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par Sullivan - le 20/06/2014
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par Sullivan - le 20/06/2014

Ghosted, la critique

Parmi le nombre colossal de sorties Image Comics ces derniers temps, certains titres passent plus que d'autres sous le radar. C'est le cas de Ghosted, série de deux noms pourtant bien connus : Joshua Williamson (Adventure Time, Uncharted, Justice League of America...) au scénario ; Goran Sudzuka (Y: The Last Man, Wonder Woman...) au dessin.

Petit exercice de style pour deux artisans d'une industrie foisonnante, cette série dénichée par Delcourt Comics affiche de belles références au compteur ainsi qu'un amour du genre clamé haut et fort, mais ce n'est malheureusement parfois pas suffisant.

Toujours dans le sens du vent, l'omniprésent Joshua Williamson infiltre aujourd'hui les histoires de fantôme pour y glisser toute sa science (un peu scolaire) de l'écriture. Ainsi, en véritable jeune cinéphile surdoué, le scénariste va poser les bases de son histoire entre trois pans cultes du 7ème art : Ghosbusters, la série Z et ses badasseries de bas-étage et Ocean's Eleven. Ce scénario, je vous le donne en mille : Jackson, un ex-pro de l'évasion et des braquages devenu détenu, se voit sauvé par une mystérieuse mercenaire sur-armée et se voit proposer un contrat apparemment juteux : celui de récupérer un fantôme au coeur d'un manoir hanté.

Pour se faire, Winters va réunir une équipe de mercenaires aux motivations aussi obscures que les allées du manoir en question, chacun répondant aux clichés les plus primaires de leur condition respective. Après tout, la série pose très vite les bases de sa véritable nature : celle d'une série Z qui envoie tout valser, entre nihilisme de comptoir et dialogues empruntés au maître du genre : Garth Ennis

Le problème, c'est que c'est ce même amour du genre qui va plomber un Williamson pourtant bien accompagné par Goran Sudzuka, qui rappelle une fois de plus à ses fans qu'il est un artiste aussi rare que précieux, qu'il s'agirait toutefois de ne pas ennuyer. En effet, dès lors que la série baisse d'intensité (paradoxalement au moment de rentrer dans le vif du sujet après plusieurs chapitres en formes de didacticiel de la parfaite petite histoire d'horreur), le niveau de son dessinateur aussi. Ainsi, vous pourrez constater les deux visages d'un artiste que l'on aime beaucoup ici, entre le somptueux premier numéro et sa suite, bien moins détaillée et plus proche de l'exercice de style (avec quelques rappels à Howard Chaykin bienvenus, tout de même).

Reste une histoire qui se lit très bien en apéro, qui fait passer un bon moment décalé au lecteur et qui n'en fait pas plus que sa promesse, celle de divertir le temps de sa lecture. Pas le titre de l'année, mais une jolie trouvaille pour les amateurs de paranomal. On regrettera peut-être de voir deux artistes de cette trempe se cantonner à une série aux ambitions qui semblent mesurées, mais on se réjouira surtout du fait que Delcourt nous propose de telles raretés dans la langue de Molière.

Petit frère batard de Ghosbusters et Ocean's Eleven, Ghosted permet surtout de retrouver un peu de Goran Sudzuka en Français, à moindres frais. Au-delà de ça, on retiendra une série Z qui ne passe pas à côté de son sujet, mais qui n'atteint jamais les sommets. Une lecture pour les amateurs de paranormal, qui auraient le courage d'affronter la plage et le soleil cet été !

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