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par Elsa - le 26/12/2014
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par Elsa - le 26/12/2014

Cendrillon, la critique

Avec Fables, Bill Willingham a eu la bonne idée de créer non pas un simple récit, mais tout un univers dans lequel évolue la foule de personnages qui habitent les contes (majoritairement occidentaux, mais pas que). 

Et pendant que la série principale continue son bonhomme de chemin, plusieurs spin-off se sont progressivement mis en places. Jack of Fables, 1001 Nuits de neige, Fairest (histoires courtes centrées sur les personnages féminins) et Cendrillon. Un titre qui donne enfin la place qu'elle mérite à l'un des personnages les plus intéressants et mystérieux de Fables.

Du soulier de vair aux ordres de mission.

De Cendrillon, vous connaissez le soulier de vair, le carrosse qui redevient citrouille aux douze coups de minuits (et les animaux chantant gaiement dans la version Disney). Mais chez les Fables, si Cendrillon passe aux yeux de ses semblables pour une divorcée richissime accro aux voyages et au shopping, elle est en réalité toute autre chose. Meilleur agent secret du Royaume, elle a sauvé le paisible quotidien de ses compatriotes à de nombreuses reprises.

Cendrillon, paru début décembre chez Urban Comics, reprend deux histoires complètes, compilées par l'éditeur en un one-shot. Dans sa première mission, l'héroïne est chargée de découvrir la source d'un trafic d'objets magiques en cours au Moyen-Orient, et d'y mettre fin. Dans le second récit, elle va devoir affronter une ennemie de longue date.

Redoutable princesse.

Bill Willingham avait déjà su rendre intéressantes des personnages féminins cantonnées, dans les contes originaux, à attendre passivement d'être sauvées par un beau prince charmant pour ensuite l'épouser, et fin de l'histoire. Dans ce spin-off, il offre l'opportunité à Chris Roberson et Shawn McManus de nous en dire plus sur celle qui est sans doute, dans l'univers de la série, la plus cool des princesses.

Ils imaginent une héroïne à la hauteur des espions de fiction les plus populaires. Courageuse et aussi douée pour se battre qu'intelligente. Mais les auteurs développent entre les lignes des failles qui la rendent réellement attachante. Cendrillon est-elle si dévouée aux ordres de ses supérieurs par patriotisme, ou parce qu'elle adore tuer ? Comment s'épanouir dans une vie de mensonges où l'on ne peut réellement se lier à personne ? Sans jamais oublier le fil d'un récit rythmé, riche en surprises et en rebondissements, Chris Roberson développe un personnage riche, crédible et passionnant. 

Les deux récits reprennent la trame classique des récits d'espionnage, en mêlant intelligemment les spécificités de l'univers Fables aux codes du genre. L'occasion de s'immerger dans un récit très prenant tout en découvrant de nouveaux lieux, de nouvelles facettes du monde imaginé par Willingham. Le résultat est vraiment plaisant, avec des méchants aussi inattendus que réussis. Malgré quelques clins d'oeil au présent de Fables, ce comics peut se lire indépendamment des autres histoires, et même être une porte d'entrée intéressante pour découvrir cette série.

Graphiquement, la colorisation en aplats ne rend pas toujours honneur au travail d'encrage, mais les planches sont riches, avec des choix de cadrages qui accentuent le dynamisme du récit, alternant avec fluidité dialogues et scènes d'action. Le spin-off Cendrillon a son identité propre, tout en conservant une vraie cohérence avec le reste de l'univers.

Spin-off particulièrement réussi, Cendrillon s'inscrit à merveille dans l'univers de Fables tout en rendant un bel hommage aux récits d'espionnage classiques, avec humour et intelligence. C'est aussi l'occasion de développer un personnage féminin complexe, en piétinant avec beaucoup de malice les clichés liés aux princesses de conte de fées.

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