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par Cryma - le 26/02/2014
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par Cryma - le 26/02/2014

Jazz and Cases 4 : De 1940 à 1950 : La révolution du Bebop

Jazz and Cases 4 : De 1940 à 1950 : La révolution du Bebop

La guerre éclate et tout est chamboulé. Certains musiciens sont enrôlés dans l'armée, d'autres continuent de jouer dans leur pays des mélodies attrayantes pour le grand public en mal de divertissements. La porte est donc ouverte à une nouvelle génération de musiciens, motivés et novateurs : Les Boppers ! Véritable petite révolution dans le monde du Jazz, cette tendance est issue de l'envie des jeunes prodiges de se retrouver après les concerts « swing » pour jouer des morceaux plus élaborés, où leur personnalité et leur sens du rythme si particulier peut s'exprimer pleinement. Afin d'évoquer l'époque du Bebop en bande dessinée, je voulais un courant artistique digne de proposer assez d’œuvres majeures pour subir la comparaison, mon choix s'est porté sur les publications fantastiques des années 50 avec, en tête EC comics, Creepy ou encore Eerie...

 


 

CHARLIE PARKER (associé à Richard Corben)

Premier « vrai » représentant du Bebop, Parker est tout simplement un génie à l'état pur. Avec une maîtrise exceptionnelle de son instrument (le saxophone) et une envie folle d'accélérer la rythmique dans sa musique, il composera dans les années 40 énormément de morceaux devenus aujourd'hui des standards incontournables. Son approche mélodique, rythmique et harmonique fait encore école aujourd'hui tant elle est indémodable. Difficile de choisir un seul morceau pour vous le présenter...Mais mon choix s'est finalement porté sur le fabuleux « Red Cross » : http://www.youtube.com/watch?v=Hiere4cgZ5M . Avec un Parker qui ose tout, je voulais associé un dessinateur audacieux. Mon choix s'est porté sur Richard Corben. De par son sens de la couleur, de la composition et de l'harmonie, et surtout par son audace graphique, incroyable pour l'époque, cet artiste de génie est un digne représentant du Bebop, de sa coloration musicale et de ses libertés artistiques sans précédent !

 

 

 

DIZZY GILLESPIE (associé à Frank Frazetta)

Gillepsie est surtout connu pour deux choses : Une joie de vivre communicative et un jeu de trompette d'une vitesse époustouflante. Considéré comme l'un des grands créateurs du Bebop, estimé comme l'un des trois plus grands trompettistes de tous les temps (Davis et Armstrong à ses côtés), ce personnage est hors normes. Doté d'une carrière incroyablement riche et variées (Bebop, Jazz afro-cubain, Big bands...), Dizzy Gillepsie reste l'une des icônes majeurs du Jazz dans l'inconscient collectif, notamment grâce au pavillon de sa trompette incliné vers le haut. A écouter de toute urgence, « Salt Peanuts » : http://www.youtube.com/watch?v=PGA4eNDgxrc . A trompettiste hors normes, Dessinateur hors normes, et ce en la personne de Frank Frazetta ! Ce dessinateur incroyable à animé les pages de Creepy pendant plusieurs années, avant de se tourner vers la peinture afin d'en illustrer les couvertures et enfin réaliser de très belles affiches de films. Son style très dynamique et d'une maîtrise exceptionnelle en fait un très bel associé de Gillespie.

 

  

 

THELONIOUS MONK (associé à Vincente Segrelles)

Troisième grande figure du Bebop, et non des moindres ! Monk, pianiste hors pair, est surtout connu pour son sens de l'improvisation et son jeu novateur. Il est sans doute le plus « révolutionnaire » des trois Boppers tant ses compositions et son style chamboulent l'époque en matière de mélodies, d’harmonies et de rythmes. Il est aujourd'hui citer comme l'un des Jazzmen les plus influents de tous les temps, possédant une carrière d'une richesse épatante. Son « Blue Monk » reste et restera inégalé encore longtemps : http://www.youtube.com/watch?v=FRUWtrgTpcs . Monk, c'est la désinvolture incarnée, c'est la nonchalance, bref, c'est la classe, c'est l'élégance musicale. L'élégance, nous la retrouvons dans le trait subtil et hyper réaliste de Vincente Segrelles et ses travaux pour Creepy, d'une beauté sans pareil. Tout y est magnifié, les visages, l’horreur, les couleurs, les détails, comme sur le clavier de Monk.

