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par Cryma - le 29/09/2014
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par Cryma - le 29/09/2014

Faire de la philo en slip 12 - Philosophie allemande du XVIIIe et XIXe siècle

La philosophie allemande du XVIIIe et XIXe siècle

 

Un groupe uni par la langue et la culture

 

On parle ici d'une école de pensée qui se distingue des autres d'abord par la langue (bien évidemment), mais également par l'héritage protestant et juif de l'Allemagne, là où les autres grands penseurs s'inscrivaient davantage dans le catholicisme. Tout commencera avec Leibniz qui sera très intéressé par l'aristotélisme et le cartésianisme, et son esprit encyclopédiste sera la base de la philosophie allemande des « grands systèmes » (Hegel, Kant...). Se développent alors différents courants de pensée, certains davantage idéalistes (Hegel, Kant, de nouveau), certains davantage athées et pessimistes (Schopenhauer, Nietzsche...). De manière générale (il s'agit de mon analyse), la philosophie allemande tend à remettre l'homme au centre de ses problématiques, considérant l'homme comme influençant le monde et non plus comme le monde influençant l'homme. Ainsi, la morale redevient propre à l'humanité, le monde se change en perception et non plus en réalité.

 

Comme les philosophes allemands se regroupent facilement sur un thème précis, à savoir l'esprit et la perception par l'homme de son milieu d'existence, je désirais regrouper également des héros d'un même acabit afin de perpétrer cette aspect de groupe uni. C'est pourquoi je n'ai utilisé que des mutants afin de confronter la philosophie allemande aux personnages de comics. De plus, l'ensemble de ses mutants ont tous un lien plus ou moins fort avec des pouvoirs psychiques (ce qui fonctionne parfaitement avec la philosophie de l'esprit des allemands). Il est dés lors plus important d'observer leur façon de percevoir l'existence grâce à (ou à cause de) leurs pouvoirs plutôt que de s'intéresser à ces seuls pouvoirs.

 

 


 

Leibniz / Vega : Il faut se représenter le monde comme un ensemble d'entités spirituelles et individuelles

 

Gottfried Wilhelm Leibniz (1646)

Leibniz est surtout connu pour son travail sur les monades, il sera d'ailleurs « l'inventeur » du terme monadologie (en réalité son éditeur, mais bon...). Qu'est-ce qu'une monade ? Il s'agit d'un concept complexe qui veut dire « Unité », elle représente donc l'Unité parfaite, le principe absolu. Mais la monade est également à l'autre bout de la chaîne et signifie l'unité minimale, l'élément spirituel minimal. On distinguera les deux en Monade avec majuscule pour l'Un, et monade avec minuscule pour l'unité. Ce principe s'oppose à l'atome, l'atome étant un composé « physique » alors que la monade un composé « spirituel ». L'atome existant « réellement » et physiquement alors que la monade est une perception, un phénomène de l'esprit. Leibniz établira, grâce à ce principe, sa philosophie de la force, un concept ancré dans la physique qui n'attribue plus le mouvement et l'action aux atomes mais à la « force » (même si cela peut sembler saugrenu et que cela n'avait sans doute pas la même signification pour le philosophe à l'époque, il est intéressant de constater que les avancées scientifiques actuelles tendent vers l'énergie (la force) comme principe primordiale de la physique et non plus l'atome ou les particules). Le philosophe va même plus loin et tend à penser que la force, cette substance propre à chaque individu, se modifie selon un plan établit et individuel. Dés lors, cette substance s'applique également à notre âme et nous faisons l'observation de nos états internes (sensations, pensées, sentiments...) qui changent constamment, notre âme étant donc une monade. D'un point de vue très cartésien, Leibniz dira enfin que cette force n'est qu'un phénomène, une perception de l'esprit (vu qu'elle est en constante évolution) et que rien n'existe donc ni pour du vrai, ni durablement. Bien que ce soit dans un élan d'interprétation, cette théorie pour expliquer le monde et la pensée (l'une des première qui réussit à réunir les deux) semble se vérifier au fil des avancées scientifiques, en témoigne par exemple la physique quantique et son principe d’inexistence spatiale et temporelle simultanées.

 

A retenir : Spiritualiste, monadologue, éthique, individualiste.

 

Vega (Northstar)

Les pouvoirs mutants de Véga incluent la possibilité d'utiliser les mouvements atomiques de ses propres molécules pour se propulser à des vitesses surhumaines. Un pouvoir saugrenu mais qui, pris sous le prisme du philosophe, peut trouver du sens. Leibniz nous parlait d'une « force » interne préétablie qui avaient la possibilité de dicter nos vies. Vega utilise une réelle force interne (à savoir une force atomique pure) mais plutôt que de la « vivre » de manière passive comme c'est le cas chez Leibniz, le héros en use de manière bien plus active et atteint des vitesses incroyables. On pourrait dire qu'il se « propulse » dans l'existence grâce à cette puissance, faisant sans cesse une expérience « ouverte » de ses propres pulsions intérieures (ce que le philosophe désignait en « états internes »). Toujours en parallèle avec Leibniz, Vega peut être une belle illustration du principe de monade, d'abord par son pouvoir, sorte de force vitale qu'il peut « voler » à ses atomes, devenant par là même une force de substitution à la force atomique (on peut y voir la monade, cette entité « spirituelle » qui s'oppose aux atomes) mais également la monade en tant qu'unité, en tant qu'âme, en tant qu'entité unique. Pour ce faire, il faut revenir au philosophe et considérer, comme lui, que la monade et la force permettent une évolution « individuelle » de la personne. Cette individualité philosophique et existentielle, nous pouvons la retrouver de manière symbolique dans l'homosexualité de Vega, et ce par deux aspects : Premièrement, cette « caractéristique » du personnage lui fut attribuée éditorialement afin de l'individualiser (le rendre unique) des autres personnages, lui donner « une âme » auprès du grand public (on retombe sur nos pattes). Deuxièmement, d'un point de vue existentielle, cette « individualisation » de l'homosexuel dans nos société, qui fut d'abord une difficulté de l'existence, tend à devenir un bel élan vital et un moyen d'exister aux yeux de la société pour les personnes concernées, sorte de triomphe de la philosophie sur l'absence de réflexion.

