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par Republ33k - le 25/05/2015
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par Republ33k - le 25/05/2015

Batman Beyond Tome 1, la critique

Ce mois-ci chez Urban Comics, Batman se taille une place dans le futur avec un premier tome pour sa collection Beyond, qui reprend le génial contexte développé par la série de Bruce Timm à la fin des années 1990, mais qui malheureusement, n'en comprend ni les messages ni le potentiel. Une lecture un rien frustrante pour les enfants ayant grandi avec le Timm-verse et sa noirceur à peine dissiumlée.

Première histoire à se voir compilée dans ce tome épais, le retour de Silence, ou Hush en version originale, et qui était parue en 2010 outre-atlantique. Au scénario, on retrouvre Adam Beechen, accompagné de Ryan Benjamin au dessin. Une équipe créative qui est responsable de la majorité des chapitres de ce premier tome. Le scénariste commence donc son entrée dans cette prolongation futuriste de l'univers Batman en faisant revenir un grand méchant. Rien de bien orginal puisque c'était déjà l'objet, par exemple, d'un film d'animation qui voyait le Joker revenir à Néo-Gotham - des événéments d'ailleurs pris en compte dans le récit de Beechen. Seulement, le scénariste ne joue qu'à moitié avec son mystère, pointant, à chaque cliffhanger, un peu plus le doigt vers Silence, comme si le titre de l'album, un poil spoiler, ne suffisait pas.

L'identité du vilain étant révélée dès le départ, comme dans un bon Columbo, il nous faut combler cette perte de suspense avec de l'action, ou des dialogues. Et ici, le scénariste hésite. Dans un premier temps, il joue assez bien avec les relations complexes entre Bruce Wayne et Terry McGinnis, qui a repris le flambeau enfilant le costume high-tech de Batman Beyond. Mais finalement, ces engueulades à répétition ne mènent nulle part, et le manque de mystère est comblé par de l'action plus que convenue, et parfois pénible à lire, lorsque les personnages décrivent ce qu'ils font, par exemple.

Le premier arc, qui repose sur des schémas très convenus, surtout pour le batverse, est donc particulièrement ennuyeux. Mais qu'à cela ne tienne, Urban a le mérite de nous proposer un tome colossal, et nous avions donc largement l'occasion de nous rattraper avec de nouvelles histoires. Mais je vous le donne en mille, toutes les histoires suivantes mettent en scène le retour d'un vilain. Pas forcément un antagoniste classique du premier Batman certes, et avec des apparitions remarquées, comme celle de la Justice League, mais globalement, le schéma est le même. A croire que le scénariste n'est pas très à l'aise avec cet univers fait de héros et de cyberpunk, qui offre pourtant de nombreuses possibilités. Adam Beechen, a mon sens, loupe totalement les opportunités qui lui sont proposées, à une exception près : lorsqu'il met en scène, en tout début d'album, un Superman écarté de Metropolis par la diffusion d'une drogue contenant de la kryptonite. Une idée très transhumaniste, qui a tout à fait sa place dans l'univers de Beyond.

Côté dessins hélas, le constat est le même. Beechen ne donne pas au pourtant doué Ryan Benjamin - et aux autres dessinateurs invités - l'occasion de briller, avec des compositions de planches somme toute classiques, et des scènes d'actions banales. Mais tout n'est pas imputable au scénariste puisque les dessinateurs ne semblent pas particulièrement motivés par l'univers de Beyond. Ils se contentent de reprendre les designs de la série animée - en les ratant parfois - et de plagier des designs de science-fiction bien connus, comme les uniformes des soldats de Starship Troopers, par exemple. Les dessins, les designs et la mise en page manquent donc cruellement d'envie, quand ils ne sont tout simplement pas difficile à lire : on pense notamment à un passage où au moins trois personnages vêtus de rouge et de noir, le code couleur de Beyond certes, se battent entre-eux, ce qui a tôt fait de rendre la lecture penible. Heureusement, on peut se rattraper avec un dernier chapitre dessiné par Chris Batista, entièrement consacré au personnage d'Inque, pour terminer l'album. Le seul chapitre, finalement, qui permet de vraiment renouer avec la série animée originale.

En bref, si ce premier tome de Batman Beyond pour Urban Comics est très fourni, on peut affirmer qu'il compense la qualité par la quantité. Ni le scénario ni les dessins sont originaux, mais pire encore, ils ne jouent pas avec le génial bac à sable mis à leur disposition. Des débuts bien chancelants pour pour l'univers Beyond du côté de l'éditeur français de DC.

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