 

  

 


 

Des Sides-Kick au top !

Autour de ces trois révolutionnaires virtuoses gravitent d'autres musiciens de génie, ayant chacun apporté leur pierre à l'édifice, soit par la maîtrise de leur instrument, soit par l’innovation technique qu'ils en font, soit par leur façon innovante d'en jouer, et bien souvent les trois.

 


 

CHARLIE CHRISTIAN (associé à Al Feldstein)

Véritable pionnier de l'utilisation de la guitare dans le bebop, il est également le premier à avoir reconnu un intérêt dans la « guitare électrique », il sera d'ailleurs considéré plus tard comme l'un des précurseurs du Rock and Roll. Ayant joué aux côtés des plus grands et apporté une sonorité toute particulière au monde du Jazz des années 40, il possède une carrière incroyable d'ingéniosité, carrière qu'il aurait sans doute rendu incontournable sur la longueur si la tuberculose ne l'avait pas emporté en 1942. Un bel exemple de son influence sur l'époque, « Swing to Bop » : http://www.youtube.com/watch?v=Ce9Jtl9D6FQ. Pour contrebalancé la guitare électrique, il me fallait un artiste novateur, presque futuriste, je l'ai trouvé en la personne de Al Feldstein. Dessinateur pionnier du comics « moderne », il est connu pour sa participation à « Weird Science » ainsi que pour son rôle éditorial chez MAD.

 

  

 

MILT JACKSON et son MODERN JAZZ QUARTET (associé à Harvey Kurtzman)

Véritable réunion de talents, le Modern jazz Quartet est l'une des formations qui rendra le Bebop populaire à grande envergure. Composé de Milt Jackson (vibraphone), John Lewis (Piano), Percy Heath (Basse) et Kenny Clarke (Batterie), excusez du peu ! Au trois quarts issus de l'orchestre de Gillispie, ils sauront très vite voler de leurs propres ailes et livrer quelques très belles créations originales, parmis lesquelles le fameux « Bag's Groove » composé par Jackson, Bags étant son surnom (en hommage aux poches sous ses yeux fatigués lorsqu'il arrivait en retard). Jackson est l'un des plus grands vibraphonistes et fut le premier à jouer du Bebop avec cet incroyable instrument. Le « Bag's Groove » ici, en superbe qualité : http://www.youtube.com/watch?v=oU5PAZWBvJY . Qui dit réunion de talents dit magazine de publicaton. A l'instar d'un Jackson qui a su regrouper plusieurs génies dans une seule formation, Kurtzman dirigera le magazine Mad pendant des années, se faisant recruteur de talents. Dessinateur avant tout, il est aujourd'hui reconnu comme l'une des figures les plus influentes de la pop-culture américaine.

 

  

 

STAN GETZ (associé à CARMINE INFANTINO)

Véritable virtuose du saxophone ténor, Getz était surnommé « The Sound » en raison d'une sonorité ample et riche, inédite à l'époque. Il sera très vite repéré par les professionnels du milieu et constituera la pièce maîtresse de nombreux orchestres. En 1948, au sein de l'orchestre de Woody Herman, il est alors connu comme l'un des « Four Brothers » et exécute un solo de saxophone sur « Early Autumn » qui est encore inégalé à ce jour. Fréquentant Gillespie toute une partie de sa carrière, Getz se tournera plus tard vers la Bossa Nova et les rythmes brésiliens. A écouter et ré-écouter donc, son « Early Autumn » : http://www.youtube.com/watch?v=cFFjeO_EoJM&feature=kp . Pour ce musicien incroyable aux carrières multiples, il nous fallait un dessinateur incroybable à plusieurs souffles. Carmine Infantino démarre sa carrière dans les publication d'horreur que sont Creepy et Eerie et sera par la suite l'un des crayons les plus célèbres de DC Comics, on lui doit notamment le renouveau de Flash, la création de Animal man et de Dead Man. Fait amusant, son père, Pasquale, était un très bon saxophoniste de Jazz.

