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par Benji_du91 - le 25/10/2013
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par Benji_du91 - le 25/10/2013

J'ai essayé le Doctor Who des 70's, mon avis - Genesis of the Daleks

Je vous disais dans mon dernier post que j'avais fini de regarder tous les épisodes en date du revival de Doctor Who (2005) et que je ressentais un manque presque aussi grand que quand The Office s'était terminé. J'évoquais la série classique comme une possible alternative à mon désespoir et mon malheur. Elle date de 1963 et s'est prolongée jusqu'en 1989 pour ensuite entamer une traversée du désert avec le film de 1996 jusqu'au fameux revival de 2005 avec aux commandes la productrice Julie Gardner et le scénariste Russel T. Davis et dans le rôle du tout nouveau neuvième Docteur, Christopher Eccleston. 

the ninth doctor tardis Christopher Eccleston Wallpaper

Cette série, dite aujourd'hui "classique" a donc tout de même vécu 26 ans, 26 saisons (logique, me direz-vous) et 7 Docteurs (du coup, 8 si on compte le film). C'est cette longévité qui a contribué (et contribue toujours) à faire de Doctor Who une série culte et une partie intégrante de la culture anglo-saxonne, mais aussi à développer une grande partie de la mythologie Whovienne à ce jour, ainsi que d'autres Docteurs que ceux que l'on connait depuis Eccleston, dont le véritable "fan-favorite", le grand concurrent à Tennant sur le podium du "meilleur Docteur", Tom Baker, le quatrième Docteur (ou Docteur à l'écharpe, comme vous voulez). 

J'ai donc décidé d'y jeter un oeil, d'au moins essayer de regarder un arc entier, malgré mes apréhensions. J'ai déjà evoqué le temps d'une parenthèse dans mon premier post, pour rire, mon "problème de concentration". Non, je n'ai pas de vrai problème de concentration, mais c'est vrai que dès que je ne suis pas dans une salle de cinéma ou à fond dans un film, j'ai du mal avec les plans contemplatifs (cf Breaking Bad) et les réalisateurs un peu à l'ancienne. C'est vrai, quand je suis derrière mon ordi, avec cette possibilité en un clic de zapper et de surfer sur l'immensité et l'immédiateté de l'internet, je suis un peu moins tolérant envers les temps morts. Et dans les vieilles séries et les vieux films, le rythme est loin d'être aux normes brainless Hollywoodiennes d'aujourd'hui... Je sais par exemple que j'ai eu du mal à regarder Le Parrain, pour vous dire! 

Donc bon, série des années 70 (1975 pour être précis), petis moyens, effets spéciaux et rythme à l'ancienne, je le sentais moyen. Mais bon, en mettant tous ces préjugés de côté, j'ai quand même décidé de commencer. 


 

Déjà, il faut savoir que la série classique fonctionne par arcs narratifs composés de plusieurs épisodes de 20 minutes, un peu comme une série comics. J'ai opté pour débuter pour l'arc en six épisodes, "Genesis of the Dalek" qui raconte comment et dans quel contexte Davros a créé les pires ennemis du Docteur, et comment ce dernier essaie à tous prix de l'arrêter. Je pense que c'est un particulièrement bon choix pour se lancer, parce que, même si je n'aime pas, au moins j'aurai appris et vu des éléments importants à la mythologie Whovienne. C'est quand même les origines des Daleks!

 

Alors, mon avis?

 

 

Déjà, contrairement à tout ce que j'ai pu penser jusque là, ça se regarde très bien, même avec les yeux d'aujourd'hui. Aucun problème de rythme et très peu de temps morts (même si une longue scène avec une mine antipersonnel dans la première partie faisait un peu "remplissage"). En tous cas, je ne me suis pas ennuyé une seconde!

 

L'aspect technique

 

C'est certainement là que l'on peut avoir le plus peur avec une série qui date un peu, mais ces épisodes s'en sont très bien tirés avec pas grand chose. Il n'y a pas beaucoup d'effets spéciaux, et l'ambiance générale est plutôt bien réussie. Certes, il vous faudra avaler le passage de l'écran en négatif pour figurer un tir de Dalek (et encore, dès le deuxième "piou-piou" on est convaincu) et un peu d'imagination pour accepter que ce gros terrain vague rocheux est un wasteland de Skaro (Je m'étais toujours imaginé Skaro comme une planète terrible, avec de la lave et tout, mais en fait non. C'est juste une plaine désertée avec des rochers et des arbres morts...), mais pour le reste, ça passe vraiment très bien. 


J'irais même plus loin: je pense que ce minimalisme et cet art du "montrer peu" renforcent l'immersion et rendent l'intrigue plus prenante en faisant plus appel à notre imagination. C'est le même concept que pour un livre: en ne nous donnant qu'une description écrite de l'action, on laisse au lecteur la possibilité de rendre son expérience véritablement personnelle. On peut aussi observer la même chose avec les musiques les plus simples, dans lesquelles on déverse inconsciemment plus nos émotions que dans des torrents de complexité sonore. Mais là je digresse! En tous cas cet état de fait a vraiment ses avantages. De là à dire que c'était mieux avant, certainement pas, mais en tous cas c'est une expérience différente et très intéressante. 

