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par Cryma - le 27/02/2014
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par Cryma - le 27/02/2014

Jazz and Cases 5 : De 1950 à 1960 : La lutte des styles

1950 -> 1960 : Le Bebop trépasse et l'on recherche de nouveaux styles

Les années 50 marque une réelle diversité dans le monde de la musique. Outre les branches du Jazz qui s'éloignent de plus en plus des racines avec des mouvements comme le « Cool Jazz » ou le « Hard Bop » ou le « Free Jazz » plus tardivement, les années 50, c'est surtout l'émergence d'un style musical naissant qu'on surnomme « Rock 'n' Roll » et qui se popularise très vite. Le monde du Jazz doit dés lors faire preuve d'une grande créativité pour continuer à séduire le public, et toutes les expérimentations sont les bienvenues. En bande dessinée, les années 50 sont marqués par un autre style d'expérimentations un peu folles, à savoir l'age d'argent du comics !

 


 

ART BLAKEY et ses JAZZ MESSENGERS (associé à STAN LEE)

Blakey est un créateur au sens stricte du terme. En effet, il invente continuellement, renouvelle perpétuellement et innove sans arrêt. Il fût l'un des principaux batteurs à développer le style Bebop, mais il se tournera, dans les années 50, vers le Hard Bop, un style de Jazz très marqué par ses racines africaines et plus agressif que le « Cool » de ces mêmes années. Son groupe est un nid à talent et sera très vite propulsé en tête des sondages. Blakey se démarque par un style puissant et funky ayant fortement influencé son époque. Une des plus belle prouesse du groupe reste « Lester Left Down » : http://www.youtube.com/watch?v=Cx1wQSwoVgY . Afin d'exprimer le génie créatif de Blakey, je désirais une bande dessinée un peu folle de ces années-là. Mon choix s'est porté sur un titre d'une décennie plus loin : les quatre fantastiques. Une série où le génial Kirby pouvait s'exprimer pleinement, épaulé par le non moins génial Stan Lee. De plus, la personnalité « découvreur de talent » de Blakey correspondait bien à celle de Lee.

 

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CLIFFORD BROWN (associé à CHARLES SHULZ)

Véritable mascotte du Hard Bop, Brown est un trompettiste mort bien trop tôt (en 1956), empreint d'un talent rare. Il possède un jeu lyrique et mélodieux, s'étalant sur de longues plages de sonorités douces. Très modeste, il tentera toute sa carrière de ne pas s'imposer face aux orchestres qu'il accompagne, préférant faire partie intégrante de ceux-ci. Il collabora longuement avec Max Roach (voir ci-dessous) pendant plusieurs années, marquant le monde du Jazz à tout jamais. A écouter, le magnifique « Stardust » : http://www.youtube.com/watch?v=9v3yiKJaahU . Afin de représenter au mieux le jeu tout en douceur et en lyrisme de Brown, je voulais un dessinateur au trait doux et mélancolique. Je l'ai trouvé en l'art de Shulz, véritable esthète de la Bd de cette époque, ayant su représenter toute la douceur et la philosophie de l'enfance comme personne d'autre. Rappelons enfin que Peanuts contient un petit garçon du nom de (Charlie) Brown, joli clin d'oeil, non ?

 

 

 

MAX ROACH (associé à STEVE DITKO)

Il est sans doute l'un des percussionnistes de Jazz les plus célèbre au monde, et l'un des plus talentueux par la même occasion ! Il travaillas avec les plus grands de toutes les époques, et participa à l'enregistrement légendaire de la session de Parker de 1945, base fondamentale du Bebop. C'est dans les années 50, aux côtés de talents comme Sonny Rollins (voir ci-dessous) ou Clifford Brown (voir ci-dessus), qu'il livra nombre de prestations plus épatantes les unes que les autres. Enfin, il est célèbre pour son album de 1953 basé sur de libres improvisations de contrebasse et de batterie, très novateur pour l'époque. Un extrait de « Percussion discussion », ce fameux album : http://www.youtube.com/watch?v=C_cjk0atsgc . Pour coller au mieux aux expérimentations plus folles les unes que les autres de Roach, j'ai choisi Ditko. Non pas le Ditko calme de Spider-man, mais le Ditko déséquilibré de Docteur Strange ! Ces pages presque psychédéliques sont une belle transposition de l'univers musical de Roach.