 

  

 


 

Dans les années 40, il n'y a pas que des Boppers.

Même si le Bebop est le genre principale de cette décénie, certains musiciens préfèrent poursuivre leur carrière avec un Jazz plus traditionnel, ou au contraire, encore plus innovant que le Bebop. Petit tour d'horizon.

 


 

NAT KING COLE (associé à Bob Kanigher)

Véritable électron libre du monde du Jazz, King Cole est un pianiste et un chanteur de grand talent. Il est connu comme l'un des grands « crooners » des années 50 mais surtout de par sa popularité auprès du public blanc, fait assez inédit à l'époque. Il enchaînera les succès tout au long de sa carrière et, victime de premier plan de la ségrégation raciale de l'époque, il usera de sa notoriété pour asseoir quelques opinions politiques auprès du public. Ainsi, il militera pour le mouvement noir et deviendra l'ami de Kennedy. Son « L-O-V-E » est sans doute l'une des chansons les plus connues de tous les temps : http://www.youtube.com/watch?v=JErVP6xLZwg . Kanigher ne vous dit peut-être rien mais il est l'un des plus grands scénaristes de DC Comics de l'époque. On lui doit la création de Black Canary et Poison Ivy, ainsi que la ligne éditoriale de Wonder Woman. Un personnage très lié à la gente féminine donc, et il n'en fallait pas plus pour que je l'associe à King Cole, l'un des plus grands Crooners de tous les temps.

 

   

 

LEE KONITZ (associé à LEE FALK)

Konitz est connu pour s'être très vite libéré du Bebop et de l'influence de Parker, fait rare à l'époque. Son jeu reflète une fluidité et une aération toutes particulières, le rendant réellement singulier parmis les saxophonistes. Il sera l'un des « opposants » du bebop en pratiquant énormément de « Cool Jazz », devenant l'un de ces principaux représentants. Il enregistrera avec Miles Davis son fameux « Birth of the cool » et est reconnu à ce jour comme la principale influence d'Art Pepper et Paul Desmond. Son titre phare reste sans doute « Topsy » : http://www.youtube.com/watch?v=9VdR9KNfurQ . J'ai choisi, en matière de BD, Lee Falk, car il représente bien ce principe de créateur en marge, parvenant à s'émanciper des influences en places. De plus, ses univers mystérieux et tamisés (il est le créateur de The Phantom et de Mandrake) sont une belle représentation du jeu tout en subtilité de Konitz.

 

  

 

OSCAR PETERSON (associé à Morris)

Dernier grand musicien apparut dans les années 40, Peterson est un pianiste canadien fortement influencé par Tatum. Alors qu'il entend ce dernier en concert, il développera durant toute son existence un mélange d'admiration et de crainte à son encontre. Plus tard, il devint son ami mais n'osa que très rarement jouer en la présence de Tatum, toujours accablé par la honte. Aujourd'hui reconnu comme un véritable virtuose du piano, il aura su ajouter un « swing » tout particulier à son jeu et faire preuve d'une réelle profondeur musicale. Son « C Jam Blues » reste une tuerie monumentale : http://www.youtube.com/watch?v=NTJhHn-TuDY . En matière de BD, Morris possède cette force du trait et des couleurs qui seid si bien aux compositions dynamiques de Peterson. Lorsqu'on l'écoute, on a l'impression d'être au cœur d'un saloon, d'assister à une confrontation musclée ou le jeu de Peterson, tel un Lucky Luke, reste nonchalant. Ajoutons à cela que Peterson était surnommé «the Brown Bomber of the Boogie-Woogie » qui n'est pas sens rappelé un certain Rantanplan.

 

  

 


A suivre...

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