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par hcreach - le 8/09/2015
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par hcreach - le 8/09/2015

Mon Turbomédia de A à Z: 3-Le découpage Narratif 2°partie

Le Découpage narratif

 

La mise en forme: composition d’une case

Nous avons vu dans l’article précédent qu’il y a quantité d’information qui ne vont pas passer par les phylactères (les bulles) et les textes en général. Ces informations vont se transmettre directement par l’image : il ne faut jamais être redondant et répéter ce qu’on montre en le disant par le texte.

Dernier cas de figure des formes de cases :

La case À FORME ALÉATOIRE : La forme ici dépend du contenu. Ça permet à l’auteur de varier les formes sur la page et de dynamiser la narration. Souvent employée lors des séquences d’action ou humoristiques. (image a: jeu sur la taille de certains personnages dans une petite voiture – image b: sans contours; pour marquer un moment différent entre le récit actuel et le récit raconté. En plus ici, j’ai utilisé un angle de vue en plongée, voir dans la suite de cet article.)

caseforme1

(image a)

caseforme2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(image b)

 

Nous avons vu donc qu’une case doit être cadrée et mise en forme, mais il ne faut pas oublier de la composer ! Mais qu’est-ce que la composition d’une image? c’est la manière d’arranger ensemble les éléments constitutifs d’une image.

Les questions à se poser pour bien composer une case de BD :

-Où disposer mes éléments (personnages, décors, objets…) ?

-Où l’attention du lecteur doit-elle se porter dans mon image ?

 

Pour bien composer une image de Bande Dessinée, il faut donner assez d’informations et de contexte à mes éléments. (toujours la même chose !) nous allons donc favoriser la Profondeur et l’Ambiance.

La Profondeur de l’image va être favorisée par la présence d’une succession de plans (un Plan est un ensemble d’objets à même distance du lecteur.). Surtout de trois plans principaux :

Le PREMIER PLAN : les éléments les plus proches de nous et par conséquent les plus visibles et représentés comme les plus gros (perspective oblige).

Le SECOND PLAN : des éléments placés plus loin que ceux du premier plan, donc représentés plus petits et plus détaillés. C’est souvent le plan qui pose le décor en interaction avec les personnages.

L’ARRIERE PLAN : C’est le fond, souvent l’ensemble des détails secondaires qui constituent le décor d’ensemble.

(Images c & d: deux exemples de successions de plans; l’image c permet de placer les personnages les uns par rapport aux autres dans l’espace, et l’image d permet de montrer deux actions différentes dans la même case.)

 

gros plan1    plans3

(images c & d)

 

Une bonne disposition de ces plans permet au dessinateur de faire passer une intention et de « faire entrer » le lecteur dans l’histoire. Attention, autant que possible, il faut éviter les objets Tangents : C’est à dire que les éléments ne doivent pas donner l’impression de se toucher mais doivent se superposer franchement.

 

Cette mise en image des éléments de mon image doit aussi s’accompagner du bon angle de vue (D’où ma caméra va regarder la scène). C’est ce qui va donner l’Ambiance de mon image :

Angle DE FACE : un regard neutre porté sur l’action. Ici, le contenu de la case doit être suffisamment intéressant pour qu’il ne soit pas nécessaire d’utiliser un angle de vue particulier. (image e)

face1

(image e)

 

Angle EN PLONGEE : Nous sommes au-dessus de l’action. (vue d’ensemble, donne l’impression de dominer les personnages) (image f)

plongee2

(image f)

 

Angle EN CONTRE-PLONGEE : Nous sommes au pied de l’action, nous la voyons par en-dessous. (Donne l’illusion que les personnages sont puissants et nous dominent.) (image g)

contreplongee1

(image g)

(Toutes les images qui illustrent cet article sont extraites de mon album « L’Esprit d’Aventure ».)


 

La mise en forme: Dessin et création concrète

 

Après ces quelques révisions des bases de la construction narrative graphique, il est temps de s’y mettre : la réalisation du Storyboard définitif. Lors d’un découpage classique, c’est le format du livre qui détermine le format du support.

Durant des siècles d’existence, le livre a pris trois formes :

-Le ROULEAU, plus ancienne forme du livre, prend l’apparence d’une feuille de papier (papyrus ou parchemin, d’une largeur régulière mais d’une longueur qui peut varier d’un rouleau à un autre suivant l’ampleur du contenu) qui se déroule au fur et à mesure de la lecture. Existe encore aujourd’hui surtout sous forme de diplômes et textes honorifiques.

