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par hcreach - le 30/08/2015
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par hcreach - le 30/08/2015

Mon Turbomédia de A à Z: 2-Le découpage Narratif 1°partie

Le Découpage narratif

Mise en place

 Maintenant, je dois aborder le découpage au sens propre du terme: comment je vais raconter mon histoire en images. C’est une étape qui est commune au Cinéma et à la Bande Dessinée. Le principe que j’utilise est d’imaginer mes yeux comme une caméra de cinéma: penser aux mouvements, champs/contre-champs, zooms, etc… 


Matériel de base:

     Tout est possible, du stylo bille jusqu’à la tablette graphique. Cette étape est de la création pure, totalement personnelle dans la démarche. Donc prenez ce qui vous convient le mieux. Personnellement, je suis très old school: je dessine encore au crayon sur papier. 

Ici, le but est « découper » mon histoire en cases, de sorte que le lecteur puisse avoir suffisamment d’informations pour comprendre à la fois l’histoire ET mes intentions d’auteur.

Le dessin est sommaire, l’important est que je puisse comprendre ce que j’ai dessiné: je peux donc me permettre d’être très simple (image a). Ici, le principal, c’est la narration; que l’histoire avance et se déroule sous nos yeux. Encore une fois, certains auteurs préféreront pousser le découpage pour faciliter l’étape dessin final par la suite. Je ne suis pas comme ça, je préfère penser stricto sensu au déroulement, sans me soucier de la qualité purement graphique. (sauf la partie cadrage, nous y reviendrons.)

 

scenArtDecoupage

(image a)

 

     Lors de l’étape de découpage, il faut toujours se placer dans la position du lecteur et toujours partir du principe que le lecteur ne connait rien à votre univers: il va falloir tout lui expliquer. Le but du découpage est de trouver une manière de lui raconter notre histoire de façon efficace ET personnelle en le laissant, seul, déduire certains aspects de notre récit ou de nos personnages.

Je vais me poser les questions suivantes et y répondre:

-Que sait le lecteur?

-Que doit-il savoir dès le début de mon histoire?

-Quels personnages doit-il connaître suffisamment pour adhérer à mon récit? (identification)

-Quel point de vue narratif vais-je adopter pour raconter l’histoire?

-Point de vue Omniscient(nous savons tout des personnages)

-Point de vue Interne(le personnage principal parle)

-Point de vue Externe? (un personnage qui n’est pas du récit parle, sans tout connaitre)

-Quel sera le ton global de mon récit? (humoristique, dramatique, détaché, etc.)

-Quel est le moteur de mon récit? quel est mon message final et donc comment ne pas le perdre de vue pendant le découpage? ou comment le mettre en avant par le découpage?

Pendant la réalisation du découpage, régulièrement se demander: ce dialogue est-il nécessaire? cette voix off n’est-elle pas trop redondante?

 


 cadrages & plans

Maintenant lançons-nous dans le storyboard proprement-dit :

Nous sommes là pour faire un récit en Turbomédia, certes, mais il y a des choses qui ne changeront jamais entre la BD « classique » et la BD turbomédia. Notamment la construction d’une image et la science de la narration.

Nous devons donner au lecteur suffisamment d’informations pour lui permettre de comprendre le plus vite possible le contexte et les enjeux. Il va donc falloir tenir compte du langage visuel propre à la communication graphique : les cadrages et les successions de plans.

Le cadrage est un procédé visuel qui permet au regardeur (comme dirait Marcel DUCHAMP) de tenir compte des limites de la zone d’image pour comprendre ce qu’il doit « voir ».

Bien sûr il existe toute une famille de cadrages utilisées autant en photo, en cinéma et en Bandes Dessinées : Plan large, Plan Américain, Gros plan, etc. En gros, c’est où la caméra va se placer pour montrer ce que font les personnages.

Vous trouverez partout sur le net le détail de ces cadrages très connus, mais ce qu’il faut surtout retenir ce sont les trois cadrages principaux :

 

Le Plan d’ENSEMBLE : C’est un cadrage qui montre où se déroule l’action, en se plaçant loin des personnages pour donner un contexte visuel. Souvent du décor, une vue large sur un paysage. Ce cadrage est très souvent utilisé pour démarrer une séquence, ou pour suivre un changement de lieu. (image a)

(Pour ceux qui veulent aller plus loin, il existe deux sous-catégorie de plan d’Ensemble : le plan large, le plan plein-pied) 

Plan d'ensemble

(image a)

 

Le plan MOYEN : La caméra va se rapprocher des personnages, les éléments constitutifs de l’action sont dévoilés, les personnages sont détaillés. (image b)

(Pour ceux qui veulent aller plus loin, il existe des sous-catégorie de plan Moyen : Le plan Italien, le plan Américain, le plan rapproché)

Plan moyen

(image b)

 

le GROS PLAN : C’est une manière de focaliser l’attention sur un détail ou sur un visage et une expression. Attention : le gros plan ne peut se faire que sur un élément qui a été montré de loin lors d’un cadrage moyen. (Le lecteur doit toujours savoir où il est et ce qu’il regarde.) Ce cadrage est souvent utilisé pour dramatiser l’action ou pour mettre l’accent sur un personnage. (image c)

(Pour ceux qui veulent aller plus loin, il existe deux sous-catégorie de Gros plan : l’Insert, le Très Gros plan)

Gros plan

(image c)

 

Ces trois cadrages permettent de bien construire l’action, et sont les bases pour raconter une histoire en images. Alterner ces cadrages de façon régulière et réfléchie permet de rythmer un récit et d’aider le lecteur à s’identifier.

Il ne faut pas perdre de vue cette règle du découpage séquentiel : RESTER SIMPLE, C’EST FACILITER LA LECTURE.

 

Maintenant, outre la zone d’image, il faut aussi tenir compte de la forme de cette zone d’image.

Chaque case doit avoir une forme qui n’est pas laissée au hasard :

La case RECTANGULAIRE STANDARD ou CARREE permet de simplement raconter mon histoire en restant neutre. (image d)

(Très utilisée dans le découpage de la BD Franco-Belge classique, pour des constructions de page type « tablette de chocolat ».)

Case Carrée

(image d)

 

La case RECTANGULAIRE HORIZONTALE: Qui allonge le temps du récit. Elle permet de donner un temps mort à l’histoire. Le lecteur va s’arrêter un instant sur la case pour la parcourir quelques secondes. (C’est lié à notre sens de lecture de gauche à droite, j’y reviendrai.) Par extension, cette case est utilisée souvent pour donner un aspect « cinéma » à une Bande Dessinée. (image e)

Case Horizontale

(image e)

 

La case RECTANGULAIRE VERTICALE: Qui permet d’accélérer le temps du récit. Le lecteur va lire ces cases très vite, ces cases sont très utilisées pour les scènes d’action pure ou de suspense. (image f)

case Verticale

(image f)

 

Alors attention : la forme des cases est très travaillée en BD classique, mais en Turbomédia, ces considérations de « ralentir » ou « accélérer » l’action sont très différemment perçues, puisque le lecteur va décider si il veut s’arrêter ou aller plus vite en cliquant, lors de la lecture. (Ces images lui sont imposées, alors que lors de la lecture d’un livre, le lecteur peut « sauter » des passages.)

(Toutes les images qui illustrent cet article sont extraites de mon album "L’Esprit d’Aventure".)

À Suivre... ou alors allez lire la suite déjà disponible sur mon Blog: http://les-auteurs-numeriques.com

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