Jazz and Cases 3 : De 1935 à 1940 : La gloire des outsiders

1935 -> 1940 : La gloire des outsiders, la diversité dans le Jazz

Les années 30, nous l'avons vu, ce sont les années du Swing, des big bands, des solistes de génies, mais les années 30, c'est également une époque d'ouverture pour le Jazz, accueillant en son sein des artistes d'horizons divers. Acquérant ainsi une richesse incroyable, le Jazz devint un véritable mélange de mélodies, d'instruments et de cultures. Petit tour d'horizon de ces personnalités un peu en marge qui ont fait le sel de cette époque.

GLENN MILLER (associé à UB IWERKS)

Miller est l'un des premier « chef d'orchestre » a avoir perçu le pouvoir rythmique du Jazz pour faire danser les gens. Le son de ce génial créateur est directement identifiable, notamment grâce à ses lignes mélodiques jouées à la clarinette (première voix), la faute à son trompettiste blessé qui fût remplacer par cet instrument lors de l'enregistrement de Moonlight Serenade. Glenn Miller dirigera par la suite un orchestre militaire durant la guerre, remontant le moral des troupe avec plus de 800 concerts ! Son « tube » le plus connu reste « In the Mood » , un must du Jazz dansant à écouter, mais aussi à regarder : http://www.youtube.com/watch?v=bR3K5uB-wMA&feature=kp . En matière de bande dessinée, j'ai choisi Ub Iwerks. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais il n'est rien de moins que le designer de Mickey Mouse ! Surtout reconnu pour son travail dans l'animation, il sera ici remercié pour son travail dans les comics, puisqu'il est le premier dessinateur du Mickey Mouse Magazine. Ces histoires simples, dynamiques, amusantes et entraînante sont une très belle transposition de la philosophie de Glenn Miller en matière de musique et de composition.

DJANGO REINHARDT (associé à HARYY LAMPERT)

Django est, encore aujourd'hui, l'un des plus grands guitaristes de Jazz. Créateur de ce qu'on appellera plus tard le « Jazz Manouche », il est lui-même issu d'une famille de nomades. Grièvement blessé à la main lors de l'incendie d'une roulotte, il inventera une toute nouvelle façon de jouer de sa guitare, faisant encore des adeptes aujourd'hui, prêts à s'entraver les doigts afin de reproduire au mieux son génie technique. Il aura su apporter au Jazz les thèmes du voyage, de l'errance et des feux de camp, mais il aura surtout contribué à faire de la guitare l'un des instrument les plus utilisés de tous les temps. L'un de ses plus beaux morceaux reste « Minor Swing » : http://www.youtube.com/watch?v=uTlo809EIlo . Ce jeu sous tension, alliant tempo rapide et phrases mélodique fortes peut parfaitement être mis en lien avec l'artiste Harry Lampert, créateur de Flash, qui a su, comme personne avant lui, représenter cette vitesse et cette vibration constante du personnage de Jay Garrick (premier porteur du costume à l'éclair).

STEPHANE GRAPPELLI (associé à LOUIS FORTON)

Grappelli est l'un des musiciens français les plus influents du monde du Jazz. D'abord violoniste de rue pour pouvoir manger, il sera ensuite interprête musical lors de projections de films muets, et il sera enfin l'un des fondateurs du « Quintette du Hot Club de France » avec Reinhardt et Vola. Isolé en Angleterre durant la guerre, il composera énormément et, dés son retour en France, rejouera avec Django. Il sont aujourd'hui considérés comme les inventeurs du « swing manouche », véritable versant endiablé du Jazz. L'un de ses plus beaux morceau, et l'un des plus beaux du monde du Jazz est sans doute « Dinah » : http://www.youtube.com/watch?v=K-MltWc7dqA . A musicien français, dessinateur français. Et quel plus bel interprète de la musique issue de la rue de Grappelli que Louis Forton et ses « Pieds nickelés » ? Avec son trait toute en rondeur et ses histoires où l'humour est prédominant, il reflète bien cette « simplicité » qui n'en est pas que l'on retrouve dans le jeu de Grappelli. Nous livrant tout deux des œuvres d'une richesse exceptionnelles pour l'époque et qui feront date !

CHU BERRY (associé à BILL EVERETT)

Véritable étoile filante du Jazz (il n'aura joué qu'une dizaine d'années), Chu Berry est pourtant encore considéré aujourd'hui comme l'un des musiciens les plus influents de l'ère du swing. Saxophoniste de génie, souvent citer comme principal disciple de Hawkins (qu'il aurait sans doute dépassé un jour, au propre aveu de ce dernier), il reçu le surnom de « Chu » parce qu'il mordillait constamment l'embouchure de son instrument. Son magnifique interprétation de «I Don't Stand a Ghost of a Chance With You » aux côtés de Cab Calloway reste l'un des plus beaux moments de ces années-là : http://www.youtube.com/watch?v=SOByQTMa5w8 . Afin d'illustrer le jeu fort et rempli de prestence de Berry, mâtiné d'une dignité sans égale, j'ai choisis le personnage de Namor et son créateur, Bill Everett. Namor représente, encore aujourd'hui, toute la puissance et le panache qui font les vrais rois, ne se laissant jamais dominer par ses semblables et encore moins par ses ennemis. A l'instar de Chu Berry, qui, en l'espace de 10 ans, aura parfaitement maîtrisé son art, Namor reste l'un des grands personnages de comics qui a toujours su maîtriser la situation.