 

A retenir : Spiritualiste, individualiste.

1 œuvre significative : Astonishing X-men 51

 

 

 


 

Kant / Forge : Il faut observer et organiser le monde.

 

Emmanuel Kant (1724)

Kant est connu pour ses trois « critiques », trois textes qui explorent chacun un aspect de la philosophie. « Critique de la raison pure » s'adresse ainsi à la philosophie théorique (Qui tente de répondre à la question « Que puis-je savoir ? »), « Critique de la raison pratique » s'adresse logiquement à la philosophie pratique (Qui tente de répondre à la question « Que puis-je faire ? »), et « Critique de la faculté de juger » s'adresse enfin à l'esthétique. Sa critique de la philosophie théorique aura pour but de distinguer pour la première fois la philosophie de la métaphysique ou de la psychologie en lui attribuant un aspect moral, abordant par la même «  la loi morale », loi fondamentale valable pour tout être raisonnable. Toujours dans cette branche théorique, il replacera le centre de la connaissance comme étant le sujet pensant (nous en l’occurrence) et non plus une réalité extérieure devant laquelle nous ne pouvons rien. Dés lors, nous n'observons plus le monde comme il est mais comme nous décidons de le voir, ne voyant alors plus qu'un phénomène et non la réalité en soi. Il distinguera alors très précisément la raison (accessible à l'entendement humain) et la spéculation, la croyance (ce qui dépasse l'entendement humain), jugeant tout ce qui n'est pas « vérifié » comme un dogme. La philosophie pratique chez Kant reprend les grands principes cités ci-dessus mais les place dans un cadre « moral », ainsi, il développera plusieurs idées d'organisations politiques (le fédéralisme cosmopolite par exemple), mais il développera également nombres de principes déontologiques, prônant l'impératif catégorique (le devoir pour le devoir) et lui opposant l'impératif hypothétique (faire son devoir dans un but précis comme le bonheur ou la prudence). Sa troisième critique propose d'apporter des réponses sur le jugement, sorte de pierre angulaire entre la théorie et la pratique. Il abordera ainsi le jugement esthétique (il tentera d'expliquer pourquoi le beau est beau, pourquoi nous le jugeons beau, vaste et passionnant programme) et le jugement téléologique (recherche d'une finalité pour l'humanité, le but de l'évolution est-elle la perfection?).

 

A retenir : Critique, actif, observateur, analyste, moraliste, mecaniste.

 

Forge

Ce qui rapproche les deux personnes ici, c'est une vision du monde. Désireux d'oublier le monde comme une fatalité que l'homme observe, Kant avait pour but de remettre l'homme comme « penseur » et non plus comme « pensant ». Forge représente de bien belle manière cette dichotomie kantienne et ne se place pas en « pensant » (il ne fait pas qu'observer le monde qui l'entoure) mais bien comme « penseur », c'est à dire qu'il « pense » le monde d'un point de vue beaucoup plus actif. C'est d'autant plus vrai chez le mutant que, lorsqu'il pense, il construit littéralement l'objet de sa pensée. Forge, de par son pouvoir (Pouvoir de création intuitif. Il peut concevoir inconsciemment les plans de toute machine mécanique à laquelle il pense) est l'un des « penseurs » les plus actifs du monde, « fabriquant » littéralement le fruit de sa pensée. Nous retrouvons également chez Forge cette force d'organisation qu'avait également le philosophe. Kant « classait » la philosophie en trois catégories (ses « critiques »), il prônait une « organisation » de la société (par la loi morale), il « catégorise » la pensée par l'opposition de la raison et la spéculation, et il « restructure » le devoir grâce à l'impératif catégorique. Tous ces verbes d'ordonnancement de la pensée qui illustrent le besoin d'organisation existentielle du philosophe sont très proches de l'essence de Forge, cette relation au monde qu'à le mutant via des plans, des organisations strictes et des mécanismes. Il s'agit d'ailleurs d'un bien bel hommage à kant que d'utiliser le terme de mécanisme pour décrire sa philosophie.

 

A retenir : Actif, analyste, mecaniste.

1 œuvre significative : Cable and the X-force

 

 

 


 

 Fichte / Diablo : Il faut mener le monde vers davantage d'éthique, même si le monde n'est pas prêt à vous écouter.

 

Johann Gottlieb Fichte (1762)

Il est considéré comme le fondateur de l'idéalisme allemand, lui-même influencé par l'éthique de Kant. Il est aujourd'hui reconnu pour avoir su replacer la philosophie dans des considérations populaires, alliant la théorie à des principes concrets comme l'éducation, le militantisme, la politique ou l'économie. Il se donnera pour but d'être avant tout didactique et pédagogue. Il se verra fortement influencé par la révolution française et introduira ses élans révolutionnaires au sein même de sa pensée (ses détracteurs le nommeront « le Robespierre allemand), qui, malheureusement, sera jugée trop complexe et hermétique par la majorité. Sa philosophie porte des idées comme la liberté, la démocratie et le progressisme, il dira d'ailleurs, dans un élan révolutionnaire face à l'état : « L'État doit être démocratique, assurant la liberté de chacun, et la possibilité pour chacun d'avoir une vie heureuse et profitable, en assurant une distribution équitable des richesses. L'homme « doit travailler sans angoisse, avec plaisir et joie, et avoir du temps de reste pour élever son esprit et son regard au ciel pour la contemplation duquel il est formé... C'est là son droit puisque enfin il est homme ». 

