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par LiseF - le 8/01/2020
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par LiseF - le 8/01/2020

Les enfants du temps, déluge de lumière dans les salles obscures

Aujourd'hui dans les cinémas français Les Enfants du temps. Trois ans après Your Name, Makoto Shinkai est de retour avec un film d'animation qui parle là encore d'une jeune homme et d'une jeune femme, plongés au coeur d'une aventure insolite. Le réalisateur a-t-il de nouveau réussi à nous toucher ? La réponse ci-dessous, sans spoiler !

Seul sous la pluie

Dans ce film nous suivons l'histoire d'Hodaka, jeune garçon encore mineur qui fugue de son île natale pour trouver une nouvelle vie à Tokyo. Seul, sans personne pour l'accueillir dans cette mégalopole bouillonnante, il se retrouve très vite perdu et sans le sou. Il fait alors la rencontre d'un drôle de type qui écrit des articles pour une revue centrée sur les phénomènes paranormaux. Alors que des pluies diluviennes s'abattent sur la capitale depuis plusieurs semaines, son nouveau patron va lui demander d'enquêter sur la potentielle existence des prêtresses du temps.

En parallèle, Hodaka va faire la rencontre d'Hina, une jeune fille qui multiplie les petits boulots pour vivre. Très vite, il apprendra qu'Hina peut faire venir un rayon de soleil d'une simple prière. Peu à peu, les deux personnages vont se lier d'amitié et s'entraider. De leur relation naissante pourrait bien naitre le rayon de soleil qui manquait à leur vie pluvieuse... Mais pendant ce temps, le déluge continue, toujours plus violent sur la ville de Tokyo.

Un rayon de soleil au cinéma

Je vais tout de suite répondre à la question que vous êtes sans doutes nombreux à vous poser : non, de mon point de vue Les enfants du temps n'est pas meilleur que Your Name. J'avais adoré ce long-métrage, et je l'ai revu plusieurs fois depuis sans jamais me lasser. Cela dit, ce nouveau film reste pour moi une excellente découverte. Hodaka est un gamin perdu, qui a cru pouvoir se fondre dans la masse des habitants de Tokyo. En le voyant déambuler, désemparé et bientôt sans argent, on est touché par son histoire. Le choix est audacieux, puisque les tribulations du personnage n'ont au départ rien de glamour ni de poétique. Le déluge, constant, ajoute à ce tableau une touche de tristesse.

Mais cette eau qui est partout contribue à la beauté du film. Makoto Shinkai est fort dans le soucis du détail, mais c'est l'eau, furieuse dans la tempête, paisible dans une flaque, massive dans l'océan, qui fait littéralement briller Les enfants du temps. L'auteur ré-affirme son statut de maître de l'animation, avec une identité graphique là encore sublime. Côté musique également, la B.O fait plaisir aux oreilles et habille très bien ce joli tableau. Vous pouvez écouter le thème principal, qui m'a clairement embué les yeux lors d'une scène en particulier.

Là où je suis mitigée, c'est sur la fin : celle-ci est assez inattendue, et cet aspect-là m'a plu. Mais j'ai eu du mal à saisir le message qu'a voulu transmettre Makoto Shinkai. Lors de son intervention sur le plateau de Clique, le réalisateur a expliqué qu'il trouvait plus facile de transmettre des messages, notamment aux jeunes générations, avec la fiction. Pour ma part, j'ai eu du mal à le saisir ici et ça m'a un peu laissée sur ma faim.

Si la fin me questionne, l'ensemble de ce long-métrage a été de mon point de vue une excellente expérience. Quel plaisir de retrouver Makoto Shinkai au cinéma : l'auteur est toujours aussi doué pour susciter l'émotion sans tomber dans le pathos, et aussi pour nous en mettre plein les yeux. Je n'ai ressenti aucune longueur, et j'ai été captivée de bout en bout. Le film arrive dans nos salles aujourd'hui, une excellente façon de débuter l'année 2020 !

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