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par Republ33k - le 20/05/2015
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par Republ33k - le 20/05/2015

Flash Tome 2, la critique

De retour en librairie chez Urban Comics, Flash revient dans un second tome, au plein cœur de la collection Renaissance, qui présente à ses lecteurs les versions les plus récentes des héros de l'univers DC. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce deuxième volume poursuit la lignée de son aîné, en bien comme en mal.

A la vitesse de son héros, cet album s'ouvre là où le précédent s'est refermé : Les pouvoirs de Barry Allen s'accroissent, alors que la Force Véloce, responsable de ses aptitudes, est chamboulée par un mystérieux pilote de chasse bloqué à travers l'espace et le temps. En courant, plus loin, plus vite, notre héros se voit alors propulsé dans un premier chapitre absolument génial, qui introduit le vilain Grodd et sa cité des gorilles. En un seul numéro, les scénaristes Francis Manapul et Brian Buccellato s'attaquent à un pan colossal et passionnant de l'univers Flash, avec toute la justesse et le dynamisme qui caractérisait le premier tome. Mais comme dans ce dernier, les dialogues se montrent déjà denses, et l'exposition très explicite.

Ainsi en sera-t-il pour le reste de cet album, oscillant entre un comic book mainstream léché, dans ses meilleurs épisodes, et une série malmenée, pour les pires. En effet, si Francis Manapul dirige sa barque à l'écriture tout au long de ce tome, il laisse régulièrement sa place de dessinateur à des compères, hélas moins talentueux.  Et  malheureusement, le travail de Marcus To, de Ray A. McCarthy ou des autres dessinateurs invités, moins convaincants que Manapul, finit par tirer la série vers le bas, au moment où les écrits des scénaristes ne sont pas des plus convaincants.

Ici, à l'exception d'un premier numéro brillant, qui sera très important pour le tome suivant d'ailleurs, et un numéro #0 inséré en fin d'album en guise d'aparté, Francis Manapul et Brian Buccellato se montrent moins inspirés. Sans trop de pincettes, ils essaients de faire de leur Barry Allen un enquêteur à la Bruce Wayne, et laissent à des dessinateurs moins compétants le soin de mettre en images les nouveaux pouvoirs - pour le moins fantasques - de leur héros.

Puis, ils laissent Flash de côté, pour explorer son fameux groupe de vilains, les Lascards, dans un Annual qui se retrouve au beau milieu de ce second tome. Dans un premier temps, ce n'est pas bien brillant, mais les scénaristes finissent par mettre l'iconique Captain Cold de côté pour mieux explorer les dissensions au sein du groupe. On touche alors au but, dans une sorte de spin-off (le principe d'un Annual me diriez-vous) qui retombe immédiatement à plat à cause de rebondissements convenus.

Retour à une écriture plus basique pour Manapul et Buccellato, qui s'enfouissent dans les travers entr'aperçus dans le premier tome, avec des résolutions faciles et des dialogues plus que clichés : on se serait bien passé des punchlines d'Arnold Schwarzenegger dans Batman & Robin, ici replacées dans la bouche de Captain Cold, par exemple. Et là où le bât blesse le plus : c'est que l'utilité de cet Annual consacrée aux Lascards est tout à fait contestable. Urban Comics aurait pû s'en séparer et continuer, en toute simplicité, l'enchaînement des aventures concernant directement notre héros.

Un choix qui rend la lecture plus que confuse. Et le résultat est hélas au moins aussi déroutant du point de vue des dessins. Prenons par exemple le chapitre  qui met en scène les Lascards, qui convoque pas moins de huit artistes différents. Ce qui aurait pu être un bel exercice de style tourne alors au vinaigre tant les dessins oscillent en qualité. Heureusement, lors des chapitres où il est encore en charge des planches, Manapul redouble d'inventivité et de charme, pour notre plus grand plaisir. On se rattrapera donc sur son travail et les bonus en fin de tome, assez nombreux dans cet album.

Ascenseur émotionnel permanent, ce tome est donc autant une déception qu'une lecture réjouissante, car l'esprit, entre les cases et leurs phylactères, est bien présent, mû par toute l'énergie du story-telling déployé par le duo Manapul-Bucellato. Mais en attendant un troisième tome qui s'annonce aussi vif que musclé, il faudra se contenter de cet album malheureusement en demi-teinte, un constat d'autant plus amer que nous avons ici affaire à Flash, et pas à un simple second couteau de l'univers DC. Dommage.

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