 

A retenir : Ethique, idéaliste.

 

Diablo (Nightcrawler)

Deux choses relient fortement les deux personnages, leur désire de bâtir un monde tolérant et vertueux et, par opposition, leur existence dictée par l'incompréhension et l’intolérance d'autrui. Fichte fût blâmé par ses contemporains car ils le jugeaient « incompréhensible » et « complexe », ce qui lui valut d'être presque oublié par l'histoire. Là où le philosophe fut donc « attaqué » non pas sur le fond de sa pensée mais bien sur la forme, Diablo est l'un des mutants ayant le plus subit l'intolérance des Hommes, et ce à cause de son apparence, de sa « forme » et non de son « fond ». Car s'il est une chose que l'on peut dire du mutant, c'est qu'il a un bon fond, sous son apparence de « démon » (Peau bleu, queue fourchue, membres atrophiés), Diablo est un ange. Il est, avec Kitty Pride, le mutant qui représente le plus activement de belles valeurs comme l'amitié (en témoigne sa relation avec Wolverine), l'amour (Avec Jimaine notamment) et l'abnégation (Il se sacrifiera pour protéger Hope). Enfin, de manière plus poétique, au regard du parcours de ces deux personnages vertueux et pourtant incompris, notamment l'attitude de Mystique face à son fils, nous pourrions dire que Diablo est abandonné par sa mère quand Fichte est abandonné par ses pairs.

 

A retenir : Ethique, idéaliste.

1 œuvre significative : A la recherche de Diablo (Jason Aaron)

 

 

 


 

Hegel / Légion : Il faut tenter de clarifier la complexité du monde afin d'atteindre une certaine clairvoyance.

 

Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770)

Hegel est souvent cité comme l'un des philosophes les plus intéressants mais également l'un des plus opaque et complexe. Il dira de cela que c'est naturel, car la philosophie ne doit pas flatter et user du sens commun mais bien le mettre en difficulté afin de l'élever. La philosophie étant un dépassement de ce sens commun et de ses fausses évidences. La philosophie hégélienne se base avant tout sur la dialectique et proposera une approche de la connaissance en trois moments (sans chronologie distingue) : Tout d'abord la connaissance est abstraite et requiert de l'entendement, ensuite, la raison tente une concrétisation mais découvre les défauts des concepts, et enfin, la dialectique se met en quête du véritable concret. Par soucis de simplicité, on a parfois associé la dialectique hégélienne au syllogisme (thèse, antithèse, synthèse) et on peut dire de manière générale que cette méthode a pour but la recherche du vrai en prenant soin de réprouver les illusions diverses (ce que que Hegel appellera sa Philosophie Spéculative). A partir de cela, il développera l'idée de l'unité des contraires, comme l'être et la pensée et parlera de dialectique de la totalité, arguant que la philosophie comprend la totalité du réel. Dés lors, il ne s'agit plus de compartimenter la pensée mais bien de l'unifier et de regrouper l'histoire, la morale, le droit, l'art, la religion et la philosophie. La philosophie devient donc la « science ultime » et permet de se comprendre elle-même, de comprendre le monde, de comprendre la pensée et même de donner un sens à l'histoire (en effet, Hegel interprète la longue histoire de l'humanité comme ayant un sens : c'est la liberté de l'homme progressant étape par étape). Enfin, et reprenant ce cher wikipédia, « Si on peut dire que chez Hegel la philosophie a une fin, ce n'est pas une fin qu'il lui attribue, mais qu'il constate à travers l'Histoire: c'est-à-dire la conscience de soi, mais de soi comme communauté historique (politique et religieuse) d'individus actifs qui transforment le monde, progrès dans la conscience de la liberté (c'est-à-dire progrès dans la connaissance de soi, tout comme dans la liberté de conscience ainsi que dans le droit et dans l'État comme liberté objective). C'est une philosophie de l'histoire, de l'action et d'une liberté en progrès avec ses contradictions, sa négativité, sa dialectique : passage de l'histoire subie à l'histoire conçue où la Phénoménologie de l'esprit s'achève après être passée de la conscience de soi à la conscience morale puis à la conscience politique et religieuse dans leur historicité. »

 

A retenir : Elitiste, dialecticien, analyste, historien, liberaliste, encyclopédiste.

 

Légion

Le désir de Hegel d'unifier les compétences humaines sous une seule méthode de pensée peut être très facilement associée aux pouvoirs mutants de Légion. Ce dernier est le fils de Charles Xavier et possède donc un pouvoirs lié à son esprit. Mais quel pouvoir ! En effet, Légion possède la capacité d'abriter un nombre infini de personnalités, lesquelles présentent chacune un pouvoir différent. Le mutant devenant ainsi un schizophrène majeur qui doit apprendre à vivre en unité avec toutes ses « influences ». Vivre une unité des influences, c'est également le projet de Hegel, qui pour cela, regroupe les grands accomplissement humains sous le spectre de la philosophie, la sciences ultime de l'Homme (entendons la seule et unique façon de comprendre le monde et d'approcher la vérité). Légion ne vit pas forcément en harmonie avec son pouvoir, car il fait de lui quelqu'un de très instable psychologiquement (nous pourrions y voir le symbole d'une instabilité existentielle de l'Homme lorsqu'il ne se fie pas à la philosophie, selon Hegel) et le but du mutant deviendra donc très vite de tenter de contrôler ses personnalités afin de pouvoir « penser » librement (la démarche psychanalytique de légion peut d'ailleurs très facilement être reliée à l'interprétation de l'Histoire faite par Hegel, à savoir qu'il s'agit d'un cheminement de l'Homme vers la liberté, comme Légion chemine vers sa liberté cognitive). Enfin, cette « épreuve » constante que subit le mutant, cette « lutte » pour conserver sa personnalité et donc sa « capacité à penser » peut-être une illustration du discours de Hegel lorsqu'il dit qu'une doctrine aussi compliquée que sa pensée est complexe car elle est une « épreuve » afin d'élever son esprit et trouver « la force de penser ».

