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par hcreach - le 22/08/2015
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par hcreach - le 22/08/2015

Mon Turbomédia de A à Z: 1 – Le scénario: mise en place

A la découverte du Turbomédia

Il y a plusieurs mois quand l’occasion de réaliser un nouveau livre s’est présentée, je me suis retrouvé devant le choix de tenter quelque chose d’original et nouveau (pour moi) ou de faire confiance à un format plus classique. Or quelques amis venaient d’expérimenter un nouveau style narratif pour lecture sur écrans et étaient très satisfaits du résultat, même si ce média en est encore à ses débuts.

Ce nouveau style narratif de lecture sur écran (PC, tablettes, smartphones) a été plus particulièrement conçu et étudié par des Français (notamment Yves « Balak » Bigerel et Alexandre « Malec » Ulmann): c’est ce qu’on appelle le Turbomédia(Voir un résumé de son historique, par Mast, ici).

On pourrait définir le Turbomédia comme une forme de narration graphique, adaptée à la lecture sur écran, utilisant tant les codes visuels de la bande dessinée que ceux de l’animation.

Attiré par cette forme nouvelle de narration depuis quelques temps, j'ai décidé de m’y lancer.

Ce blog et tout ce qui y sera dit n’aura qu’un but pédagogique : vous raconter mes réflexions, comment j’ai commencé le Turbomédia alors que je n’y connais rien… Jusqu’à aboutir à la lecture de la Bande Dessinée qui marque le début de ma recherche dans ce domaine et la fin du cycle de mise en route d’un projet: « Damage Control ».

Une chose à savoir c’est qu’en Bande dessinée, comme dans tous les domaines créatifs, la première des règles est qu’il n’y a pas de règles ! La méthode que je vais vous exposer sur ce blog n’est que la mienne, rien d’exhaustif, chaque auteur a ses habitudes et « tics » créatifs.


le Scénario

Partie 1 – Mise en place

la construction du scénario

(image a)

La première étape de tout récit narratif est la construction de l’histoire. C’est le pivot central de tout projet: ce que nous allons raconter, comment le raconter et de quel point de vue.

Il me fallait trouver mon thème de travail et l’univers qui me motiverait assez pour tenir tout un « album ». (Même si la notion d’album est totalement fausse en Turbomédia, mon manque de pratique de ce type de narration fait que j’ai encore tendance à faire appel au vocabulaire papier pour en désigner les différentes entités.)

Étant un grand fan de robots géants Japonais depuis longtemps et ayant travaillé pour les Américains, il y a quelques années, sur un récit des Transformers©, ça me titillait de m’y replonger! Je décidais de me diriger vers une histoire de pilote de robots -donc plutôt vers l’action- dans un style pseudo-réaliste. (Si tant est qu’on puisse être réaliste en parlant de robots géants qui se battent!)

Je commençais par faire ce que je fais toujours quand je démarre un brainstorming de scénario:

1- (image a) Faire une liste de toutes mes idées, sans trier, en vrac. Peu importe que les idées soient cohérentes, crédibles ou abstraites. Le but est de libérer mon esprit de tout ce que j’ai accumulé comme cliché et influences sur ce sujet: les robots.

2- Lier ces idées ensemble par des flèches, de manière à, artificiellement, créer des liens entre mes idées et amorcer des bribes de point de départ pour une histoire plus globale.

3- Effacer les idées les plus idiotes/déjà vu/inintéressantes ou juste qui ne me plaisent pas à cet instant T.

4- L’impression que tout a été dit, ou presque, sur le thème des robots géants se fait sentir. Je décide donc de me faire plaisir avant tout: je vais raconter l’histoire que j’aimerais lire, même si il y a des cotés convenus dans certaines parties de mon récit.

À ce stade, l’histoire commence à se former, ou plutôt le déroulement des évènements majeurs.

 


 

Mais je ne peux continuer à écrire que si je trouve mon moteur. Le moteur est ce qui va personnaliser un récit: le rendre plus proche et montrer la « patte » de son auteur. Il ne détermine pas ce que je vais raconter, mais comment je vais le raconter. En gros, il représente le «pourquoi je veux raconter cette histoire?».

Donc je dois creuser un peu en moi pour faire émerger ce qui m’intéresse dans cette histoire de pilote de robots géants. Pas simple. Je dois déterminer d’abord ce qui me tient à cœur en tant que Personne: mes doutes, mes convictions, ma façon de voir le monde. Mon héros est un jeune pilote, en me mettant à sa place, je comprends ce que je ressentirais: des doutes sur mes capacités. (C’est aussi ce que moi, Hervé, je ressens en permanence quant au dessin et à la narration, donc je retombe sur un message qui m’est personnel.) Mon personnage sera donc quelqu’un qui manque de confiance en lui. Pour trouver cette confiance, il devra chercher des conseils et faire aussi confiance aux autres autour de lui. J’ai trouvé mon moteur: la confiance, et la façon de la gagner et de la transmettre.

Mon Histoire sera donc axée dans cette optique: ce sera mon point de vue sur les évènements. Des combats et un héros qui doit apprendre à faire confiance pour trouver des ressources en lui et aller de l’avant. Je m’aperçois que finalement je suis très proche d’un genre bien connu de mangas: ceux qu’on appelle les Shonen!

Je commence donc la rédaction du script en tapant directement le texte –sur un éditeur de texte basic (Word, Pages, LibreOffice, peu importe)– pour avoir une vue d’ensemble sur mon histoire.

(Il existe des logiciels spécifiques à la rédaction de scripts. Par exemple il m’arrive d’utiliser Scrivener, très bien fait, mais parfois un peu complexe: je le réserve aux scénarii les plus alambiqués ou très dialogués. ). Puis j’essaye de faire une liste de tous mes personnages importants, pour pouvoir facilement réfléchir à leur motivations et liens mutuels.

À partir de là, je vais tâcher de rythmer mon histoire, de telle sorte qu’il se passe toujours un évènement important (niveau action ou textuel) pendant chaque séquence. Je vais donc ajouter des rebondissements, des dialogues, des scènes, etc, dans mon texte, tout en le découpant en «paragraphes-séquences». (image b)

le scénario

(image b)

Je lis les dialogues à haute voix, pour être certain de leur donner une touche « réelle » et non-pas artificielle. (Le découpage futur, en dessin, va de toute manière m’amener à repenser régulièrement les textes et dialogues, nous y reviendrons.)

Dès lors, le travail de relecture commence: il faut lire et relire le texte pour l’affiner (au point de vue du contenu), et cela plusieurs jours d’affilée, pour le «laisser reposer» et se replonger dedans l’esprit clair. C’est important pour voir les répétitions, les scènes trop inutiles et/ou trop longues, les dialogues idiots ou trop complexes, etc.

Faire lire son texte par quelqu’un peu aussi être intéressant, pour être certain que tout est bien compréhensible et bien agencé. Qu’il n’y a pas de points incompréhensibles ou d’actions trop gratuites dans notre déroulé scénaristique. Quand tout est validé, il est temps de passer à la suite.

À suivre la semaine prochaine... :-) ou alors allez voir sur mon site, la suite y est déjà disponible:

http://les-auteurs-numeriques.com

 

 

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