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par Les bulles à Seb - le 8/09/2016
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par Les bulles à Seb - le 8/09/2016

Il a frôlé la mort. Sa vie S’en trouvera changée à jamais…

On se demande si un sous-titre comme celui-là, accrocheur et prometteur n’en fait pas un peu trop ?

Le sujet de la BD, c’est un jeune gamin, Liam qui dans les années 70 à Rabat se fait attaquer par un chat errant…Un chat…pas de quoi attraper la rage ?!?...ah bah si justement, le gosse est gravement contaminé et il va devoir vivre toute sa (chienne ?!?) de vie avec en lui, ce mal qui le ronge, qui le pousse dans ses retranchements, dans ses limites, jusqu’à commettre parfois, l’impensable, l’irréparable.

« Confession d’un enragé » est écrit et dessiné par Nicolas Otero, il fait partie de ces artistes qui ont réussi à exorciser leurs peurs et leurs doutes sur la vie en dessinant et racontant des histoires noires, déjantées, révoltées…on peut citer pêle-mêle, (mais pas dans l’ordre de parution) :

Une partie de ses BDs

AmeriKKKa avec Roger Martin - Le sixième soleil avec Laurent Moënard - Bonecreek avec BAT - Le cycle Moscou de l’Uchronie[s] de Corbeyran - Le Roman de Boddah (Biopic de Kurt Cobain avec Héloïse Guay de Belissen..

 

 

Mais un dessinateur/scénariste n’est jamais vraiment seul pour travailler et il se fait parfois accompagner et sa compagne de route pour ce One-shot n’est autre que Vérane…Vérane OTERO sa compagne dans la vie (Ce n’est d’ailleurs pas leur première collaboration). Est ce que c’est cette proximité qui nous permet de découvrir son magnifique travail pour la préparation de la couverture ?? (A voir ici : c’est top...http://www.1ver2anes.fr/) Je ne sais pas, mais dans le cadre de cet opus cette association en couple est, il me semble, bénéfique.

Pour revenir sur la couverture : Ce qui frappe en premier c’est la couleur : Sang …elle dégouline, elle ruisselle sur l’unique personnage qui prend toute la place…un homme à tête de chat, mais un chat moche, tout fripé, sans poil…un chat qui fait peur. La peur, comme cette histoire d’enfant contaminé par la rage.

Je me souviens quand ont était gosses, nous aussi nos parents nous effrayaient : « ne t’approche pas du chien/chat…on sait jamais !! … » Une protection bienveillante, ou un acte d’autorité parentale de la part de nos “chers et tendres” parents ? Non en 70 la rage existait toujours en France (http://www.pasteur.fr/fr/institut-pasteur/espace-presse/documents-presse/la-rage-dossier-presse/la-rage-en-france-en-2011)

…Non, le fond de cette histoire n’est pas uniquement ce traité « scientifique » à la fois très travaillé sur la rage et ses effets sur le corps humain, mais aussi parfois tellement surréaliste sur les descriptions...La trame de fond que je ressens, c’est avant tout ce parcours quelque peu fantastique et initiatique que va vivre ce petit Liam qui grandit au fur et à mesure du livre…un parcours dur et violent. Il n’y a que Liam qui peut aller au-delà de ces maux, passer outre, il n’y a que lui qui peut arrêter cela…le chat l’a prévenu, il lui a dit…La question est : en serait-il capable, aurait-il la force et la maturité de le faire ?!?

Toutes maladies lourdes s’accompagnent d’un combat permanent et difficile, mais la rémission n’est pas toujours au bout du couloir, surtout quand celui-ci est parsemé d’embuches toutes aussi sournoises les unes que les autres…

Une histoire dure et bouleversante, avec des distorsions de cases et de dessins qui vous invite à vivre cette douleur, à la suivre jusqu’au bout pour la combattre avec Liam…de la couleur avec (et ce n’est pas péjoratif) une dominante de terre, de marron, de bronze, de noir, d’ocre…mais surtout, surtout ces pointes de couleurs qui jaillissent, jaunes, vertes, turquoises, roses mauves et rouges…surtout le rouge, omniprésent dans ses scènes de violences.

Ce dessin méticuleux, que l’on pourrait apparenter (je trouve) pour des plans, des angles de vues à du comics de qualité…détails, mouvement, précision dans le trait…le rythme saccadé des planches et les alternances de cases et de pleines pages laissent le lecteur libre de faire vagabonder son esprit, et de le faire au bon moment de l’histoire…comme une pause, une respiration dans cette narration : parce que je vous préviens, vous aller en avoir besoin…

Ce n’est pas une histoire d’horreur, ce ne sont que les « confessions d’un enragé »…et comme tout enragé…il subsiste une part d’ombre et de lumière : à vous de trouver la vôtre !!!

PS : Au fait, non, le sous-titre n’en fait pas un peu trop....

Bonne lecture.....

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