Le Découpage narratif
La mise en forme: Finalisation du storyboard
Alors, je viens de démarrer le storyboard, mais j’avance dans le découpage en me posant la question : comment marquer les apparitions des cases, ou celles des bulles ? En Bande Dessinée traditionnelle, on a juste à faire les cases les unes à la suite des autres, mais ici ce n’est pas le cas. Je décide donc d’instaurer un principe: je vais indiquer chaque écran par un numéro, et sur chaque écran, marquer l’apparition suivante en déclinant ce même numéro avec une virgule. (ça paraît compliqué mais pas tellement, voyez:)
Par ex :
écran1 case1= 1,1
écran1 case2= 1,2
écran2 case1= 2,1
etc.
C’est la méthode la plus simple à laquelle j’ai pensé. Je suppose qu’elle est loin d’être la meilleure, mais je pars là-dessus, je verrai vite les limites du système si j’y suis confronté ! (image a)
( image a)
Donc je dessine progressivement mes cases, en pensant toujours « succession de cases » et à ce que devrait voir apparaître le lecteur en appuyant sur « suivant ». C’est une gymnastique mentale assez contraignante pour quelqu’un comme moi qui ai toujours eu pour habitude de découper mes histoires sur une page A4 classique ! Je finis de découper la scène 1 sur ma première page, que je nommerai « A » pour faciliter la suite. Mais je me rends compte en relisant, que le combat de robots qui débute le récit manque de vivacité et de punch. Je vais donc rajouter une succession de cases sur l’écran n°3 (image b).
( image b)
Je détaille un poil plus l’action puis je dynamise les angles, en ajoutant au passage des onomatopées (image c).
( image c)
De même, en lisant le nouveau résultat, je m’aperçois que le dialogue final dans la pièce d’observation est trop rapide et mal raconté: je rajoute donc une case pour dilater le temps et j’en profite pour changer l’ordre d’apparition de celles-ci afin de visuellement calmer l’action et trancher avec la bagarre de début de scène (image d). J’ajoute aussi un insert avec le visage d’un personnage pour renforcer la sensation de légère tension qui le préoccupe (case 5,6).
( image d)
Je passe maintenant à la scène n°2, sur une nouvelle page A4 que j’appellerai donc « B ». Je découpe le récit comme lors de la scène précédente, toujours penser au lecteur et imaginer ce qu’il aura sous les yeux ! Cette fois c’est essentiellement du dialogue, donc je dois être efficace (image e).
( image e)
Sauf que -encore une fois- je dois me rendre à l ‘évidence que mon premier jet (…et pourtant j’y passe du temps !) n’est pas assez bon tel quel: le lien avec la scène précédente ne se fait pas bien (il manque une indication de lieu, dès le début). Je vais donc rajouter une image, un écran n°7 avec un plan d’ensemble –voir ici pour plus de détails sur les Plans– pour situer l’action (image f).
( image f)
Bien entendu, je déplace cette nouvelle image au début de la scène pour faire correctement le lien avec la fin de la précédente (image g).
( image g)
ET VOILÀ! Me voilà avec un storyboard final correct (disons qu’il doit tenir la route, sans être incroyable…) pour ces deux premières scènes. Je suis conscient qu’il risque d’y avoir encore quelques changements par la suite, mais actuellement je vais m’arrêter là pour cette étape du découpage: je manque d’expérience dans l’évaluation de l’espace et du temps que ça va me prendre à réaliser (Gloups !). Ça me servira de test-étalon pour les storyboards futurs.
Au final, voici cette étape du boulot terminée : (Ouais, ça à l’air d’un bricolage amateur; bordélique et moche, mais ça fonctionne et je m’y retrouve ! ça va, hein !) (image h et i)
(image h et i)