 

A retenir : Dialecticien, analyste, encyclopédiste.

1 œuvre significative : X-Men Legacy (Simon Spurier)

 

 

 


 

Schopenhauer / Blindfold : Il faut faire exister le monde sous nos yeux et l'englober dans sa totalité.

 

Arthur Schopenhauer (1788)

La première chose qui ressort chez Schopenhauer, c'est la critique qu'il fait de la philosophie universitaire. En effet, il n'aura de cesse de tenter de replacer la philosophie comme une pensée privée et non comme une matière à enseigner. Il critiquera également l'utilisation qu'en fera l'état et mettra la jeunesse en garde contre l'utilisation abusive de sa discipline par les institutions. Parmi ses idées principales, nous retrouvons le monde comme représentation de l'esprit pensant, distinguant par la même le sujet de l'objet. Le sujet est ce qui connaît tout le reste, sans être soi-même connu, et l'objet est ce qui est connu (le monde comme représentation). Mais le sujet connaissant se connaît tout de même comme volonté, qui elle-même ne se connaît que comme sujet connaissant (c'est une sorte de boucle), cette « dyade » n'existe donc que dans leur différence et leur complémentarité. Il ne peut donc pas exister d'objet (le monde) sans sujet (l'observateur), mais le philosophe n'attribue pas non plus l'absence de sujet au néant, on pourrait donc dire que le monde n'existe pas GRÂCE à nous, mais existe POUR nous. Cette représentation passe tout d'abord par l'observation de la causalité, c'est à dire les conséquences observables (sensations, sentiments, voir, toucher...) de l'existence et est propre à tout être pensant (n'excluant pas les animaux). La seconde étape, celle qui permet d'être Homme, est la connaissance des concepts, ces savoirs qui organisent les représentations par l'intermédiaire de la raison, mais cet « aboutissement » ne peut se faire que par l'intuition (une « vie propre » de la réalité, une vue exacte des phénomènes, pas si éloignée de Bergson), intuition qui permettra de supprimer les notions « factices » comme le temps et l'espace. On distinguerait alors trois grandes capacités de la pensée : l'observation, l'intuition et la raison. En conclusion, c'est par ces relations complexes entre Sujet, volonté et objet d'une part et observation, intuition et raison d'autre part que Schopenhauer sera considéré comme l'un des premiers philosophes à refuser à la fois le matérialisme et l'idéalisme afin de construire quelque chose de nouveau...mais quoi au juste ? Une perception supérieure sans doute...

 

A retenir : Idéaliste, platonicien, conceptualiste.

 

Blindfold

La philosophie de Schopenhauer étant réellement complexe, une mutante aux capacités tout aussi complexes lui sied parfaitement. Il sera ici question de tenter de « clarifier » la pensée du philosophe grâce aux pouvoirs de la jeune fille. Commençons par le concept du « monde comme représentation de l'esprit pensant », que nous pouvons associé à la capacité qu'à Blindfold de « voir » le monde alors qu'elle ne possède pas d'yeux. Elle est donc aveugle et se « représente » le monde davantage qu'elle ne le voit. Le monde devenant ainsi la « représentation » de son esprit pensant, sans toutefois dépendre entièrement de sa représentation (puisqu'il existe visuellement aussi). Schopenhauer explique ensuite que l'esprit se connaît par sa « volonté », ce qui, chez la mutante, se traduit par la capacité de voir le monde sous différents aspects (passé, présent, et futur) selon sa « volonté ». C'est pourtant le même monde qu'elle observe sans cesse, ne modifiant son « aspect » que par ses différentes volontés. On peut donc dire que le monde passé, présent et futur n'existe pas GRÂCE à Blindfold, mais qu'il existe selon son désir, qu'il existe POUR elle. Prenons ensuite les deux existences que possède le monde selon le philosophe. Une existence par ses « conséquences observables », qui, chez la mutante, se traduit par son rapport au monde physique et matérialiste (toucher, sentiments, dialogues...), ensuite une existence par ses « concepts » que Blindfold adopte par l'exploration des rêves et du psychisme (nous sommes ici dans une analyse très platonicienne). Ses pouvoirs psioniques symbolisant alors « l’intuition » décrite par le philosophe. Cette intuition (l'ensemble des pouvoirs de la jeune fille en somme) permettrait alors de supprimer les aspects « factices » du monde comme les notions de temps et d'espace. D'un point de vue plus terre à terre (et donc plus proche de nous), nous pouvons simplement remplacer passé, présent, futur par Mémoire, quotidien, imagination et nous avons un tout nouveau champ d'exploration philosophique qui s'offre à nous !

 

A retenir : Idéaliste, platonicienne, conceptualiste.

1 œuvre significative : X-Men Legacy (Simon Spurier)

 

 

 


 

Marx / Kid Omega : Il ne faut pas se contenter d'observer l'existence mais bien la modifier.

