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par Cryma - le 17/09/2014
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par Cryma - le 17/09/2014

Faire de la philo en slip 11 - La France au XIXe siècle

La France au 19e siècle

 

L'héritage de Descartes

Il est communément admis que c'est Descartes (tout seul comme un grand) qui initia ce qu'on appellera la philosophie française « moderne » et plus tard la « philosophie moderne » tout court. Comme le dit Victor Cousin (Philosophe né en 1792), ce n'est pas tant le patriotisme français qui place Descartes comme philosophe ultime du modernisme, mais bien l'apport objectif qu'il aura apporté à la discipline en matière de vérité, de méthode et de puissance. Il est assez clair, en effet, que le « Discours de la méthode » représente la base (plus structurée et définie) de la philosophie comme on l'entend aujourd'hui. Descartes marque également le déclin de la scolastique, lui opposant le « bon sens » et le « libre examen ». Enfin, il basera toute sa réflexion et sa philosophie sur la pensée (la seule chose qui lui permet de prouver son existence, je vous le rappelle) et il est clair que l'étude de la pensée et de l'esprit seront bel et bien les leitmotivs de la philosophie du XIXe siècle.

 


 

Comte / Nova : Il faut faire preuve de rigueur scientifique et utiliser les acquis de l'humanité.

 

Auguste Comte (1798)

Fondateur du « positivisme », Comte développe une philosophie très empiriste qui se base essentiellement sur sa « loi des trois états », une théorie selon laquelle l'esprit humain passe successivement par « l'âge théologique », « l'âge métaphysique » et enfin « l'âge positif » qui admet que la (vraie) vérité n'est accessible que par les sciences. Ces sciences « positives » sont aujourd'hui plutôt appelées sciences exactes et regroupent des matières comme les mathématiques, la chimie ou la physique. Sa technique doit, selon lui, permettre trois réalisations majeures : Éliminer les spéculations métaphysiques (Si on ne peut prouver l'existence de quelque chose, disons qu'il n'existe pas), établir les critères de la rationalité des savoirs (qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux, qu'est-ce qui est dans le flou?), et comprendre les lois de l'organisation sociale (comment organiser la société, comment vivre dans notre monde). Dans un tout autre registre, il sera le fondateur de la « religion de l'humanité », une « religion » sans Dieu où la déesse de l'Humanité est constituée de l'ensemble des êtres passés, futurs et récents qui concourent librement à perfectionner l'ordre universel ».

 

A retenir : Positiviste, empiriste, scientifique, humaniste, socialiste.

 

Nova (et le Worldmind)

Plusieurs points relient Rich Rider à la philosophie de Comte. Commençons par la loi des trois états, que l'on peut aisément replacer dans le parcours de Rider. Prenons l'âge théologique de Rider comme la période de sa vie où il est étudiant peu doué, vouant de l'admiration (un culte?) à un jeune frère surdoué et à un athlète qui le martyrise (dichotomie théologique de l'amour/crainte de la divinité), il connaîtra ensuite l'âge métaphysique lorsqu'il plongera dans le coma suite à une décharge d'énergie (période où il sera plongé dans l'inconscience, symbole de l'esprit et du monde spirituel, il recevra également la « connaissance » (il est informé de ses nouveaux pouvoirs et obligations par télépathie) de manière métaphysique), et enfin, il abordera l'âge positif lorsqu'il parviendra à user de cette « connaissance » correctement, en étant un Nova. Il est donc ici question de retranscrire le cheminement philosophique Comtien d'un point de vue davantage existentiel. Il accomplira également les trois réalisations du philosophe, il abolira les spéculations métaphysiques (il croira d'abord avoir rêvé) et prouvera la réalité en manifestant son uniforme, il rationalisera ses savoirs en acceptant son ignorance du monde militaire ( il refusera de porter le titre officiel de « Centurion Nova Prime ») et préférant un titre de justicier (juste « Nova »), et enfin, il abordera les lois de l'organisation sociale en faisant le choix d’œuvrer auprès de la société, même si il sera tenté au départ de se venger de ses « créateurs ». Dernier point de comparaison, et non des moindres, la religion de l'humanité. Comment ne pas voir le parallèle naturel entre cette religion du philosophe qui glorifie une « divinité » composée d'être vivants ayant vécus par le passé et le Worldmind du Nova corps, entité suprême et mémoire collective de la planète Xandar issue des novas décédés. Dans les deux cas, il est certain que nous sommes face à une métaphore nous expliquant qu'il faut avoir conscience de l'apport culturel et intellectuel de nos prédécésseurs.

