attendant.
14h10, émoustillé par l’idée d’avoir finalement un dessin gratuitement je retourne rapidement voir Maleev. Surprise, personne n’est venu entre temps, reste toujours Gertrude et un autre gars jouant à la 3DS debout depuis donc au moins 1 heure. 20 minutes à attendre ce n’est pas grand-chose surtout quand on tape la discussion avec ses amis.
14h30, ça démarre. Bizarre, un groupe de 3 types nous dépassent, se font faire un sketch et achètent une affiche. Bon OK, il venait peut-être rechercher une commission. Vient le tour du trentenaire fan de Mario qui indique quelque chose sur une feuille de papier à Maleev. Ça sent l’embrouille cette histoire. Je demande à Gertrude si nous devions nous inscrire avant. « Je ne sais pas trop, à un moment j’ai mis mon nom sur une liste » Et merde ! Tu n’aurais pas pu me le dire avant, quand je suis venu te parler poliment la première fois ? Conasse va !
Restons calmes, on ne sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher. Arrive mon tour, timide je lui explique que je n’étais pas au courant d’une liste, mais que ça faisait bien deux heures que je poirotais. « Sorry but if your name is not on the list you have to wait until all the others got their sketch ». En français « Prie le petit Jésus que j’ai encore le temps de te faire quelque chose après que j’ai fait des petits dessins pour des cinquantenaires un peu louches ». Grand seigneur, il m’indiquera une chaise ou je pourrais attendre, si jamais…
Et bien figurez-vous que je l’ai eu my godamn sketch! Après avoir vu passé des mecs avec chaises portables, des pères et fils radins se barrant avant d’acheter une affiche à Maleev — oui parce qu’au final c’est gratuit plus dix euros, ne cherchez pas à comprendre, c’est la American touch (même si le gars est russe) – et des gamins déjà bien rôdé à l’univers des sketchs addict, j’ai eu la chance de lui demander un dessin.
Histoire de bien lui pourrir sa fin de journée, je lui demande de me dessiner le personnage qu’il déteste le plus faire : Spiderman. Dégouté, il me demande s'il peut le faire sans masque. « Putain mec tu me casses les couilles quoi, je veux un godamn Spiderman », vous pensez vraiment que j’allais lui dire ça ? Déjà bien content qu’il accepte de dessiner pour moi, j’ai accepté sa demande sans soucis.
Gand, merci. Paris, à très vite
Et voilà, la journée se termine, mon premier sketch à la main je repars chez moi gonflé à bloc pour la PCE en novembre. Humberto, David, j’arrive, j’ai un truc à vous demander…
