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par LiseF - le 10/07/2019
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par LiseF - le 10/07/2019

Plongez tête la première dans Les enfants de la mer, nouveau long-métrage du Studio 4°C

C'est aujourd'hui que sort en France Les enfants de la mer, le nouveau long-métrage du studio 4°C déjà à l'origine du film Mutafukaz. Adapé du manga de Daisuke Igarashi, le film nous plonge dans un univers nautique à souhait et quasiment onirique...

Errances à l'aquarium

Dans Les enfants de la mer on suit Ruka, une jeune fille un peu perdue qui débute ses vacances d'été. En conflit avec sa mère, peinant à trouver sa place dans son équipe de handball, elle s'aventure à l'aquarium où travaille son père. Un endroit fascinant où tout un tas d'espèces de poissons côtoient requins, raies et pieuvres pour le plus grand bonheur des visiteurs.

Là-bas, Ruka fait la connaissance d'Umi, un garçon surprenant qui est capable de nager avec aisance et même de parler sous l'eau. Umi et son frère Sora ont été recueillis par les gens de l'aquarium après avoir grandit sous l'eau, élevés par les dugongs. Si leurs capacités hors-normes pourraient rendre jaloux les meilleurs des plongeurs, sur terre les deux garçons pâtissent d'une santé très faible, et doivent constamment s'humidifier la peau. À leurs côtés, Ruka va réaliser que la mer s'agite, et que quelque chose d'énorme est en train de se passer.

Une bouffée d'air frais (salé)

Inutile de se leurrer : quand on parle de films animés japonais, le grand public connaît surtout Hayao Miyazaki. Mais peu à peu, on sort de cette période où le studio Ghibli était le principal représentant du genre dans les salles de cinéma françaises. Les enfants de la mer est un pur chef d'oeuvre, et n'a pourtant rien à voir (si l'on excepte Joe Hisaishi le compositeur), comme l'a fiérement fait remarquer Eurozoom sur twitter. De par son ambiance, son style graphique, son atmosphère, Les enfants de la mer est comme une grande bouffée d'air frais.

Ce qui frappe avant tout, c'est la direction artistique si particulière de l'oeuvre. À l'heure où de plus en plus de studios font le choix du numérique, ce long-métrage choisit au contraire des techniques plus traditionnelles : à certains moments, on croirait presque voir du crayon à papier s'animer. Kenichi Konishi, le directeur de l'animation, nous l'expliquait en conférence de presse :

"J'ai toujours travaillé à la main, c'est quelque chose de naturel pour moi. Et ici c'était d'autant plus nécessaire  pour rendre le charme original de l'oeuvre. On a quand même ajouté un traitement informatique pour apporter quelque chose de nouveau."

Les nombreux poissons par exemple, ont été traités en 3D mais semblent avoir été réalisés à la main. Ainsi, le film propose un savoureux mélange entre ancien et nouveau. L'image est belle, et on voit d'une certaine manière la main de l'artiste derrière la séquence. 

Une ambiance nautique à souhait

Les Enfants de la mer est un film dans lequel on plonge, sans mauvais jeu de mots. L'ambiance est hyper travaillée et on croirait presque sentir l'odeur des embruns salés lorsque Ruka se balade sur le port. Cette ambiance, elle doit aussi beaucoup au travail de Joe Hisaishi. Ce compositeur de génie a là encore réussi un coup de maître, en composant une bande originale à la fois agréable et prenante, qui donne l'impression d'être au milieu d'une barrière de corail.

Un seul point m'a sortie du film : le ton change complètement vers la fin et ça devient un peu difficile de suivre. Cet aspect n'enlève rien à la beauté de l'oeuvre et c'est quelque chose que vous ne ressentirez peut-être pas. Mais quelle que soit votre impression à la fin de la séance, restez après le générique ! Les enfants de la mer comporte une longue séquence post-générique importante pour l'histoire. Sortez le masque et le tuba, le film est en salles dès aujourd'hui.

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