 

A retenir : Empiriste, humaniste, socialiste.

1 œuvre significative : Anihilation : Nova (Dan Abnett)

 

 

 


 

Ravaisson / Shazam : Il faut garder un esprit ouvert à la spiritualité.

 

Felix Ravaisson (1813)

Il est l'un des grands défenseurs du Spiritualisme français, un courant philosophique qui s'oppose au positivisme. Axés sur la pensée, voire sur la spiritualité, ces philosophes tentent de revaloriser des concepts de psychologie comme l'habitude, l'inconscient, l'intuition, voire la foi ou l'invention symbolique, toutes ces choses que le positivisme ne pouvait prouver. Il est à noter qu'ils ne sont pas « irrationalistes », ils ne récusent aucunement l'approche scientifique, ils désirent simplement refonder l'esprit scientifique sur des bases métaphysiques. On rattachera souvent Ravaisson au néoplatonisme (et plus particulièrement à Plotin) dans ce désir de reconsidérer la vie comme une « expérience » de la beauté et de la bonté. Il est très probable que les deux écoles de pensée étaient en accord sur le fond, c'est à dire la compréhension du monde et de l'esprit, mais qu'elle différaient largement sur la forme, les positivistes très « empiristes » et ne considérant que ce qu'ils pouvaient observer et ressentir, alors que les spiritualistes étaient davantage ouverts aux sciences expérimentales de l'esprit (très modernes pour l'époque), abordant des concepts comme le subconscient ou l'inconscient.

 

A retenir : Spiritualiste, psychologue, néoplatoniste.

 

Shazam

Ce queje vois en Shazam, ce n'est pas tant l'aspect « spiritualiste » du personnage (il peut faire appel à des capacités de grandes figures mythologique en prononçant un seul mot) mais bien cette intérêt qu'avaient les Grecs pour établir des règles scientifiques à partir de considérations métaphysiques, faisant sans doute d'eux les premiers spiritualistes (par la froce des choses). Billy Batson (Shazam donc) est en quelque sorte l'archétype du philosophe acceptant la métaphysique comme base de sa connaissance scientifique (ici ses pouvoirs surhumains). Mieux encore, il peut être vu comme une métaphore des disciplines scientifiques ayant trouvés leurs origines dans l'aspect mythologique qu'on pu leur donner les grands penseurs grecs. Ainsi Shazam, dans l'ordre des lettres de son nom, use de la sagesse de Salomon (S) et se voit doué d'une connaissance universelle (on peut y voir la science de manière générale dans son but de connaissance), use de la force d'Hercule (H) et possède des capacités physiques incroyables (on peut évidemment y voir la Physique), il use ensuite de l’endurance d'Atlas et n'a donc pas besoin de se nourrir ou de dormir (on peut y voir la Biologie), il use encore du pouvoir de Zeus (Z) et est invulnérable a toute modification imaginable (on peut y voir la Chimie), il use du courage d'Achille (A) et ne doute jamais (La psychologie), et enfin, il use de la vitesse de Mercure (M) et se déplace donc où il veut (on peut y voir la Géographie). C'est donc en regroupant ces disciplines scientifiques (Physique, Biologie, Chimie, Psychologie et Géographie) mais surtout en les abordant d'un point de vue spirituel (un peu fantasque dans le comics, je vous l'accorde) qu'il nous livre une leçon, une leçon qui tente d'expliquer que la vie se doit d’allier la beauté de la spiritualité et la connaissance de la science, la même leçon que celle de Ravaisson. Billy Batson parvient à faire appel à des capacités incroyable, lui permettant ainsi de comprendre et d’interagir avec le monde (symbole de la science), mais ces capacités, il les acquierts en invoquant une figure métaphysique en la personne du sorcier (symbole de la philosophie spiritualiste), le tout, bien entendu, dans une optique très éthique.

 

A retenir : Spiritualiste, néoplatoniste.

1 œuvre significative : Shazam : lutte pour l'espoir (Paul Dini)

 

 

 


 

Taine / Rachel Summers : Il faut étudier, observer et tirer des leçons de l'histoire de l'humanité de manière objective.

