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par Cryma - le 23/02/2014
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par Cryma - le 23/02/2014

Jazz and Cases 2 : De 1930 à 1935 : L'émergence de vraies personnalités

1930 -> 1935 : L'émergence de vraies personnalités dans le middle Jazz

Si les années 30 marquent la consécration d'un genre prédominant (le swing), elles permettent aussi à des musiciens de talents de se sortir du lot. Soit par une forte personnalité, soit par la création d'un genre, cette décennie va être marquée par l'éclatement des styles, des tonalités et des personnalités.

 


 

BIX BEIDERBECKE (associé à HERGE)

Avec son jeu éloigné de celui de ses contemporains, le cornettiste Beiderbecke se caractérise par un timbre rond et chaud qui, plus tard, sera défini comme le précurseur du « cool Jazz ». Très mélancolique et adepte des envolées lyriques, cet « artiste maudit » (il est mort à 28 ans) nous à livrer l'un des plus beaux standards du Jazz avec son « Singin The Blues » : http://www.youtube.com/watch?v=0Ue9igC7flI . Pour dégoter un artiste aussi élégant et subtil que Beiderbecke, nous devons traverser l'atlantique et se rendre dans mon beau pays : la Belgique. Là, vit et dessine un génie de la bande-dessinée, Hergé. Avec sa ligne claire, ses compositions de pages élégantes, régulières et aérées, contenant quelques fois des envolées visuelles (de magnifiques pleines pages, des onomatopées bien senties...), Hergé est un superbe représentant des mélodies de Bix.

 

  

 

COLEMAN HAWKINS (associé à CHARLES MOULTON)

Le saint des saints en matière de saxophonistes, Hawkins va vite tirer son épingle du jeu en nous livrant un jeu fort, large et puissant où son génie saute directement aux oreilles. Il sera considéré à l'unanimité comme l'un des deux saxophonistes suprêmes de cette époque (l'autre étant Lester Young, voir plus bas). Son interprétation de « Body and soul » est très souvent considérée comme une illustration de la perfection de jeu, rien de moins ! http://www.youtube.com/watch?v=0Q7J4PgrRsY&feature=kp . Pour représenter Hawkins et son jeu au summum de l'élégance mais aussi empreint d'une vraie force de caractère, je désirais quelque choses de puissant et féminin ! Aucune autre femme n'a représenté ces qualités dans ces années-là que Wonder Woman. Tout y est, le trait courbé de Moulton et le délié du lasso sont une pure traduction visuelle des arabesques musicales de Hawkins.

 

  

 

LESTER YOUNG (associé à WILL EISNER)

Son jeu au saxophone, que l'on oppose très souvent à la puissance de Hawkins, est un mélange de légèreté et de flottement, tels des volutes de fumée très aériennes. Véritable personnalité du milieu, Young a apporté quelques belles réflexions sur le jazz, pensant notamment qu'il fallait se mettre au service de la chanson et non la considérer comme accompagnement à ses solos, son désir était de nous faire entendre les paroles à travers son instrument. Un superbe morceau, « I can't get started » : http://www.youtube.com/watch?v=HrnIK9-LE_0 . Pour dialoguer comme il se doit avec le glamour de Young, je n'ai choisi rien de moins que Eisner, et plus particulièrement son Spirit. Ce comics empreint d'une ambiance sombre, celle du Chicago des années 30, avec ses gangsters, ses borsalino, et surtout, ses chanteuses de cabarets sachant porté une mélodie comme il se doit. Je ne m'y suis pas trompé, bel hommage à Lester Young que cette atmosphère feutrée et tamisée, où la mélancolie et la musique font bon ménage.

 

  

 

FATS WALLER (associé à GEROGE HERRIMAN)

Pianiste et compositeur de génie, Waller représente, dans l'inconscient collectif, le Jazz rythmé, voire endiablé, ancré dans la joie et la bonne humeur. Il est sans doute l'une des première vraies stars du Jazz, faisant déplacer les foules et se voyant accueilli par des rires et des applaudissement lors de ses grandes tournées. Il signera, avec son orchestre, « His Rythm », pas loin de 450 compositions, parmi lesquels ce petit chef d’œuvre «I've got a feeling I'm Falling » : http://www.youtube.com/watch?v=uyHtkVB6TTE&feature=kp . Comics ultra représentatif de l'époque « Comic Strip » de la BD américaine, Krazy Kat (créer par George Herriman) représente tout ce que le média de l'époque pouvait offrir de plus aboutit en matière de non-sens, de poésie et d'insouciance enjouée, rythmée, à l'instar des œuvres musicales de Waller, par un génie du rire et de sa maîtrise de la structure narrative.

