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par Republ33k - le 1/12/2015
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par Republ33k - le 1/12/2015

Kanan, Le Dernier Padawan - tome 1, la critique

C'est un fait, la plupart des titres Star Wars par Marvel capitalisent, tout comme le futur opus filmique de la saga, sur la trilogie originale, s'éloignant ainsi du spectre moins glorieux de la prélogie, plus critiquée par les fans que son aînée. Néanmoins, dans le catalogue de la Maison des Idées, et a fortiori dans celui de Panini, on retrouve un titre prenant racine au beau milieu de La Revanche des Sith : Kanan, Le Dernier Padawan.

Cataloguer la série comme un titre consacré à la prélogie serait une erreur pour autant : puisque si l'intrigue débute pendant l'ordre 66 - soit la révolte des clones contre leurs officiers Jedi - elle fera des aller-retours dans le temps, au gré des aventures d'un certain Caleb, un jeune padawan que le grand public connaît plus volontiers sous le nom de Kanan, pirate et Jedi de son état. Vous l'aurez compris, la série de Greg Weisman et Pepe Larraz s'intéresse à l'un des héros de la série animée Star Wars Rebels, devenant de ce fait la premier comics Star Wars entièrement conçu dans une approche de cross-média.

Bien heureusement, Kanan ne se limite pas à cette seule approche. La série réussit parfaitement son ancrage à la fois dans la prélogie et dans la trilogie originale, se reposant certes sur l'impact de Rebels, mais aussi sur une intrigue politique ou en tous cas politisée presque plus intéressante, n'ayons pas peur des mots, que celle que développait George Lucas entre 1999 et 2005. En effet, Greg Weisman fait un usage assez subtil - même s'il est nuancé par le nombre de pages à sa disposition et les besoins en action d'un titre mainstream - du contenu politique de son histoire, qui voit un jeune padawan être trahi par ses compagnons d'armes, juste après que son maître lui ait fait part de son scepticisme quant à la fameuse Guerre des Clones.

Et un peu plus loin, dans une fuite en avant aussi classique qu'efficace, le scénariste va faire s'allier le jeune Jedi plein de conviction et des mercenaires, contrebandiers et autres laissés pour compte de ce conflit intergalactique. Une chouette plongée dans l'univers Star Wars, qui de surcroît, nuance l'apparent manichéisme de la saga.

Faite de rebondissement efficaces mais répétitifs et de dialogues philosophiques assez poignants à l'échelle du titre, l'histoire est parfaitement servie par les dessins de Pepe Larraz. Le style American Manga de l'artiste espagnol se marrie parfaitement à la saga Star Wars - d'autant plus que la Guerre des Clones et le début de la Guerre Civile Galactique ont été traités par l'animation - et Larraz se permet même des designs originaux en termes de vaisseaux ou de races alien, qui auraient tout à fait leur place dans l'univers créé par Lucas.

En tous cas bien plus, à mon sens, que les créations loufoques de Kieron Gillen et Salvador Larroca sur Dark Vador, par exemple. Mieux, l'artiste prend progressivement en assurance du côté de la composition, et en collaboration avec Weisman, il nous offre des planches très jolies ou touchantes. Une vraie réussite noircie par le sixième chapitre dessiné par Jacopo Camagni, qui essaie tant bien que mal de conformer son trait à celui de son collègue, pour un résultat pas forcément repoussant, mais en tous cas étrange.

Titre discret du catalogue Star Wars de Marvel, Kanan, Le Dernier Padawan est pourtant l'une de ses plus franches réussites, en partie grâce au dessin très appréciable de Larraz, mais peut-être encore plus grâce à l'intrigue intelligente de Weisman. Quelques erreurs typiques des titres mainstream - raccourcis et répétitions en tête - sont à prévoir mais elles ne gâcheront pas votre plaisir de lecture. Un très bel album qui malgré ses défauts, reste un bon titre avant d'être un bon titre Star Wars.

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