 

Hyppolyte Taine (1828)

S'inscrivant plutôt dans le camp positiviste de l'époque, il est surtout connu pour sa « Réflexion historiographique », une approche philosophique et empiriste de l'histoire. En effet, Taine considérait que l'histoire appartient au champ de l'expérimentation au même titre que d'autres disciplines scientifiques. Plus simplement, chaque événement historique (guerre, révolution...) serait déterminé par des lois équivalentes à celles du monde naturel. Pour prouver cela, il désigne trois conditions : Le milieu (la géographie, le climat), la race (la place de l'homme dans le développement de l'humanité et son état physique) et le moment (état d'avancée intellectuelle de l'homme), déterminant que si certaines conditions sont assemblées ensemble, en découlera automatiquement un événement précis. Il dressera encore une « grille d'analyse » alliant analyse et regroupement des faits, isolation de moments et mises en relations afin d'obtenir une approche inédite et innovante de l'histoire comme par exemple reconstruire une théorie exacte à partir des faits. Tel un naturaliste, Taine observait l'histoire comme on observe une chrysalide en pleine mutation, tentant d'en retirer des règles, des lois, des schémas ré-applicables. Sans avoir obtenu confirmation auprès d'un expert, pour ma part, je considère que ce système d'observation et d'analyse de la race humaine peut être considéré comme la naissance de l'ethnologie et plus particulièrement du structuralisme de Lévi-Strauss.

 

A retenir : Positiviste, historien, empiriste, structuraliste.

 

Rachel Summers

Ce qui m'intéresse avant tout dans le personnage de Rachel, c'est sa relation très particulière avec l'Histoire et le passé. Ainsi, pour elle, nous sommes le passé, puisqu'elle vient du futur. On peut alors imaginer, de manière idéale, qu'elle use de la méthode historiographique sur notre époque afin d'élaborer une grille d'analyse objective, ce qui permettrait d'appréhender le monde de manière totalement inovante pour nous, contemporains de ce monde, en nous permettant un nouvel angle d'approche de l'existence. Il s'agit ici de fabulation et d'une théorie d'application « idéalisée » permise par l'aspect science-fictionnel du comics. Rachel se poserait alors en Taine du futur, faisant preuve d'une objectivité inédite sur notre époque. D'un point de vue beaucoup plus logique, ce qui rapproche la mutante du philosophe, au delà de cette capacité d'user du temps afin d'appréhender l'existence, c'est leurs capacités analytiques. Là ou Taine parvenait à poser une réflexion objective sur l'histoire de l'humanité, l'observant comme le ferait un naturaliste, Rachel Summers possède une autre capacité d'objectivité, tout aussi puissante, une objectivité dans l'action (on peut alors « opposer » les deux personnes, l'un étant dans l'observation, l'autre dans l'action). En effet, à de nombreuses reprises, Rachel prouvera qu'elle possède un esprit très analytique, dérivant parfois vers un manque de subjectivité ou de compassion (elle n'aura aucun problème à tuer certaines personnes, elle sera même stoppée par Magnéto dans son action, c'est dire!), notamment lorsqu'elle « invoquera » le pouvoir du Phénix afin de vaincre le Beyonder, absorbant pour cela l'énergie vitale de ses compagnons, malgré les réticences de certains d'entre eux. Heureusement, et comme souvent dans les comics (et c'est d'ailleurs ce qui me permet de réaliser toutes ces comparaisons), ces épreuves et ses capacités analytiques la pousseront finalement à réaliser des choix d’existence davantage vertueux

 

A retenir : Historienne, empiriste.

1 œuvre significative : ?

 

 

 


 

Bergson / Quicksilver : Il faut développer son intuition du réel.

 

Henri Bergson (1859)