 

Karl Marx (1818)

Très matérialiste, héritier de l'atomisme de Démocrite, Marx dira que la philosophie du passé tentait d’interpréter le monde et qu'il était temps qu'elle s’attelle à le modifier. Il considère que la matière passe avant l'esprit, que le travail de l'esprit n'est que le reflet des mouvements réels du monde. Il décidera très vite (notamment dans « le capital ») de rompre avec l'idéalisme allemand et plus particulièrement avec la phénoménologie de l'esprit de Hegel. Son matérialisme ne s'arrête pas uniquement à l'aspect physique de l'homme, il s'accorde également à son aspect social. Ainsi, l'homme n'est pas le produit d'une abstraction ou d'un concept mas bien d'un ensemble de rapports sociaux, il n'existe pas de « nature humaine » mais bien une « condition humaine » qui varie selon les époques. Là où Hegel usait de la dialectique pour analyser et comprendre les rapports entre l'histoire et l'homme, Marx développe une dialectique semblable mais qui, elle, tente de comprendre les rapports sociaux en lien avec leurs époques respectives. Toujours dans la veine de Hegel, Marx fonde sa dialectique sur les contraires et leurs rapports, mais ne s'inscrivant non plus dans l'abstrait mais bien dans le concret. Ainsi Marx prônera l'analyse des systèmes humains d'un point de vue concret et prendra en considération tout les éléments significatifs (époque, rapports de classes, lieu...). Marx aborde l'histoire comme la transformation de la nature par l'homme, qui se voit changé à son tour, car c'est en étant « actif » face au monde (de manière générale, le travail de l'esclave, de l'artisan, de l'ouvrier) que l'homme évolue, le « maître » (le maître de l’esclave ou le patron) devenant donc passif face au monde et ne le connaissant qu'à travers le travail de l'autre, oubliant alors toute autonomie. En résumé, c'est le travail qui change la société, et selon Marx, c'est alors le travailleur le vrai maître du destin de l'humanité

 

A retenir : Actif, socialiste.

 

Kid Omega

Je m'intéresse beaucoup à l'aspect social de Quentin Quire. Il est intéressant de constater que, pour un mutant télépathe, il possède une approche extrêmement terre à terre de l'existence et du monde. Ainsi, tel un Marx qui considère que tout se joue dans les rapports sociaux entre les Hommes, Quire évolue idéologiquement uniquement par les phénomènes sociaux qu'il vit. Prenons quelques exemples. Le premier est qu'il fabriquera un système de déplacement pour sa camarade (le mot est juste) Martha Johansson (alors simple cervelles vivantes) afin qu'elle puisse interagir physiquement avec le monde, et donc socialement. Cela reflète parfaitement le besoin qu'à ce télépathe d’interagir socialement avec le monde alors que l'on pourrait penser à un mutant très « psychologique » dans son rapport à l'existence. Second exemple, toute sa philosophie quant à la race mutante ne naîtra pas d'une réflexion idéologique avec ses professeurs mais bien d'un événement concret, issu d'un conflit social ayant eu lieu dans le « vrai monde », et non dans l’école (milieu idéalisé) de Charles Xavier. Nous parlons ici du lynchage d'un mutant par des humains, événement qui engendrera la totalité de la démarche révolutionnaire de Kid Omega. En résumé, comment ne pas voir dans ce mutant révolutionnaire et socialiste la pensée de Marx ? Comment ne pas comprendre le discours du philosophe quand il dit qu'il faut une interaction physique avec le monde afin de le vivre alors que même un télépathe surpuissant nous enseigne la même démarche ? Enfin, comment ne pas accepter qu'il n'existe aucune « nature humaine » mais bien une « condition humaine » lorsque Quire nous enseigne que la situation actuelle du Mutant n'est pas le fruit de sa « nature » mais bien de sa « condition » dans la société, condition qu'il compte bien changer ?

 

A retenir :  Actif, socialiste, révolutionnaire.

1 œuvre significative : NEW X-MEN 3 - Un Vent de Révolte (Grant Morrison)

 

 

 


 

Nietzsche / Warpath : Il faut dépasser son statut d'être humain et embrasser la vie.

 

Friedrich Nietzsche (1844)

L’œuvre de Nietzsche est avant tout une critique acerbe de la culture occidentale de l'époque et de ses valeurs morales, politiques et philosophiques (alors héritées du christianisme). Sa conception de la philosophie se base dés lors sur le dépassement de ces valeurs, se détachant du ressentiment de l'Homme ainsi que sa volonté du néant, issu de la religion. Il faut ensuite instauré de nouvelles valeurs, basées sur l'affirmation de l’Éternel Retour de la vie (Principe nietzschéen qui veut qu'une vie doit être menée de sorte qu'on désirerait la revivre sans cesse) et l'avènement du surhomme (le dépassement de l'Homme par rapport à ses considérations humaines, devenant l'Homme au dessus des Hommes, non pas pour les gouverner mais pour transfigurer l'existence). On retrouve également chez Nietzsche le principe de « Volonté de Puissance », ce concept n'est pas, contrairement à ce qu'on pourrait croire, un but de pouvoir ou de domination, mais bien simplement le fait de devenir ce que chaque chose peut devenir, exprimant par la même sa volonté de puissance. Le philosophe décide alors de combiner deux concepts opposés de la philosophie, à savoir l'essence et l'existence (dés lors que l'essence d'une chose est de se réaliser dans l'existence, son essence devient son existence). La philosophie nietzschéenne, bien que complexe et touffue, fait preuve d'une incroyable cohérence et il est aisé de relier l'ensemble de ses grandes idées. Ainsi, le Surhomme doit faire preuve d'une Volonté de Puissance dans la pensée de l’Éternel Retour. On pourrait interpréter cela comme le but de chaque être humain à s'accomplir pleinement dans l'idée de pouvoir recommencer son existence sans regret.

 

A retenir : Anti-religieux, humaniste, authentique, antisocial.