-Le CODEX, qui est un livre composé d’une couverture et de pages qu’on peut feuilleter. C’est la forme la plus courante du livre de nos jours. (Il remplace le rouleau au Premier siècle avant J.C. grâce à son format facilement transportable et à sa facilité pour rechercher des passages dans un texte.)

-Le LIVRE NUMERIQUE, qui est la forme la plus récente du livre, apparaît et se développe avec les écrans portables (smartphones, PC et tablettes).

 

Étonnamment, le turbomédia n’est pas à proprement parler un « livre numérique », puisque -contrairement aux livres/textes- il intègre l’apport de l’écran dans son expérience de lecture. (les mouvements, les couleurs, etc)


 

Donc, où je veux en venir ? Eh bien depuis le début de la Bande Dessinée moderne, le format d’un découpage est rectangulaire vertical, (ou rectangulaire horizontal, ce qu’on appelle le format « à l’Italienne », mais ça reste plus rare) c’est-à-dire le format d’une page. C’est lui qui va décider de l’Espace sur lequel va s’étaler notre découpage graphique narratif. Le sens de lecture dépend aussi du livre et donc de la page : de gauche à droite et de haut en bas (la fameuse lecture en Z -« comme Zorglub »-).

Mais c’est là que tout change : pour un turbomédia, je dois penser différemment mon découpage ! En effet ; comme les cases -ou images- vont s’afficher progressivement sur l’écran, c’est cette apparition d’images qui va décider du sens de lecture ! il n’est plus question de haut en bas ni de gauche à droite… Si je le veux, je peux faire lire ma BD de droite à gauche ou de bas en haut : il suffit de faire apparaître les bulles ou les cases dans cet ordre ! Ça change beaucoup de choses.

 

Dans un premier temps, je décide de rester fidèles aux classiques et de simplement raconter mon histoire sans chercher la complexité.

Je prends donc sous les yeux mon scénario léger (résumé dans les grandes lignes, du scénario lourd), composé de 4 choses : (image a)

le Synopsis (de quoi va parler ma BD, très résumé, en quelques lignes)

la Note d’Intention (le moteur de ma BD, pourquoi je veux raconter cette histoire)

un Détail des personnages principaux avec des traits de caractères (ça m’aide à respecter ces personnages quand j’écris le scénario).

et enfin le Déroulé du scénario du début juqu’à la fin, sans entrer dans les détails (C’est ce déroulé que je vous ai montré lorsque nous avions abordé la rédaction du scénario, il y a quelques semaines(image b)

synopsis

( image a)

 

déroulé du scénario

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

( image b)

 

Puis je prends aussi à coté de moi mon scénario lourd, c’est à dire le passage que je vais adapter en BD, écrit en détails (images c et d). Comme je me propose sur ce blog de vous raconter comment je vais procéder pour faire un turbomédia,  je vais donc vous montrer « en clair » la partie du scénario que je vais essayer d’adapter: les scènes 1 et 2 de la première séquence (Elles regroupent de l’action ET du dialogue).

Scénario scènes1/2

( image c)

 

art9 image e

( image d)

 

C’est parti : je commence par tracer sur une feuille six rectangles qui symboliseront les « écrans » qui vont s’afficher. Je les numérote pour simplifier par la suite les développements internes de mon découpage (nous y reviendrons). Pour m’aider à m’organiser, je décide de faire une page A4 par scène. (image e)

tracé cases

( image e)

 

Je commence par présenter les robots, comme dans mon scénario. Le dessin est hyper moche, il sert juste la narration de telle sorte que je puisse me relire et me comprendre, c’est tout. Cette étape est à la fois rapide et longue à faire: je passe mon temps à me relire et changer des petites choses ou des passages entiers. Ici, je commence en plus, par une petite animation (GIF animé? Flash? je ne sais pas encore) pour faire comprendre au lecteur qu’il est dans une BD Numérique (…et puis ça m’amuse, il ne faut pas négliger ça non-plus!). (image f)

storyboard case1

( image f)

À SUIVRE... ou alors venez lire la suite sur mon Blog, elle y est déjà disponible: http://les-auteurs-numeriques.com

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