Bergson possède une philosophie relativement complexe (et dense) où, de manière générale, il explique la façon personnelle et créative de l'homme d'évoluer dans le monde qui l'entoure, et ce à travers plusieurs aspects comme la durée, l'intuition ou l'élan vital. Tout d'abord, il oppose la durée de la conscience au temps scientifique, expliquant que le temps est avant tout « vécu dans la conscience » et que la science, avec son « temps mesurable » n'est parvenue qu'à le vider de son sens. Plus particulièrement, il expliquera que « mesurer » ou « observer » le temps, c'est le compartimenter, ce n'est retenir que « certains » moments (En simplifiant, on mesure le temps avec une horloge mais on ne connaît le temps uniquement quand l'aiguille se stabilise à un endroit, qu'en est-il du temps où l'aiguille n'est pas stabilisée ?), c'est ce que le philosophe appellera le « temps spatial », prouvant quelque part l’incapacité de l'homme à mesurer le temps, puisqu'il mesure en réalité une position spatiale. Il préférera aborder le temps par « la conscience » du temps, et il nommera cela « la durée pure ». Il parlera ensuite de l'intuition, la définissant comme la capacité de l'homme à chercher à l'intérieur de la vie une source de connaissance, là où l'intelligence n'est qu'une interaction très cloisonnée avec le monde. Les deux « approches » ne s'opposent cependant pas, car l'intuition découle de l'intelligence, elle est en quelque sorte une synthèse des données analysées par l'intelligence. Il expliquera également que l'intuition se place dans la durée (nous y revenons), qu'elle permet une appréhension différente (plus complète) et qu'elle permet dés lors d’ôter toute relativité à l'existence et donc de connaître le réel dans son origine (Bergson recrée ainsi une nouvelle métaphysique de l'esprit humain, c'est à dire une approche « spirituelle » du réel et de son origine). Enfin, l'élan vital est une opposition ferme à toute prévisibilité de la vie (destin, religion...) et serait une « force créatrice » complètement imprévisible et de forme toujours plus complexe (il est à noté que cette « théorie » tend à s'infirmer avec les connaissances biologiques de l'évolution du vivant que l'on possède aujourd'hui , s'axant plutôt vers une « force  logique » et non imprévisible). 

 

A retenir : Empiriste, spiritualiste.

 

Vif-Argent (Quicksilver)

Ce qui prime, bien évidemment, dans cette association, c'est le principe du temps. Comme Bergson l'expliquait si bien, le temps n'est jamais qu'une donnée abstraite que l'homme a tenté de « localiser » dans l'espace afin de mieux l'aborder. Dés lors, si l'on veut parler du temps, du « vrai », il faut parler de  "durée" et donc d'une interprétation (ou plutôt intuition) du temps. Pietro Maximoff (Quicksilver donc) possède bien évidemment sa propre vision du temps, son propre rapport à cette quatrième dimension physique, cela est d'ailleurs fortement mis en valeur dans le film « Days of futur past » lorsque nous le voyons évoluer dans un « espace-temps » ralenti, qui, bien évidemment, n'est « objectivement » pas ralentit (c'est à dire que les aiguilles des horloges conserveront leur localisation spatiale actuelle et à venir), c'est l'interprétation qu'en fait le corps et/ou l'esprit du héros qui provoque ce cisaillement avec les réalités d'autrui. Car le mutant ne fait pas tant une expérience mentale du temps (ce n'est pas son esprit qui est plus vif) mais bien une expérience corporelle, de l'ordre de la sensation. Ce qu'on peut voir ici comme la « capacité » de Quicksilver a ressentir le temps différemment peut être associé à « la conscience du temps » dont nous parlait le philosophe. Plus fort encore, nous pouvons aisément associer l'idée de « connaissance du vrai par l'intuition de la durée » de Bergson (une approche spirituelle du vrai et de son origine chère au philosophe) à la capacité de sauter dans le temps que développera plus tard le justicier. La boucle est alors bouclée, le réel "réel" bergsonien devient alors le futur que peut observer Quicksilver, et par association, une vision beaucoup plus étendue de notre réalité. Le pouvoir du héros peut dés lors être décrit (en des termes bergsoniens) comme une intuition du réel (du « vrai » réel, à savoir le présent, le futur, tout ce qui compose l'entre-deux, comme la durée permet de combler les vides entre deux coups d'aiguilles d'une horloge), une capacité « philosophique » qui est une expérience de la durée pure.

 

A retenir : Empiriste, spiritualiste.

1 œuvre significative : ?

 

 

 


 

Blondel / Spawn : Il faut faire ce que l'on désire, accpeter ce que l'on fait dans le respect des lois naturelles.

 

Maurice Blondel (1861)

