Illustration de l'article
Actualités
Blog
Archive 9ᵉArt
par JulienHB - le 22/10/2013
Partager :
par JulienHB - le 22/10/2013

Le pourquoi de la dédicace payante {FR}

{EN} Sorry guys, I'm going to debat about free sketches vs paid commissions... And since I'm not fluent enough in English, it'll be in French. But hey! Feel free to comment anyway!

!=====!

{FR} Suite au post dans le blog de Spidey, où le message sous jacent était que les salons et les artistes étaient trop chers, je me permets de lancer le débat ici sur la dédicace gratuite ou payante en salon.

Et c’est vraiment un vaste débat...

(Je ne parlerai pas de la disponibilité de tel ou tel auteur lors qu'un salon particulier ni du problème des listes et autres "sacs dans la file"... C'est un autre débat - peut être pour plus tard !)

Comme tout travail (même de promotion) mérite salaire, il faut que quelqu’un paie... Je pense que tout le monde est d’accord.

Les points de vue sont les suivants :

 L’auteur : il prend de son temps. S’il était resté chez lui pendant les deux jours de salon, il aurait pu faire une paire de pages. Soit un montant assez conséquent (disons environ 500€ pour un dessinateur - 300€ pour un encreur comme moi).

Et je parle du Français. L’Américain arrive généralement le vendredi pour repartir le lundi ou le mardi (car souvent il enchaine avec des séances de dédicaces en boutique) ce qui fait 5 jours, soit 5 pages ou 1250$ environ.

Il aurait pu aussi passer du temps avec sa famille. Quand on sait les horaires de boulot pour tenir le délai sur de la BD ou pire sur du comics, ce n’est pas du luxe.

On nous dira aussi que la BD se vend sur les salons et que l’auteur a des royalties. Pour le comics, c’est souvent faux, il n’y a pas de royalties. Pour la BD, même en faisant quelque 40 ventes supplémentaires, ce qui est un nombre honorable de dédicaces effectuées, le dessinateur ne touchera pas plus de 10€ en droits d'auteur ! Et encore s'il a remboursé son avance, mais c'est un autre débat.

Alors certes, il visite un peu (de nuit entre la salle souvent située à l'extérieur des villes et le resto et entre le resto et l’hôtel) et voit ses lecteurs. Et c’est pour cette raison qu’il vient. Mais il ne faut pas que ce soit au détriment de sa fin de mois.

Donc qui paie ?

 L’organisateur ? Il paie déjà le transport, l’hôtel et les restos pour l'auteur et parfois pour la compagne / le compagnon voire les enfants. Son budget n’est pas extensible, il n’a donc pas à payer en plus les auteurs.

Sachez que souvent en Europe, l’organisation ne vit que grâce aux subventions et aux locations d’emplacement pour les professionnels. Il y a des exceptions mais elles sont rares.

 L’éditeur ? Il ne veut pas qu’on aille dans des salons. C’est de la perte de temps pour lui. Quand on est absent, on ne fait pas de page. Un auteur TRÈS rapide peut faire jusqu’à 20 dédicaces par jour. En supposant que ce ne sont que des nouveaux lecteurs découvrant le titre, ça ne fait que 40 ventes de plus pour ce week-end. Une paille pour l’éditeur (surtout que c’est une vue de l’esprit, je n’imagine pas des dizaines de lecteurs faire quelques heures de queue pour une BD qu’il ne connait pas - rares sont les nouveaux lecteurs). En échange, on aurait pu avancer de deux pages et ne pas mettre en retard son comics / sa BD.

 Le visiteur ? Il a déjà payé son trajet, son entrée et sa BD (ce qui n’est d’ailleurs pas automatique dans le milieu du comics, les visiteurs ne connaissent parfois pas le travail de l'auteur et veulent juste un personnage favori dessiné devant lui). Toutefois, c’est lui qui est au final le possesseur de la dédicace/commission.

Alors, c’est un peu le choix qui a été fait il y a des années aux USA et qui arrive en Europe.

J’ai tout à fait conscience que cela puisse paraitre rude. Je suis également lecteur ! Mais je pense que c'est la moins mauvaise des solutions si on veut que les artistes viennent encore en salon (quitte à ménager des plages de dédicaces rapides et grauites).

Actualités
Voir tout
Publications similaires
Abonnez-vous à la newsletter !
Le meilleur de l'actualité BD directement dans votre boîte mail