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par Sullivan - le 15/12/2015
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par Sullivan - le 15/12/2015

Birthright - Tome 1, la critique

Alors que les nombreuses séries majeures d'Image Comics me poussaient à consacrer un édito au phénomène de paternité que l'on trouve dans celles-ci, il semblerait que j'ai oublié un sérieux candidat à ce sujet bien précis, en la personne de Birthright de Joshua Williamson et Andrei Bressan, qui pourrait bien remporter la palme du meilleur "comic-book de Noël". 

Ce genre, bien connu du cinéma (où l'on trouve notamment Die Hard n'en déplaise aux rageux) se décline effectivement également en BD, où chaque année fleurissent des oeuvres héritées de vos plus beaux après-midi au chaud devant la TV, devant une oeuvre aussi onirique que simple et jolie. Mieux, Joshua Williamson livre une petite démonstration d'écriture, lui qui s'affirme définitivement comme un scénariste à surveiller de très près. 

Connu pour ses oeuvres noires avec Nailbitter et Ghosted, Williamson fait partie de ces vétérans de l'industrie qui ont longtemps travaillé sur de l'alimentaire pour des éditeurs bien contents de tenir un tel artiste, et qui profite aujourd'hui du modèle Image Comics, encore plus au sein du cocon Skybound de Robert Kirkman. Un environnement de travail sain, où l'auteur va nous délivrer une fabuleuse histoire de famille loin d'être simpliste, notamment dans le traitement très différent des deux parents, mâtinée de Fantasy classique, à mi-chemin entre Robert E. Howard et Peter Jackson. Un cocktail détonnant déroulé à un rythme effrené, jamais ennuyeux et toujours soucieux du rebondissement. Un modèle d'écriture spectaculaire qui ne délaisse pas ses personnages et leurs enjeux pour autant, et qui transcende son statut de "comic-book de Noël Fantasy" en devenant peu à peu une oeuvre complète et complexe, bourrée d'analogie sur l'amour parfois aveugle d'un père pour son fils.

Et comme si ce n'était pas suffisant, Birthright se contente d'être aussi une fabuleuse histoire qui peut s'aborder en posant un peu son cerveau de côté, où les univers contemporain et fantasy se mêlent à merveille pour un résultat paradoxalement plus vrai que nature.

Énième artiste Brésilien à voguer sur le marché des comics, Andrei Bressan s'impose en quelques chapitres lui aussi comme un artiste à surveiller. Hyper précis, dynamique, conscient de son découpage et à mi-chemin entre les écoles Madureira et Bachalo, le dessinateur de Birthright contribue en grande partie à la réussite de la série.

Et si on lui reprochera d'être un peu inégal sur les scènes de dialogue moins spectaculaires que des barbares face et aux côtés de monstres géants, ces pages en question rattrapent suffisamment le plaisir de lecture pour lui pardonner ces quelques ridicules écarts.

Découvert par hasard chez mon libraire le temps d'un trajet un peu trop long, Birthright m'a happé dans un univers que je croisais jusqu'alors sur les étals V.O sans sauter le pas. Grand bien m'en a pris, tant j'ai trouvé là le parfait comic-book de Noël, une bonne série à suivre, et une excellente BD tout court. Un vrai coup de coeur. 

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