Philosophe complexe et dense, Blondel développe la « philosophe de l'action » qui marie néoplatonisme et philosophie chrétienne. L'action, c'est en quelque sorte le sens (direction) de la vie, c'est un élan qui naît avant l'individu, qui se poursuit après lui, et dans lequel l'individu va être « embarqué » durant son existence, maillon d'une longue chaîne d'actes antérieurs et postérieurs. Plus particulièrement, l’action c'est ce que l'homme « fait » à travers ce qu'il « est », l'action, c'est ce qu'est chaque homme, un homme ne peut refuser d'être dans l'action puisqu'il y est dés lors qu'il naît. Ainsi, même le suicide ou le refus d'agir n'y font rien, puisque refuser d'agir, c'est agir. On ne peut donc pas « ne pas agir », on ne peut donc pas « ne pas exister », on ne peut donc pas « ne pas être », on appelle cela l'ontologie de la négation. Blondel expliquera alors que, puisque l'homme agit, la philosophie peut lui faire prendre conscience de « comment et pourquoi il agit », lui donner « le courage d'agir ». Il nommera dés lors « volonté voulue » ce que l'homme fait (même sans le vouloir) et « volonté voulante » ce que l'homme veut (sans forcément le faire), le but étant bien évidement de trouver une « égalité » entre la volonté voulue et la volonté voulante (c'est à dire « faire ce que l'on veut » mais également « accepter (vouloir) ce que l'on fait »). Un idéal (le sens de l'existence ?) serait une vie constituée de manière équitable de ces deux conditions. Dans la philosophie chrétienne, on parlera enfin de la « volonté vrai » lorsque les deux volontés sont en accord. Accord qui n'est pas juste la volonté divine (car elle priverait la volonté de l'homme) mais bien la volonté de l'homme dans le consentement à la volonté divine, ou, de façon plus laïque, l'action de l'homme dans le respect des lois naturelles.

 

A retenir : Néoplatoniste, théiste, chrétien.

 

Spawn

Là où Blondel associait subtilement néoplatonisme et philosophie chrétienne, Mcfarlane (le créateur de Spawn) associera le néoplatonisme au satanisme. Ainsi, Spawn est lui aussi « embarqué » dans cette philosophie de l'action, constituant le maillon d'une chaîne antérieure et postérieure (lire « la saga infernale ») d'envoyés du diable, devenant en quelque sorte le seul moteur de son existence après sa mort. Toujours à l'instar de la philosophie de Blondel, Simmons (Spawn) se voit tiraillé entre sa volonté voulante et sa volonté voulue, à savoir que sa volonté voulante représente la vengeance du meurtre de sa femme et sa volonté voulue la mission que lui a donné le démon / le diable avec qui il a pactisé. Plus qu'un simple exemple de la doctrine du philosophe, Spawn permet d'aborder sur le long terme (à l'instar d'une existence humaine) toutes les grandes étapes qui vont constituer ce système établit par Blondel, et, toujours pareil au philosophe, l'évolution de l'anti-héros se fera dans un but d'équilibre entre les volontés. Il est d'ailleurs intéressant de constater qu'en plus d'aborder ce principe « d'action » existentielle, le comics possède une couche davantage moraliste dans ses thèmes (mort, vengeance, meurtre, satanisme, pactes avec le diable...) et que l'équilibre prôné par le philosophe peut ici devenir non pas une harmonie des actions de Simmons, mais bien une harmonie avec l'existence tout simplement, retrouvant le chemin de la vertu et de la morale malgré un univers sombre, cruel et peu éthique. On peut enfin créer un parallèle simple entre « la volonté vraie » de la philosophie chrétienne et la dichotomie mise en place dans le comics, l'équilibre se créant dés lors non plus entre ce que veut l'homme et ce que veut Dieu, mais bien entre ce que veut le diable et ce qu'acceptera de faire l'homme (Spawn), impliquant un raisonnement passionnant sur le bien et le mal de nos actions.

 

A retenir : Néoplatoniste, théiste, chrétien.

1 œuvre significative : Spawn : De ténèbres et de sang (Paul Jenkins)

 

 

 


 

Duhem / Domino : Il faut oser mêler science et métaphysique.

 

Pierre Duhem (1861)

Grand scientifique, Duhem possédait une approche très philosophique de sa discipline de prédilection. Ainsi, il avait une vision « instrumentaliste » de la science, ce qui signifie qu'il ne voyait pas dans une théorie scientifique une réponse mais bien un moyen, un instrument permettant de se rapprocher d'une réponse. Duhem n'est pas un « pur » instrumentaliste et a la conviction qu'il existe une réponse « cachée » en deçà des phénomènes, réponse que la science ne peut espérer atteindre. Toutefois, il déclarera également que les lois scientifiques complètes (comme certaines théories de la physique par exemple) ne sont pas purement artificiels, car elles sont assez « performantes » pour expliquer quelque chose de si complexe et disparate que le monde. S'opposant au positivisme, il refusera de dire que la religion est un obstacle à la science (même s'il admet qu'elles sont imperméables entre elles), et se revendiquera en digne héritier de Pascal, considérant que la religion est un moteur pour la science. Il défendra son propos en arguant que si la science est instrumentaliste, si elle ne peut justifier l'existence d'un ordre du monde, alors elle devient une question métaphysique et donc un objet de foi. 

