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par Republ33k - le 19/09/2016
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par Republ33k - le 19/09/2016

Dark Knight III - Tome 2, la critique

Toujours en cours de publication du côté des Etats-Unis, où elle accuse un sérieux retard, la série The Dark Knight III : The Master Race se poursuivait il y a peu en France, toujours du côté d'Urban Comics, qui nous propose ici les troisième et quatrième chapitres de la nouvelle saga de Frank Miller. Une édition qu'on a toujours du mal à défendre pleinement, mais qui renferme les deux meilleurs numéros de la série - pour le moment.

En effet, après nous avoir introduit les enjeux - qui gravitent autour de la notion d'héritage, entre Superman et ses enfants ou encore entre Batman et Carrie Kelley - et la menace de cette nouvelle série située dans l'univers dystopique de The Dark Knight - des Kryptoniens extrêmistes s'échappant de la ville de Kandor - Brian Azzarello et Frank Miller passent aux choses sérieuses dans ce tome qui transpire la noirceur si caractéristique de l'auteur de Sin City.

Il faut dire qu'on retrouve, dans ce second volume, toute l'énergie révolutionnaire - certains diront plutôt réactionnaire, et on remarquera que la limite entre les deux est toujours aussi fine dans ces deux numéros - de Frank Miller, qui s'attaque ici aux médias, à la politique et à des sujets réels à peine déguisés. On pense notamment aux Kryptoniens menés par Quar, dont les méthodes et le discours, rappelent, parfois, l'état islamique.

Dansant toujours sur la corde raide, Miller tire ainsi à boulets rouges, comme dans sa désabusée jeunesse, et ne rate pas une occasion de faire réfléchir son lecteur, qui se retrouvera peut-être dans les tweets, sms et emissions de télé parodiés dans la composition d'Andy Kubert et de l'encreur Klaus Janson. Même un certain  candidat à la présidentielle ou l'actuel commander in chief des Etats-Unis ne peuvent échapper aux écrits frénétiques des deux auteurs.

Si bien qu'ils parviennent, lors de purs moments de bravoure, à ramener l'esprit Dark Knight à la vie sans le parodier, comme ce fut le cas dans The Dark Knight Strikes Again. L'expérience de lecture, pour peu qu'on apprécie le Dark Knight originel, en devient alors simplement jouissive. D'autant que Miller n'oublie pas de faire progresser son propos et ses personnages : en témoigne l'évolution, plutôt poignante, du duo Superman/Batman.

Seuls les mini-comics, ici aggrandis au format de leurs aînés par Urban Comics (c'est l'un des atouts indéniables de cette édition) semble capables de noircir le tableau, eux qui sont dessinés par un Miller qui a certes retrouvé sa flamme, mais pas son coup de crayon. Dommage, car ces histoires parallèles sont plus que jamais importantes pour comprendre les rebondissements de l'intrigue principale.

The Dark Knigt III : The Master Race, renoue, dans ce second tome, avec la rage des premiers écrits de Miller sur le personnage de Batman, et seuls des "mini-comics" nous rappellent que le génial artiste a perdu une partie de son talent. Le reste est savoureux et irréverencieux tout en restant propice à la réflexion. La meilleure série Batman du moment, tout simplement.

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