 

Warpath

Ce qui est intéressant chez Warpath, c'est qu'il ne possède pas tant des « capacités surhumaines » (télépathie, appendices diverses, magie... qui l'écarteraient des hommes, tels les autres mutans) mais bien ce qu'on pourrait appeler des « surcapacités humaines », faisant de lui un « surhomme » dans toute sa splendeur nietzschéenne, et non un « super-Homme » connotant un aspect de domination sur les (autres) Hommes. En effet, Warpath possède des capacités humaines mais elles sont simplement développées à l'extrême (Vision nocturne, ouïe surdéveloppée...). On peut dés lors avancer l'hypothèse que le surhomme nietzschéens est davantage un Warpath qu'un despote avide de domination (rappelons que le philosophe fut souvent rattaché à l'idéologie Nazie, à tord). De plus, le mutant illustre également très bien deux autres aspects de la philosophie nietzschéenne, à savoir, dans un premier temps, l'abolition des conventions occidentales (religion, ressentiment, volonté de néant...) pour trouver une « volonté de la vie », caractérisées par cette opposition à la civilisation moderne dont fait preuve le peuple de Warpath (rappelons que le mutant est un Apache) et dans un second temps, la « volonté de puissance » chère au philosophe (qu'il exprimait comme un besoin de l'homme civilisé de revenir à ses pulsions sauvages et à se libérer de ses contraintes « humaines », notamment via l'art) que nous retrouvons dans l'aspect très « sauvage » du mutant, étant pleinement conscient de ses valeurs Apaches et de son attachement à la terre de ses ancêtres (et donc à sa culture amérindienne). En conclusion, nous pouvons avancer l'idée de considérer Warpath comme un Zarathoustra moderne, figure prophétique de la philosophie nietzschéenne.

 

A retenir :  Humaniste, authentique.

1 œuvre significative : ?

 

 

 


 

Husserl / No-Girl : Il faut se débarasser des contraintes "trompeuses" de l'existence.

 

Edmund Husserl (1859)

Il est le fondateur de la phénoménologie, un système méthodologique d'accès à la vérité des choses (vaste programme). Elle se base sur trois grands principes : L’intentionnalité, La réduction phénoménologique et Le cogito. L’intentionnalité, tout d'abord, tente d'expliquer que la conscience n'est pas une perception objective mais bien une visée intentionnelle qui est donneuse de sens. Nous ne percevons donc que des aspects des choses (ce que le philosophe appelle des esquisses) et c'est le regroupement de ses aspects qui permet de former un tout. C'est l’intentionnalité que nous donnons à nos observations qui permettent de combler les vides de nos perceptions (Observer un dos et comprendre qu'il s'agit d'une personne car voir un dos nous pousse à vouloir voir une personne). La réduction phénoménologique, ensuite, doit permettre d'abolir « l'attitude naturelle » (principe de connaissance du monde qui base son objectivité sur l'apodictique, c'est à dire la nécessité d'existence). Cette réduction phénoménologique passe par le principe d'époché (suspension de jugement), c'est à dire qu'il faut observer un phénomène en mettant de côté tous acquis préalable (jugement, opinion, croyance, hypothèse...), ce qui permet une « pureté analytique » de sa seule structure universelle. Je dirais, pour simplifier, que nous tentons d'observer et de comprendre un principe parce que nous partons du principe qu'il existe, et nous jugeons qu'il existe parce qu'il est nécessaire (le monde, l'esprit...), ce qui, selon Husserl, influence considérablement notre observation. Le philosophe proposant alors d'oublier la nécessité de son existence, voire son existence même, afin de l'analyser correctement. C'est ce qu'on appelle la réduction phénoménologique (Exemple : Un scientifique tentant de comprendre l'aspect matérialiste de la lumière en partant du principe qu'elle est matérialiste risque fort bien de ne jamais percer son mystère, car elle n'est pas uniquement matérialiste). Le cogito, enfin, est le « moi transcendantal », c'est à dire le sujet (la conscience, « moi » donc) qui est dévoilé grâce à la réduction phénoménologique (qui jusqu'ici n'avait été appliquée qu'à l'objet observé), ce qui place dés lors la conscience au centre des préoccupations husserliennes.

 

A retenir : Platonicien, phénoménologue.

 

No-Girl

Dans ce cas-ci, je dois bien avouer que j'ai opter, dans un premier temps, pour la facilité. Mais nous verrons que cette association quelque peu capilotractée réserve quelques surprises des plus intéressantes. Préentons tout d'abord ce personnage peu connu de l'univers Marvel : Martha Johansson est une jeune mutante télépathe qui se retrouve être le fruit d'expériences atroces. En effet, On lui a retiré son cerveau du corps et on a maintenu cet organe en vie dans une capsule. No-Girl devient alors une cervelle vivante, consciente de sa situation. De cette situation saugrenue, j'y vois évidemment une belle illustration de la fameuse « réduction phénoménologique » du philosophe. On peut alors pousser le procédé plus loin et tenter de comprendre mieux la philosophie de Husserl grâce au vécu de notre mutante. Premier point du philosophe, l’intentionnalité, qui, chez No-Girl, peut être distingué sous un aspect majeur : son pouvoir télépathe, sorte d' « observation qui permet de combler les vides de nos perceptions » que décrivait Husserl. Deuxième point, la réduction phénoménologique à part entière, qui chez la mutante, peut être associée à l'abolition de son corps et de ses sens « normaux » (Vue, Ouïe, touché...). Cette opération qui, malgré elle, permettra à Martha d'abolir son « attitude naturelle » et d'user du principe d'époché cher au penseur allemand (la mutante ne juge plus le monde via ses sens mais apprend à le réinterpréter de façon plus neutre, suspendant son jugement et atteignant la « pureté analytique » espérée, n'usant plus uniquement que de son sens mutant). Enfin, le Cogito, le « moi transcendantal » qui peut être vu, dans le cas de Martha, comme le fait qu'elle conserve (et sublime même) sa conscience malgré l'absence de son corps. Débarrassée de ses résidus « trompeurs » (le corps, les sens, l'aspect matérialiste des choses...), la mutante peut observer son sujet dévoilé (à l'opposé de l'objet observé jusque là), ouvrant une nouvelle voie d'accès à l'appréhension du monde et de l'existence. En conclusion, nous pouvons dire que la mutante aura « vécu » le principe husserlien de l'existence, possédant une « intentionnalité » supérieure, l'ayant purifiée grâce à l'abolition de son corps (ou son « attitude naturelle ») et ayant atteint le cogito en ayant opérer un travail sur sa propre conscience (ce qui reste d'elle après l'opération, c'est à dire son cerveau, berceau de son « moi transcendantal »).