 

A retenir : Scientifique, instrumentaliste, spiritualiste.

 

Domino

Ce qui m'intéresse dans le personnage de Domino, c'est la dichotomie qu'elle parvient à tisser entre Sciences et croyances. C'est grâce à son pouvoir que l'héroïne brouille les pistes entre les deux « disciplines ». En effet, Domino est une mutante dont la capacité est d'affecté la probabilité, en résumé, elle a énormément de chance. Et c'est là tout le conflit que crée cette association. On peut évidemment prouver qu'elle est une mutante de manière scientifique (elle possède le facteur X), et si elle est une mutante, elle possède donc un pouvoir. Mais peut-on prouver quel est son pouvoir ? De manière plus générale, peut-on prouver que quelqu'un a de la chance ? Même de manière mathématique (travail sur les probabilités et les statistiques), cela relève du défis majeur. Dés lors, Domino se pose comme exemple parfait de la vision du philosophe, à savoir qu'elle n'est plus une réponse scientifique au problème (Les mutants possèdent-ils tous un pouvoir ? Peut-on contrôler la chance?) mais bien un instrument afin d'avancer dans la problématique, la problématique mutante (En quoi consistent réellement les pouvoirs mutants ? Sont-ils « juste » issu d'un marqueur génétique ? D'un point de vue philosophique, sont-ils des être humains scientifiquement supérieurs ou y a-t-il davantage que cela qui se cache derrière le facteur X ? Toutes ces interrogations auxquelles la mutante peut apporter son aide ) et la problématique davantage mathématique (Peut-on contrôler la probabilité ? Si les mathématiques permettent de calculer la chance, restent-elles purement scientifiques?). Je me permettrai donc d'apporter ici la même conclusion que le philosophe, à savoir que si la science est instrumentaliste (les mutants, le facteur X sont des énigmes sans réponses scientifiques), si elle ne peut justifier l'existence d'un ordre particulier du monde (Le monde est-il régit par des lois ? Par de l’aléatoire ? Par de la chance ? Par des probabilités?), alors elle devient une question métaphysique (peut-être est-ce là la réponse aux mutants) et donc un objet de foi. Il est évident qu'au XXIe siècle, on ne peut plus placer les mêmes idées derrière le mot « foi » qu'à l'époque de Duhem, mais cela reste intéressant d'étoffer sa vision de la science et des capacités qu'elle possède ou non. Et n'oublions jamais que rattaché à la sciences un aspect davantage spirituel permettra de conserver des valeurs éthiques à cette discipline, qui en a bien besoin.

 

A retenir :  Instrumentaliste, spiritualiste.

1 œuvre significative : X-force

 

 

 


 

Comte / Nova

La pensée collective est-elle plus forte que la pensée individuelle ?

Existe-t-il un « inconscient collectif » ?

La métaphysique s'oppose-t-elle à la science ?

L'organisation sociale passe-t-elle par l'individu ?

 

Ravaisson / Shazam

La science peut-elle faire preuve d'objectivité ?

L'objectivité existe-t-elle ?

Où trouve-t-on les fondements de la science ?

Une pensée scientifique n'est pas avant tout métaphysique ?

 

Taine / Rachel Summers

L'homme peut-il relativiser son passé ?

Le passé est-il une part de l'humanité actuelle ?

L'histoire de l'humanité est-elle observée objectivement ?

L'histoire est-elle objective ?

 

Bergson / Quicksilver

Qu'est-ce que le temps ? Qu'est-ce que la durée ?

Possède-t-on un intuition ou une connaissance du temps ?

Mesurons-nous réellement le temps ?

Peut-on mesuré chaque « moment » du temps ? Le temps se divise-t-il en « moments » ?

 

Blondel / Spawn

L'homme fait-il ce qu'il veut ? L'homme veut-il ce qu'il fait ?

Doit-on faire tout ce que l'on veut ? Doit-on vouloir tout ce que l'on fait ?

La volonté de l'homme s'arrête-t-elle où commencent les lois naturelles ?

L'homme peut-il défier la nature par ses choix ?

 

Duhem / Domino

La science est-elle instrumentaliste ? La science est-elle une réponse ou un instrument pour atteindre une réponse ?

La religion est-elle un frein ou un moteur pour la science ?

La science est-elle un frein ou un moteur pour la religion ?

La science est-elle éthique ?

 



 

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