 

Les acteurs et les personnages

 

Mais alors, que vaut donc le principal intéressé, dans sa quatrième itération: le Docteur? Eh bien, j'ai bien l'impression que Tom Baker mérite son succès auprès des fans de la série. Il est drôle, excentrique, a un accent délicieux (Oui, on peut dire ça à propos d'un accent. Enfin, je ne sais pas, mais écoutez-le par vous-même, et vous verrez que son accent correspond plutôt bien à cette description) et sa tenue est plutôt fun. Pour le reste, c'est toujours le Docteur que l'on connait,  toujours avec le même mélange de fascinant et de folie, et toujours les mêmes difficultés avec ses états-d'âme d'idéaliste et de non-violent (Ce moment où il n'arrive pas à commettre un génocide de la race naissante des Daleks est assez représentatif de ce qu'est le personnage en son essence). Il est toujours le bon vieux Docteur donc, mais il ne brille pas non plus plus que d'habitude dans ces six épisodes et n'a pas de grand moment de bravoure. Mais ce n'est pas grave, car il y a d'autres personnages.

 

Car le Docteur ne voyage jamais seul (ou, plus exactement, quand il le fait, il provoque des cataclysmes dans la structure du temps, abuse de son pouvoir, devient un "Time Lord Victorious", se déshumanise ou meurt noyé en regardant mourir l'emperesse Raknoss), et il vit cette aventure accompagné de Sarah Jane Smith et Harry Sullivan. 

La première réussit, malgré une première partie où elle fait très "jeune femme en détresse et sans défense", à mériter son titre de compagnon de belle manière avec notamment une jolie scène d'évasion et de mutinerie où elle joue un rôle de meneuse d'hommes courageuse et intelligente.

Le second était, j'ai trouvé, une très bonne surprise. C'est un compagnon dont le Docteur a véritablement besoin et qui se bat à ses côté d'égal à égal, en lui sauvant la vie avec ingéniosité au tout début de la première partie (la fameuse scène de la mine antipersonnel) et en ayant presque toujours autant d'importance que lui dans l'action. C'est un vrai rafraichissement par rapport au revival où les compagnons sont presque toujours, soit en position d'admiration totale et de dévotion envers le Docteur, soit en position de faiblesse physique, émotionnelle ou cérébrale par rapport à lui.

 

Mais la vraie pépite, à mon sens, de cet arc narratif, c'est le grand méchant, le vil, sournois et machiavélique créateur des Daleks, possesseur de la chaise roulante/support vital la plus classe de la pop-culture (on peut difficilement faire mieux qu'un siège en armure de Dalek) : Davros. 

Déjà, le personnage est vraiment réussi. Il sait à la fois à être un méchant purement manichéen, et en même temps à être profond et intéressant. Il est classe, il est manipulateur, et son idéal extrêment basique, qui fait de lui un vilain, est compréhensible. En plus, la prothèse en latex que l'acteur porte au visage n'a pas trop mal vieillie. 

Mais mon coup de coeur tient surtout au fait que Michael Wishner livre une très bonne prestation qui donne véritablement toute sa vie et son charisme au personnage. Avec sa manière de parler à voix très basse et douce, puis à crier comme un Dalek!

Le reste du casting, à quelques exceptions près, ne sort pas trop du lot. Certains acteurs sont même particulièrement mauvais, notamment quelques militaires qui ont l'air de jouer des parodies de mauvais acteurs jouant des parodies de militaires.

 

L'intrigue et l'écriture

 

C'est vraiment là que l'on voit les grandes différences entre la série d''aujourd'hui et la série de l'époque, avec les défauts et les qualités que l'on peut trouver à l'une ou à l'autre.

 

Pour commencer, dès le début, il est évident que l'on n'a ni affaire à Russel T. Davis, ni, certainement pas, à Steven Moffat. Exit les dialogues désopilants et bien écrits, les punchlines du Docteur ou les intrigues rapides aux idées plus grandes que nature. Terry Nation écrit de manière plus terre-à-terre, et, avec du recul, on ne saurait pas vraiment dire si on y perd au change.

 

Comme je le disais plus tôt, malgré une intrigue qui prend son temps et développe de nombreux fils rouges avec les différents personnages, chacun dans des endroits différents, avec des enjeux différents et des péripéties différentes, on ne s'ennuie pas une seconde. Il est aussi intéressant de voir que le ton y est beaucoup plus réaliste, terre-à-terre et sérieux que ce à quoi on est habitué dans la série actuelle, à tel point que le Docteur et son habillement excentrique et cartoony avec son écharpe de deux mètres et sa veste rouge semble presque hors-sujet.

 

Terry Nation réussit cependant avec ces six épisodes à narrer des origines satisfaisantes pour les Daleks, aux proportions épiques et à la mesure de la menace que représente ces personnages, avec deux heures et demi d'aventure bout-à-bout, et à me convaincre que la série classique, c'est peut-être pas si dépassé que ça. 

 

De très bonnes impressions donc, pour ce premier arc narratif de la série classique que je tente de regarder. Avec un ton significativement différent de celui du revival, une inventivité et de bons personnages aux rendez-vous, Genesis of the Daleks est un parfait ambassadeur pour le Doctor Who avec lequel a grandi l'Angleterre depuis les années 60. 

 

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