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par Republ33k - le 17/05/2016
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par Republ33k - le 17/05/2016

Aliens Absolution, la critique

S'il faudra patienter jusqu'à l'été 2017 pour retrouver la saga Alien au cinéma dans Covenant, réalisé par Ridley Scott, Wetta vous offre un joli lot de consolation ce mois-ci, avec la réédition d'Aliens Absolution, un récit scénarisé par Dave Gibbons (Watchmen, Kingsman), dessiné par Mike Mignola (Hellboy) et encré par Kevin Nowlan (Batman : Sword of Azrael). Une équipe all-star qui a bien du mal à se cacher derrière ce titre, qui reste assurément l'une des meilleures adaptations de la saga en BD.

Dès les premières pages, on remarque deux choses. Tout d'abord, le talent de Mike Mignola, qui parvient à mélanger son trait si particulier à la science-fiction façon "futur usé" d'Alien en quelques cases seulement. Très plaisantes à l'œil, celles-ci nous introduisent notre personnage principal, un prêtre embarqué dans une mission spatiale pour le compte d'une certaine compagnie, qui à la fâcheuse tendance de vouloir faire des Xénomorphes une arme biologique.

Manque de pot, et comme toujours dans le cas d'une œuvre prenant racine dans l'univers d'Alien, notre héros va se retrouver empêtré dans une série d'événements qui impliquent des bestioles saignant de l'acide et des humains paranoïaques, tous parfaitement saisis par le trait de Mignola, qui sans renier son style, parvient à restituer la saveur de l'univers de la saga en quelques coups de crayons.

Ce qui nous mène à un autre aspect frappant : la fidélité à l'univers des films Aliens, qui naît de l'alchimie entre le scénario de Gibbons et le dessin fluide de Mignola. Si l'introduction manque cruellement de pages - ce qui donne parfois l'impression que les personnages se téléportent ou résonnent de manière parfaitement caricaturale - elle parvient en effet à restituer l'ambiance paranoïaque et violente des métrages en quelques cases.

Gibbons embraye ensuite sur un récit façon survival qui aura les défauts de sa qualité. L'action s'enchaîne extrêmement vite, ce qui offre au récit une vraie intensité. Les rebondissements sont nombreux et tous effiaces, par ailleurs, et les scènes de combat plutôt bien segmentées. Seulement, on a à peine le temps de digérer une séquence qu'une autre nous prend à la gorge, ce qui a tendance à tirer la couette de l'autre côté, c'est à dire vers une certaine superficialité de l'action. Et il est vrai qu'avec le rythme maintenu par Gibbons, on a parfois l'impression que les séquences se succèdent sans véritables enjeux.

Mais le choix est conscient, assurément. L'auteur à l'intention de raconter une virée en enfer aussi courte que brutale, et utilise ainsi le plus clair de l'espace à sa disposition pour des scènes d'action bien découpées et magnifiées par le trait de Mignola. Mieux, le scénariste laisse au dessinateur quelques passages plus oriniques, dans lesquels il est libre d'exprimer sa créativité. Mélangeant l'idée des cercles de l'enfer à la mythologie Alien, Mignola nous offre ainsi des planches majestueuses, et beaucoup plus graphiques que narratives, pour le plaisir de nos yeux. Tout le génie derrière l'écriture habile de Gibbons étant d'ailleurs de permettre ces moments hallucinés grâce à l'écriture d'un personnage croyant, qui aura le mérite de gagner en nuances au fil des pages.

Si le récit souffre parfois d'un rythme presque trop rapide, voire d'un manque de pages par rapport aux sujets abordés, Alien Absolution reste un survival dopé par l'imagerie infernale de Mignola, qui n'a aucun mal à prendre aux tripes. Par ailleurs, le scénario de Dave Gibbons est un petit condensé des gimmicks de la saga, ce que les fans apprécieront forcément, surtout au sein d'une histoire aussi courte, qui évite la comparaison avec les quatre films Alien et leur préquelle. Un immanquable pour les fans de la franchise, assurément.

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