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par Republ33k - le 2/10/2015
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par Republ33k - le 2/10/2015

Black Market, la critique

Ce mois-ci, le catalogue comics de Glénat s'enrichit d'un titre plutôt intéressant, le bien nommé Black Market, écrit par Frank J. Barbiere et dessiné par Victor Santos. Une nouvelle approche sur la question des super-héros.

"La meilleure arme des super-héros pour sauver l'humainité ? Leur A.D.N". La tagline placée au dos de la très belle édition de Glénat Comics nous résume assez bien le récit de Barbiere. Mais elle ne manquera pas de nous induire en erreur, également. Car si notre héros, Ray Willis, s'intéresse effectivement aux secrets de la génétique des super-héros, le sujet est finalement survolé par le scénario, qui préfère s'attarder sur ses personnages et ses rebondissements.

On le comprend dès les premières pages, dont le rythme et le découpage sont assez particuliers. Il en sera de même pour tout le reste de l'album. Le scénariste construit son histoire de manière non linéaire, à grands coups d'aller-retours temportels. A première vue, le choix est intéressant, et donnera à Black Market son originalité. Seulement, la forme du récit est si déconstruite qu'elle nous éjecte souvent en dehors de son univers. Pour peu que vous perdiez le fil, il vous faudra revenir quelques pages en arrière pour comprendre les différents twists proposés.

Trop destructuré, Black Market est donc difficile à suivre dans sa première moitié, qui a de plus l'audace de survoler sa promesse pour nous plonger dans la descente aux enfers de notre protagoniste. Bien heureusement, au fil des pages, et notamment lors des derniers chapitres, le scénario s'accélère et nous offre plus d'indices pour mieux le comprendre. A rebours, on découvre donc toute la noirceur et la violence de ce récit à mi-chemin entre le pulp et le thriller. Prenant soudain en ampleur, Black Market gagne en originalité et en pertinence, s'assurant un regard unique sur le mythe des super-héros.

Ce regard unique, les dessins de Victor Santos y participent. Le décalage entre le fond - on parle d'un protagoniste capable d'autopsier les super-héros pour découvrir leurs secrets - et la forme - le trait est épais, le style est rétro - se laisse apprécier, et au fil des pages, vient appuyer l'ambiance assez malsaine que Frank J. Barbiere cherche à installer. Si Santos n'est pas infaillible, et que ses transitions d'une page à l'autre sont parfois limites, graphiquement, le résultat s'avère intéressant.

Black Market est une histoire qui ne nous donne pas d'emblée toutes les clés pour la comprendre. Un procédé risqué, et l'album en paie les frais. Trop déconstruit dans sa première partie, le récit se rattrape dans une seconde moitié étrange dans le bon sens du terme, et assez forte en rebondissements. Un regard assez neuf et audacieux sur les super-héros, mais qui manque de consistance.

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