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par Alfro - le 17/11/2015
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par Alfro - le 17/11/2015

Daredevil - Tome 3, la critique

De l'autre côté de l'Atlantique, Daredevil s'apprête à être repris en main par Charles Soule et Ron Garney pour de nouvelles aventures. Pendant ce temps-là, Panini continue de publier la série précédente, qui aura vu Mark Waid rester un long moment sur le titre, accompagné la plupart du temps par un Chris Samnee au sommet de son art.

"Être heureux ne suit pas les schémas que tu connais."

Quand on passe aussi longtemps sur une série régulière, à rythme aussi soutenu, il y a toujours la crainte de voir l'inspiration partir aussi vite qu'elle était venue. Pour se donner un peu d'air et de quoi se renouveler, Mark Waid a déplacé son héros à San Francisco et a fait en sorte que l'identité secrète de Daredevil ne soit plus un secret. De quoi repartir de plus belle avec de nouvelles histoires. Pourtant, Waid est un féru de continuité et il poursuit les intrigues qu'il avait mis en place à New York, que ce soit avec Kirsten McDuffie ou ce bon vieux Foggy Nelson. Pourtant, c'est justement dans ces relations qu'on commence à sentir de la redite, les disputes entre les deux associés tournent toujours autour des mêmes arguments et la romance avec Kirsten flirte toujours sur le même ton.

Toujours avec cette passion pour la continuité, le scénariste va sortir pour la première histoire de ce tome un vieil ennemi un peu décrépit de Daredevil, le Cascadeur. D'ailleurs, Waid n'est pas dupe, et c'est effectivement en vieux croûlant que l'on retrouve le vilain qui faisait des braquages spectaculaires. Du moins, l'original, puisqu'un petit nouveau a pris son nom, sans réellement lui demander son avis. Ce qui va servir à Waid pour faire une petite histoire assez inoffensive sur la propriété intellectuelle et qui honnêtement, si elle n'est pas mauvaise, ne justifierait pas à elle seule l'achat de ce volume. La suite est heureusement plus intéressante alors que l'on va retrouver les principaux adversaires sur la route de Matt Murdock depuis qu'il est arrivé en Californie.

"Daredevil, pour la défense."

Depuis qu'il a pris les rènes de la série de l'Homme Sans Peur, Mark Waid s'est échiné à l'éloigner des années sombres qu'il a traversé alors qu'il était sous la responsabilité de Frank Miller ou Brian M. Bendis. L'une des raisons qui le mettaient régulièrement dans la tourmente n'était autre que son identité secrète. Une fois celle-ci définitivement effacée, cela va ouvrir de nouvelles possibilités à un Matt Murdock qui n'a plus à se cacher et qui surtout peut s'assumer en plein jour comme étant le justicier masqué. C'était le moment parfait donc pour faire une petite métaphore sur la surveillance de plus en plus pregnante que nous connaissons à notre époque. Avec un Hibou qui a la capacité d'infiltrer tous les réseaux d'information, Daredevil se confronte à un ennemi inédit et aussi à la question de l'identité et de la vie privée.

Si l'intrigue est bien menée, si Chris Samnee est toujours aussi fort et si le Suaire fait une réapparition bien gérée et qui permet un twist bienvenu, cette histoire souffre tout de même d'un grave défaut qui empêche cette très bonne idée d'arriver à son but. En effet, avec le pouvoir du panoptique directement implanté dans son cerveau, le Hibou devrait être surpuissant. Pourtant, son utilisation de ces pouvoirs est bien trop candide, presque risible si l'on prend en compte les possibilités immenses qu'il laisse entrevoir. Si bien que son impact, sur l'histoire mais aussi sur la métaphore s'en retrouve forcément amoindri. Reste que tout cela mène vers un cliffhanger dantesque si l'on considère l'histoire de Daredevil et promet un tome suivant de grande envergure.

La fin du long run de Mark Waid sur Daredevil s'approche, et si on est loin d'un total étiolement de sa part, il faut reconnaitre qu'il commence à tourner un peu en rond. Pourtant, il semble se relancer sur les dernières pages de ce tome pour nous promettre un final d'anthologie qui concluera avec sens son passage sur le titre du Diable Rouge.

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