ART TATUM (associé à GARDNER FOX)

Tatum possède nombre de différences avec ses contemporains, ce qui en fit un personnage à part entière de cette époque. Adolescent, Art, déjà presque aveugle mais bon pianiste, écoute Fats Waller jouer et commence à l'imiter avec énormément de talent, ce qui le propulse très vite sur le devant de la scène. Caractérisé par un jeu beaucoup plus complexe que celui des autres musiciens de cette époque, il était un véritable « dieu » de l'improvisation (d'ailleurs appelé comme tel par Waller). Il accédera à la postérité en tant que l'un des musiciens les plus influents de la musique noire, estimé par les plus grands, dont Rachmaninov. Ecoutons son interpretation de « Yesterdays » : http://www.youtube.com/watch?v=D9Cs_zb4q14 . Pour faire un lien avec le jeu atypique et virevoltant de Tatum, j'ai choisis le personnage du Sandman et son créateur Gardner Fox. Bien que non dessinateur, Fox est une personnalité hyper créative des années 30, inventant des personnages et des univers hauts en couleurs comme ceux de Flash ou la Justice League. Sa plus belle création reste cependant, pour moi, le Sandman (en découlera d'ailleurs un chef d'oeuvre sous la plume de Neil Gaiman) et son univers à la fois sombre et excentrique, sujet à toutes les surprises, comme le jeu de Tatum.

EARL HINES (associé à C. C. BECK)

Pianiste atypique, Hines est surtout connu pour son « trumpet-piano style », qui consiste, en résumé, à prolongé le son du piano pour reproduire le vibrato de la trompette. Il est l'un des premier Jazzmen du nord du pays et décidé de bâtir sa carrière sur l'acceptation du piano comme élément central des composition dans le Jazz. Son surnom de « Fatha » (papa) coule de source tant il est aujourd'hui considéré comme le père de tous les pianistes de Jazz. Une belle démonstration de son génie avec « Memories of You » : http://www.youtube.com/watch?v=CcHz_cjeqRU . Pour transmettre tout le génie, la folie et la maestria des prouesses de Hines, il fallait un personnage emblématique et haut en couleur. Mon choix s'est porté sur Captain Marvel ! Son créateur, C. C. Beck, était un véritable génie visuel, tant au niveau des univers crées que de la façon de les mettre en image. Captain Marvel, avec ses pouvoirs inimaginables et son âme d'enfant reflète parfaitement la maîtrise et la fougue de Hines sur son instrument.

LIONEL HAMPTON (associé à FRANQUIN)

Ce pianiste de génie est surtout connu pour avoir donner ses lettres de noblesses à un instrument complètement atypique : Le vibraphone. Il a littéralement imposé ce son au Jazz moderne, créant des disciples en la personne de Dany Doriz ou André Waignein qui lui rendra hommage à sa mort. Hampton a jouer avec les plus grands de l'époque, apportant à chaque fois sa touche personnelle et ce son si particulier. Il est aujourd'hui reconnu pour sa maestria sans égale sur cet instrument si cher à son cœur. Une magnifique représentation de sa maîtrise avec ce « Flying Home » : http://www.youtube.com/watch?v=R_rTICMVXQQ . Afin de coller au mieux à Hampton, je casse quelque peu la règle et associe deux artistes issus de différentes générations. André Franquin et son trait de génie sont une parfaite représentation visuelle de cette « vibration » qui donne son nom à l'instrument concerné. Avec ce son technologique et doux, nous retrouvons le monde de Gaston et de ses inventions, nous retrouvons également la personnalité franche d'un Zorglub et son univers technologique très fifties.

ERROLL GARNER (associé à CARL BARKS)

Pianiste complètement à part, Garner est connu pour son jeu atypique qui consistait en un décalage d'un quart de temps entre les deux mains, créant ainsi un style quasi impossible à reproduire. Il est reconnu pour son « swing » sans pareil, ayant composé nombre de morceau rythmés et mélodiques. Il est également connu pour ses très belles ballades (« Misty » en est un charmant exemple), et est considéré comme l'un des plus grands pianistes bien qu'il n'ait jamais appris à lire une partition et jouait tout à l'oreille ou par cœur. A savourer, son fameux « Play, Piano, Play » : http://www.youtube.com/watch?v=wveTlBLqeV4 . Génie du neuvième art, Carl Barks n'est rien de moins que le plus grand dessinateur de Donald et Picsou. Ayant apporté une forme ronde à ses canards et une démarche « swinguante », remuant leur postérieur proéminent lorsqu'ils sont énervés, la famille Duck est la transposition parfaite d'un swing au piano de Garner.

A suivre...