 

  

 

FLETCHER HENDERSON (associé à ROB-VEL)

Revenons un peu en arrière, en 1924. Un petit gars du nom de Henderson va révolutionner le monde du Jazz en choisissant de s'entourer des plus grandes pointures du Jazz (Armstrong, Hawkins, Allen ou encore Waller), créant ainsi rien de moins que l'un des tout premiers « Big bands » ! C'est lui qui mettra au point la structure des orchestres en quatre sections : trompettes, trombones, anches et rythmique, devenant très vite le standard. Caractérisé par un sens aigu du swing et du coloris sonore, il s'imposera comme l'un des plus grands chefs d'orchestre de Jazz. L'un de ses chefs d’œuvre reste « Queer Notions » : http://www.youtube.com/watch?v=wbfJAQR4g9U .  Le nom de Rob-Vel ne vous dit peut-être rien, mais si je vous dit Spirou, là, la foule se réveille. En effet, bien avant d'être dessiné par Franquin, le groom est une création de Monsieur Robert Velter (Alias Rob-Vel donc) qui fera ses premières armes aux états-unis, avant de revenir en France et d'être contacté par les éditions Dupuis. Son style très cartoon et arrondi représente bien les sonorités du swing. De plus, sa version de Spirou sera en quelques sorte un précurseur d'une œuvre vouée à un brillant avenir, à l'instar des premiers Big Bands de Henderson.

 

  

 

RED ALLEN  (associé à MARTIN NODELL)

Henry « Red » Allen Jr est un trompettiste qui fût relativement discret dans la grande histoire du Jazz mais qui n'en demeure pas moins l'un des tout grands ! Souvent concidéré comme un disciple de Armstrong, il a pourtant très vite su s'émanciper par une plus grande complexité rythmique, de nombreuse variations (crescendos, decrescendos, inflexions, glissandos...) et un lyrisme singulier et d'une beauté colossale. « Wild Man Blues » est un magnifique exemple de son savoir-faire ! http://www.youtube.com/watch?v=WFkXBvL9odI . En réponse à l'oubli inacceptable de Red Allen en matière de Jazz, j'ai choisi de parler d'un auteur de Comics que peu de gens connaissent, Martin Nodell. Il est pourtant le créateur de Green Lantern et de son univers ! Green Lantern et son pouvoir « sans limite » représente parfaitement l'aspect « illimité » des variations que peut nous offrir Allen avec une trompette. Le génie et la créativité nous emplit les oreilles comme la créativité des matérialisations de l'anneau emplissent la page dans Green Lantern ! De plus, je trouvais cela amusant d'associer deux personnages avec des noms si...colorés (RED allen et GREEN lantern). Haha.

 

  

 

CAB CALLOWAY (associé à DOUG MAHNKE)

Avant tout chanteur mais aussi percussionniste à ses heures, Calloway a tout simplement révolutionner le petit monde de la musique en inventant cette façon toute particulière de dialoguer avec l'orchestre à l'aide d'onomatopées hurlées et d'autres vocalises excentriques. Compositeur et interprète de morceaux endiablés et exotiques, il fût l'inspirateur du mouvement « Zazou », un mouvement européen empruntant aux état-unis son amour du Jazz et le style vestimentaire chic et excentrique de Cab. Nombre de ses créations sont encore aussi attrayantes qu'à l'époque, notamment son « Hi De Ho » à écouter d'une traite ! : http://www.youtube.com/watch?v=y-kJqM7he9o . En matière de bande-dessinée, la réponse tombe toute seule quand il s'agit de Calloway, et cette réponse c'est The Mask ! Comics créé en 1991 par plusieurs auteurs dont le plus connu reste Doug Mahnke (Red Hood, Blakest Night...), bien que très tardive, Le Mask est une référence totale à Calloway. En témoigne son style vestimentaire, son inénarrable folie, ses sessions de danses endiablées, mais surtout le personnage de Kellaway (à peine modifié de Calloway). Notons également que le film rend hommage à Calloway lors de la scène du Coco Bongo (http://www.youtube.com/watch?v=tLZQ_xQEHGY) et que le thème musical du film est une reprise de Calloway par le groupe K7.

 

  

 


 

A suivre...

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