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par Republ33k - le 25/06/2015
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par Republ33k - le 25/06/2015

Futures End - Tome 1, la critique

Ce mois-ci, Urban Comics lance Futures End, une saga prévue en quatre tomes, et dont le terrain de jeu avait été préparé par l'arrivée de l'univers de Batman Beyond dans le catalogue de l'éditeur. Hélas, comme la série précédente, Futures End commence sur des bases bancales.

Evoquons tout d'abord le pitch, qui est ni plus ni moins que celui de la saga Terminator. La promesse de Futures End est en effet de présenter l'avenir cauchemardesque de l'univers DC, mis en péril par l'Oeil, un satellite / intelligence artificielle qui peu à peu transforme tous les habitants dans le Terre, y compris ses plus grand héros, en robot-zombies. Pour éviter cette fatalité, Bruce Wayne, aidé de son acolyte Terry McGinnis, alias Batman Beyond, invente une machine à remonter le temps, histoire que ce futur ne devienne jamais réalité, façon Bulma / Trunks. Seulement, Lorsque Terry s'apprête à revenir dans le passé, il est accroché par l'un de ses adversaires mécaniques, et entraîne ainsi un paradoxe temporel, une boucle, exctement comme dans Terminator, qui conduira le futur vers la ruine...

On passera sur le manque quasi-total d'originalité du côté de l'idée de base, pour mieux nous intéresser à son traitement. Un peu à la manière de Brightest Day, Futures End se met en tête de construire une histoire n'impliquant que des seconds couteaux. Mais point de héros peu connus ou de sidekicks cette fois, l'idée est plutôt de mettre en scène les personnages les plus improbables et exotiques de DC, dont un certain Frankenstein, agent spécialisé dans le paranormal, ou Grifter, un assassin chargé de limiter les invasions aliens. Tout un programme, en somme, qui a le mérite de présenter des protagonistes tout à fait différents si on les compare à la masse de capes et de masques. De prime abord, Futures End dégage donc une certaine fraîcheur.

Mais tout ça va bien vite tourner au vinaigre. Tout d'abord à cause de l'exposition : le désavantage des personnages inconnus ou méconnus, c'est qu'il faut les présenter. Et sur ce point, les scénaristes invités, parmi lesquels des stars comme Jeff Lemire et Brian Azzarello, finissent par nous noyer sous l'information, avec des dizaines de scènes bavardes, des phylactères lourds - pas aidés par une traduction hasardeuse - et des cartons qui ne font que répéter ce que nous voyons déjà dans chaque case. Mais on aurait pardonné cette lourdeur si les histoires de chaque personnage étaient poignantes.

Car Futures End vous propose de plonger dans de nombreuses intrigues parrallèles, qui a priori, n'ont rien à voir entre-elles. Encore une fois, sur le papier, c'est une bonne idée, surtout pour une série qui prend la forme d'un crossover. Seulement, on voit très vite les fils derrière les marionnettes que sont les protagonistes de cette histoire : chaque scénariste a dû écrire un arc pour un héros, avant de retouver son histoire segmentée et donc diluée au fil des chapitres, contrairement à un titre chorale, pensé pour chacun de ses composants en amont. Et il y a tellement de personnages à traiter que tous les chapitres n'offrent pas un tour complet des héros utilisés par le scénario : on se retrouve ainsi avec des cliffhangers en plein milieu d'un chapitre et des résolutions deux chapitres après la présentation du problème, sans aucun lien entre les deux. En un mot : pénible. Lire ce premier tome de Futures End demande de la concentration et de la patience. Beaucoup de patience même, puisque dans un album qui compte pas moins de treize chapitres, aucune sous-intrigue ne converge avec une autre.

Et c'est bien dommage car les scénaristes s'étaient gardés quelques bonnes idées sous le coude. On pense notamment à la gestion des funérailles d'un super-héros, et ses conséquences, ou encore à l'emprisonnement de l'un des deux personnages constituant l'entité Firestorm dans le corps de même héros. De belles réflexions qui ponctuent les différents chapitre en rendent la lecture de ce premier tome un peu plus agréable, sans jamais renverser, toutefois, la segmentation très apparente de l'histoire. Et la narration en souffre, mais aussi les dessins.

Sur ce point, Futures End n'a aucune ambition de constance, et enchaîne les dessinateurs d'un chapitre à l'autre, voir au sein même d'un chapitre. Résultat, il y a à boire et à manger dans ce premier tome, qui au mieux nous offre des dessins dans les standards académiques du genre, au pire, rend la lecture monotone avec des traits à la va-vite et une composition de planches presque archaïque. Voilà bien longtemps qu'un comic book moderne n'avait pas proposé autant de planches en six ou neuf cases rectangulaires.

Cette nouvelle série n'est franchement pas une réussite. Du moins, pour le moment. La lecture de ce premier tome de Futures End est relativement pénible et ne récompense pas le lecteur, qui jusqu'ici, sera incapable de comprendre le lien qui unit ces histoires très variées, et devra faire avec des dessins pas toujours très inspirés.

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