 

A retenir :  Platonicienne, phénoménologue.

1 œuvre significative : New X-Men : E comme extinction (Grant Morrison)

 

 

 


 

Heidegger / Hope Summers : Il faut donner du sens à l'Existence à travers sa propre existence.

 

Martin Heidegger (1889)

Il est le philosophe du « sens de l'être » (Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?). Afin de percer ce mystère, Heidegger analyse l'Être qui comprend l'être, c'est-à-dire l'homme, seul à avoir conscience de l'être, qu'il nomme le Dasein. Comme plusieurs philosophes de son époque, et même antérieurs, Heidegger posera la question de l'essence et de l'existence. Pour le philosophe, l'existence prend le pas sur l'essence, ce qui posera les bases du mouvement existentialiste, notamment avec cette phrase : « L'essence du Dasein réside dans son existence », c'est-à-dire que l'essence de l'homme est issue de ses vécus. Le Dasein est en réalité le rapport de l'Être et du monde qui l'entoure (ce que le philosophe appelle l'être-au-monde), ces rapports sont appelés « soucis » et on peut dés lors dire que le « soucis de soi » est, chez Heidegger, la nécessité de réaliser deux possibilités d'existences : Être responsable de son existence (être "authentique") ou délaisser cette responsabilité (être « inauthentique »). Le véritable Dasein est donc un homme dont l'être tient en éveil perpétuellement la flamme du questionnement sur son être et l'être des choses. Enfin, le philosophe abordera l'être et le temps (notamment dans son célèbre ouvrage « Être et Temps »), et expliquera que l'essentiel de l'être, c'est l'instant. L'antériorité de l'homme n'étant pas le souvenir des événements, mais le passé lui-même, l'homme étant son propre passé. De même, l'avenir de chaque homme n'est pas quelque chose qui l'attend, mais quelque chose qu'il est d'ores et déjà, l'homme étant ses propres possibilités. Je pense que l'on peut résumer (et je dis bien résumer, pas expliquer) le but de la philosophie de Heidegger comme la volonté de replacer l'homme face à son existence, lui demandant de sans cesse questionner l'être, car « interroger l'être » est très différent de « s'interroger sur l'être ».

 

A retenir : Existentialiste, onthologiste.

 

Hope Summers

Deux choses permettent de relier Hope à Heidegger, le rapport à l'Être (Pourquoi quelque chose existe?) et le rapport de l'Être au temps (L'Être subit-il le temps?). Hope Summers est née peu de temps après « House of M », ce qui la propulse directement dans le questionnement même de sa propre existence. En effet, dans un monde où plus aucuns mutants ne naissent, pourquoi naît-elle et est-elle une mutante ? (Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?). Et pareil aux philosophes qui se sont poser la question, plusieurs personnages de l'univers Marvel vont tenter de comprendre l'existence de Hope. Câble, la jugeant comme « Messie », illustre bien le « Dasein » du philosophe, c'est à dire un être qui trouve son essence dans son existence (Hope existe car son existence a un sens). Et nous retrouvons encore un principe d'Heidegger dans l'existence de la mutante, à savoir le « soucis » et « l'être-au-monde », dans les choix que Hope devra faire. Notamment lors de la venue du Phoenix, où l'on se demande si Hope choisira d'accepter son statut de Messie (l'être « authentique » philosophique), ou si elle fuira ou sera incapable de sauver les mutants (l'être inauthentique). Nous retrouvons donc chez Hope ce désir qu'émettait le philosophe que l'homme devienne le Dasein (c'est à dire l'Être capable d'entretenir la flamme du questionnement de l'Être), car Hope questionne directement l'Être (Pourquoi suis-je ? Pourquoi existé-je ) et ne se questionne pas SUR l'Être (Que suis-je?). Il est intéressant également de constater que Hope permet d'aborder, sous certains aspect, le rapport de l'être et du temps qui fit la renommée du philosophe, et ce car elle voyage dans le temps, notamment avec Câble, devenant en quelque sorte son propre avenir et son propre passé, non pas de manière « physique » mais simplement car elle peut agir sur les événement de sa propre existence, devenant par la même, une existentialiste du tonnerre !

 

A retenir :  Existentialiste, onthologiste.

1 œuvre significative :  X-MEN - LE COMPLEXE DU MESSIE (Ed Brubaker - Mike Carey)

 

 

 


 

Wittgenstein / Ink : Il faut accepter que l'on ne peut pas tout expliquer grâce au langage.

 

Ludwig Wittgenstein (1889)

