Illustration de l'article
Critiques
Archive 9ᵉArt
par Republ33k - le 30/08/2016
Partager :
par Republ33k - le 30/08/2016

D4VE, la critique

Ce n'est plus un secret pour personne, tous les éditeurs français se battent désormais pour obtenir de jolies licences de comic books venus d'outre-manche ou des Etats-Unis. Et D4VE, paru chez Ankama sous le label 619, est un nouvel exemple de cette tendance persistante, puisqu'il voit notre éditeur français s'offrir ce titre loufoque d'IDW, pour le plus grand plaisir des amateurs de lectures décomplexées.

Bienvenu dans le monde de D4VE, un ancien droïde de combat qui doit, du jour au lendemain, se ranger en trouvant un boulot vide de sens et en s'installant dans une banlieue tranquille. Le cauchemar pour cet ancien héros de guerre, qui a participé à l'extermination de la race humaine (si si) et à la protection de la Terre contre des dizaines d'envahisseurs. Seulement, quand une nouvelle race d'aliens débarque sur notre belle planète, avec des intentions pourtant pacifiques, notre héros va vouloir reprendre du service et je cite : "mettre des petits culs extraterrestres en charpie singuinolante"  !

Vous l'aurez compris, la série de Ryan Ferrier et Valentin Ramon est en phase avec l'esprit un poil irrévérencieux du Label 619. Aussi quelques belles tranches de rire vous attendent-elles, ainsi que des gags métas et autres références qui fonctionnent assez bien. Il faut dire qu'ils sont d'abord distillés par l'auteur avant d'exploser dans les dernières pages de cette série en cinq chapitres, tous contenus ici. Pour peu qu'on soit client, on accepte donc progressivement la promesse du titre, d'abord loufoque, puis complètement barré.

Le scénario de Ferrier n'oublie pas, pour autant, de proposer quelques belles réflexions. Même si on retiendra d'avantage les blagues de notre héros et ses punchlines des plus fleuries, on doit en effet admettre que les scénariste propose quelques pistes d'analyse sur l'ambition, le déterminisme et les sujets qui entourent régulièrement les histoires de nos amis les robots, même lorsqu'ils sont plus sérieux que notre cher D4VE. Mais malgré ses qualités, l'histoire est parfois ralentie ou rendue confuse par des passages assez obscurs. La composition des planches joue par exemple des tours aux deux auteurs qui semblent, parfois, avoir du mal à faire passer leur message ou à traduire le sens de l'action.

Parlons des dessins de Valentin Ramon, justement. Assez gras, dans un sens mélioratif, et organiques, ils servent plutôt bien le récit, même si les designs de nos protagonistes robots sont parfois sacrifiés sur l'autel de l'humour. Dans l'ensemble, rien de bien spectaculaire ne vous attend dans cet album, mais le dessinateur gère assez bien l'univers convoqué et son côté graveleux.

On en demande guère plus dans le cas présent, mais on ne saurait que trop vous mettre en garde contre l'humour de D4VE. Non pas qu'il soit mauvais, mais il est assez typique de nombreuses séries de comic books qui tentent de nous faire oublier leurs enjeux et leur histoire avec un trop plein de vannes, quitte à les faire les plus crades possibles. Plutôt bien dosé à ses débuts, D4VE éclate petit à petit de ce côté-là, avec un maximum d'irrévérences, qui ont du mal à faire sens au fil des pages. A défaut, on profitera de quelques blagues franchement jouissives au passage.

Servi par une très belle édition d'Ankama et du Label 619, qui apporte un soin tout particulier à cette histoire, du choix du papier à la couverture de Fiona Staples en passant par la mise en page, D4VE est presque trop chouchouté par son éditeur, qui tient ici une série certes divertissante mais pas si marquante. En revanche, si vous avez envie d'une série à tendance humoristique et décomplexée, vous pouvez y aller les yeux fermés, puisque le titre joue seul dans sa catégorie avant la rentrée. A suivre dans D4VE2 très bientôt !

Actualités
Voir tout
Publications similaires
Abonnez-vous à la newsletter !
Le meilleur de l'actualité BD directement dans votre boîte mail