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par Republ33k - le 27/11/2015
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par Republ33k - le 27/11/2015

Hit - tome 1, la critique

Nouveau mois, nouveau titre. Le catalogue Indies d'Urban Comics n'en finit pas de s'enrichir avec des titres aussi variés les uns que les autres. Le dernier s'appelle Hit, et vient flirter avec l'historique pour nous plonger dans le quotidien de la luttre contre le crime dans les années cinquante, en plein Los Angeles, forcément.

Epoque fascinante s'il en est, qui passionne les cinéastes depuis des décennies. Il faut dire qu'avec sa mythologie et ses faits divers riches - à commencer par les fameuses Gangster Squad qui nous intéressent aujourd'hui - cette tranche de l'historie de la Cité des Anges est un véritable incubateur à fiction. Et un formidable terrain de jeu pour tous les lecteurs fans de polars et de films Noirs.

A ce titre, l'ambiance élaborée par Bryce Carlson est particulièrement appréciable. D'autant plus que la série, comme on le ressent à chaque page, est plutôt renseignée sur les sujets qu'elle aborde. Pas de doute, les amateurs du genre reconnaîtront le talent du scénariste à se fondre dans cet univers particulièrement sombre, fait de crimes sordides, de mitraillettes Thompson, de feutres et de costumes trois pièces.  Carlson épouse d'ailleurs totalement l'héritage fictionnel de ses prédécesseurs, en proposant un héros digne des plus grand mâles alpha de l'époque, et une intrigue qui sent bon la poudre (de fusil) et le rouge à lèvres.

Une noirceur teinté de glamour qui est parfaitement saisie par les dessins de Vanessa R. Del Rey. Le trait de la dessinatrice en pleine ascension, qu'on découvrait dans Sex and Violence (chez Glénat) il y a peu, est sans conteste l'atout numéro un de cet album. En quatre chapitres, la jeune femme s'approprie des années d'imagerie collective de la plus belle des manières, avec une ambiance graphique qui correspond non seulement à l'époque, mais qui sert parfaitement l'intrigue. Une petite réussite à chaque nouvelle case.

Revenons sur le scénario, maintenant. Carlson a le mérite d'utiliser une technique à double tranchant : un narrateur omniscient. Ce qui donne une certaine originalité à Hit : après tout, les polars nous ont habitué à des monologues intérieurs et autres voix-offs, mais, par définition, ils sont toujours subjectifs. Ici, on s'offre une voix qui sait tout des personnages et des situations, et qui permet à l'histoire de se dérouler d'une manière assez rafraîchissante. En revanche, le scénariste n'assume pas son idée jusqu'au bout, et finit par utiliser ce procédé que lorsqu'il l'arrange.

Pour justifier les ellipses, par exemple, ou pour faire de l'exposition. En revanche, Carlson se garde bien de nous donner toutes les clés pour comprendre l'intrigue. Pour préserver ses surprises, on l'a compris, mais quelques indices auraient été bienvenus. La narration de ce premier tome aura donc le défaut (majeur) de sa qualtié : si l'idée n'était pas mauvaise, et permet de fluidifer l'intrigue, elle pourrait perdre bien des lecteurs, et en tous cas, se  limite souvent aux premières pages de chaque chapitre pour mieux brouiller les pistes.

Parfait pour tous les amateurs du genre, qui retrouveront dans l'intrigue - malgré ses défauts d'écriture - de Carlson et les dessins de Del Rey tout ce qu'ils aiment dans les bons polars prenant racine dans la cité des Anges, Hit ne décolle jamais vraiment en proposant une narration à double tranchant. Reste de très jolis dessins et une porte d'entrée grande ouverte, Urban Comics proposant ce titre riche en bonus pour 10 euros.

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