 

  

 

SONNY ROLLINS (associé à OSAMU TEZUKA)

Reconnu comme l'un des musiciens les plus influents de l'époque « post-Bebop », Rollins est un des tout grands saxophonistes des années 50. Encore fort influent aujourd'hui (Il termine tout juste sa tournée de 2013), nombre de ses compositions sont devenues aujourd'hui de véritables standards de Jazz. Improvisateur sans relâche, il a véritablement poussé le phrasé mélodique de son instrument très loin, encore trop loin pour la plupart des musiciens actuels. Sa composition la plus connue est sans aucun doute « St Thomas » : http://www.youtube.com/watch?v=UA2XIWZxMKM . Pour représenter l'influence colossale de Rollins sur le monde du Jazz, je voulais un dessinateur ayant créer une œuvre colossale. Je l'ai parfaitement trouvé en Tezuka qui, en 1951, publie pour la première sa version d'Astro le petit Robot. L'impact incroyable et les belles envolées lyriques de ce manga en font une belle associations avec Rollins.

 

  

 

CHARLES MINGUS (associé à JERRY ROBINSON)

Contrebassiste et pianiste d'un talent incroyable, Mingus est également connu pour son activisme en tant que noir américain. Malgré un nombre incroyable de compositions et d'innovations mélodiques, Mingus est très rarement repris par d'autres musiciens, sans doute à cause de ses morceaux non conventionnels et déroutants. Il aura l'idée assez folle de mêlé le Gospel au Hard Bop, et sera un pionnier du Free Jazz. Par son génie, son sens du détail et sa capacité à comprendre chaque musicien de son orchestre, il est souvent comparé à Duke Ellington, qu'il admirait énormément par ailleurs. Et quelle folie que ce fabuleux « Pithecanthropus Erectus » : http://www.youtube.com/watch?v=TkcHSgfDdkI . Toute la folie et la liberté créatrice de Mingus devaient être canalisées en un seul dessinateur de cette époque ! Mesdames et messieurs, je vous présente Jerry Robinson, artiste incroyable de l'univers de Batman et co-créateur du Joker, rien que ça ! Les phrases rythmiques endiablés de Mingus et son jeu rapide et déviant collent parfaitement à ce clown psychopathe qu'est le Joker. Toute Sa folie est là, en cases et en musique.

 

  

 

BILL EVANS (associé à JEAN TABARY)

Evans est un pianiste réellement atypique dans le monde du Jazz. Même si la « quintessence » de sa carrière se produira en 1961 avec un double album mythique, il révolutionne le Jazz en 1959 en créant un trio où les rôles sont complètement chamboulés. Cantonnés avant au simple rôle d'accompagnement, Evans propulse le contrebassiste et le batteur sur le devant de la scène, improvisant avec ses deux musiciens, de façon totalement libre, créant un équilibre parfait entre les trois instruments. Extrait de l'un des deux albums de 1961, le superbe « Waltz for Debby » : http://www.youtube.com/watch?v=dH3GSrCmzC8 . 1961, c'est également la date de création de Iznogoud, personnage emblématique de la BD franco-belge. La volonté de chamboulé les codes de son art cher à Evans se retrouve dans le choix de Goscinny de chamboulé les codes de la BD en faisant du méchant le personnage principal. Tabary saura nous libre des années durant de superbes planches exotiques qui ne sont pas sans rappeler les belles innovations artistiques d'un Bill Evans très exotique lui aussi.

 

 

 


A suivre...

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