Wittgenstein ne cherchait pas à « philosopher » (interrogation du monde, du vivant, de l'être) mais bien à « clarifier de manière logique des pensées ». On distingue très souvent son œuvre en deux époques : Le premier Wittgenstein (avec le « Tractatus », avant 1929) et le second Wittgenstein (Après 1929). D'abord, la première approche du philosophe, notamment avec le Tractatus. Ce livre publié en 1921 a pour but de mettre en évidence les limites du sens, posant la question de ce qui peut être dit et ce qui ne peut l'être. Il ne soutiens pas qu'il existe des idées « insensées » mais bien des idées sensées inexprimables, qui, si exprimées, perdraient leur sens. L'ouvrage vise donc à établir les critères qui font qu'un discours a un sens ou non, Wittgenstein conclura même son ouvrage par cette phrase : « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire » ce qui pourrait vouloir dire que le monde et l'existence ne sont pas tant des problèmes ou des solutions, mais que l'expression même de tout cela est inaccessible à l'Homme. Le second Wittgenstein, via les « Investigations Philosophiques » (1953), propose une approche plus flexible du langage et considère que comprendre des mots, c'est être capable de les utiliser. Dés lors, la signification d'un mot est son usage dans le langage. Il expliquera que chacun a sa compréhension d'un mot. Ainsi, ce que nous entendons par « vérité » et « réalité » est constitué par notre manière d'utiliser ces mots dans la vie courante (et pas forcément en philosophie). Il dira alors que la philosophie ne peut être une doctrine, qu'elle ne peut pas réellement être transmise par le langage, et qu'elle doit avant tout être une activité de chacun. La philosophie de Wittgenstein n'est pas une fin en soi, c'est un instrument qui aide à comprendre la position de chacun. 

 

A retenir : Linguiste, sceptique.

 

Ink (et Léon Nuñez)

Présentons les personnages : Dans sa jeunesse, Eric Gitter (Ink) était persuadé d’être un mutant. En effet, à chaque fois que son tatoueur lui faisait un tatouage, Eric manifestait un nouveau pouvoir. Il pensait que cela venait de lui, ignorant qu’en réalité le véritable mutant était son tatoueur, Léon Nuñez. Ce qui me plaît ici, c'est la puissance du symbole. Là ou Wittgenstein nous parlais de l'incapacité des mots à transmettre certaines idées, Ink symbolise, par opposition, la capacité des symboles à transmettre des pouvoirs. Mais les deux personnes ne sont pas si opposées. En effet, si le philosophe considérait la philosophie comme inexplicable par le langage (dans sa totalité), il plaçait tout de même un pouvoir énorme dans les mots et le langage, jugeant que la parole et le vocabulaire étaient à la base même de notre système de pensée (thèse qu'il n'est pas le seul à avoir développé). Comme il expliquera que les mots signifie avant tout ce que nous mettons derrière, de manière individuelle, nous pouvons voir en Ink une espèce « d'interprétation » (entendons utilisation différente) des pouvoirs mutants, parfois éloignés de l'utilisation qu'en font les possesseurs originels. Prenons un exemple : Le tatouage représentant les lignes de l'armure en acier organique de Colossus sur son avant-bras gauche lui confère une force surhumaine, mais ne lui permet pas de concrétiser l'armure de Colossus. Il s'agit donc bien d'une « alternative » au pouvoir du mutant, et l'on peut supposé que chaque tatouage serait une alternative différente pour chaque personne tatouée, comme chaque mot du langage (chez le philosophe) aurait une signification différente pour chaque personne l'utilisant ou le lisant. Ink représente donc un bon symbole de la pensée de Wittgenstein, plaçant à la fois les mots comme capacité incroyable de l'Homme a construire sa pensée mais également comme impossibilité pour tous les Hommes de comprendre le monde de la même façon.

 

A retenir :  Linguiste, symboliste.

1 œuvre significative :  ?

 

 

 


 

Leibniz / Vega

Suis-je unique pour ce que je suis ou ce que je fais ?

Suis-je avant tout une entité physique ou spirituelle ?

Suis-je maître de moi-même ? Est-ce moi qui me fait exister ?

Possédé-je une âme ou suis-je une âme ?

 

Kant / Forge

L'évolution a-t-elle un but ? Son but est-il la perfection ?

Peut-on "organiser" son exixtence ?

Le monde possède-t-il une organisation logique ?

Puis-je rendre le monde subjectif ?

 

 Fichte / Diablo

Un combat peut-il être mené par un seul homme ?

Faut-il conserver les mêmes idées toute sa vie ou les faire évoluer ?

Faut-il juger quelqu'un pour ce qu'il est ou ce qu'il fait ?

Peut-on défendre des valeurs face à un monde immoral ?

 

Hegel / Légion

Existe-t-il plusieurs compréhensions du monde ?

Peut-on interpréter la réalité ?

Est-il possible de définir la vérité ? La vérité est-elle unique ?

L'histoire de l'Homme a-t-elle un sens ? Une finalité ?

 

Schopenhauer / Blindfold

Le monde existe-t-il avec moi, sans moi, pour moi, ou grâce à moi ?

Suis-je l'esclave de mon esprit ?

Suis-je l'esclave du monde ? Le monde est-il une prison ?

Ce que je vois dépend-t-il de ce que je veux ?

 

Marx / Kid Omega

L'existence est-elle dictée par d'autres lois que celles des hommes ?

L'homme a-t-il une influence sur sa propre histoire ?

Mon existence se définit-elle dans mes rapports aux autres ?

Un homme peut-il exister seul ?

 

Nietzsche / Warpath

L'Homme doit-il se satisfaire d'être un Homme ?

L'Homme possède-t-il une volonté de mort ou une volonté de vie ?

Doit-on vivre la vie que nous voulons ou vouloir la vie que nous vivons ?

Peut-on vouloir plusieurs fois la même vie ?

 

Husserl / No-Girl

Suis-je mon corps ou mon esprit ? Suis-je les deux ? N'en suis-je aucun ?

Est-ce que je vois ce que je vois ou ce que je veux ?

Puis-je voir ce que je ne vois pas ?

Puis-je voir ce que je ne veux voir ?

 

Heidegger / Hope Summers

Suis-je mon passé et mon avenir ?

La passé existe-t-il ?

L'avenir existe-t-il ?

Pourquoi existé-je ? Pourquoi le monde existe-t-il ?

 

Wittgenstein / Ink

Puis-je exprimer le monde ? Puis-je exprimer l'existence ?

Possédons-nous tous la même compréhension d'un mot ?

La pensée nait-elle du langage ?

Le langage nait-il de la pensée ?

 



 

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