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par AlexLeCoq - le 5/05/2017
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par AlexLeCoq - le 5/05/2017

Mighty Thor - Tome 1, la critique

Grand manitou du dieu du tonnerre depuis le début de Marvel NOW! en Octobre 2012, Jason Aaron avait profité de l’event qui lui avait été confié en 2014, Original Sins, pour introduire un changement majeur sur le personnage de Thor. Celui-ci perdait tous ses privilèges en se révélant indigne de porter son fidèle compagnon et arme de destruction (massive), Mjolnir. Évidemment, le monde ne pourrait s’en sortir sans le héros et ce bouleversement permettra d’introduire un nouveau personnage, une déesse du tonnerre inconnue, digne du marteau légendaire : Mighty Thor.

C’est cette semaine que Panini Comics édite en librairie le premier chapitre des aventures du personnage dans sa collection Marvel NOW! qui comprends les numéros #1 à #5 de Thor (et non Mighty Thor). Comme indiqué, la série prend place juste après la fin d’Orignal Sins alors que les mots de Nick Fury murmurés à l’oreille du fils d’Odin ne le rendent plus dignes de porter le marteau qui le rends aussi puissant. Pourtant, rapidement, la Terre va avoir besoin de l’aide du Dieu du Tonnerre pour repousser un assaut surprise des Géant de Glaces de Jötunheim, aidés par le malicieux Malekith.



Dans ce premier tome, Jason Aaron nous offre encore une narration riche qui s’étend sur trois axes. Le premier se focalise sur Mighty Thor, qui réussit à prendre possession de Mjolnir alors posé à même la Lune. Évidemment, l’identité de la nouvelle détentrice de la puissance de l’ancien Dieu Asgardien fait parti intégrante de l’intrigue, qui prendra bien soin de ne laisser aucun (ou presque) indice pour la relier à une figure connue de l’univers de Marvel. Ces premiers chapitres sont assez introductifs et permettent de découvrir une nouvelle facette du Marteau qui a un impact réel sur la personnalité de son porteur, qui gagne une confiance à la hauteur de la toute puissance de l’arme. Le personnage est pourtant tout de suite très attachant car cette femme mystère comprend tout de suite la responsabilité qu’il lui incombe en devenant Thor d'autant plus que l'héroïne semble avoir une familiarité certaine avec ses nouvelles capacités...

En parallèle de cela, nous découvrons un Thor déchu qui, en plus de se retrouver indigne de porter son marteau, va aussi perdre son nom pour devenir Odinson. Évidemment et avec l’arrogance du personnage, celui-ci va devoir encaisser l’un des plus gros coups de sa carrière de Dieu et de super-héros en se voyant affaibli physiquement et moralement par ce coup du sort. La faiblesse du personnage se fait d’ailleurs ressentir dans son design puisqu’il porte maintenant une barbe naissante et a troqué son armure de dieu du tonnerre pour se trimballer torse nu. Dans les premières pages de ce Mighty Thor - Tome 1, notre héros va d’ailleurs faire une expérience plutôt désagréable qui va l'amener à rapidement être confronté à ses propres limites physiques tout en montrant le respect de la continuité instaurée par Jason Aaron depuis ses débuts sur le personnage avec Thor: God of Thunder. Tiraillé entre son désespoir et son aversion envers le nouveau porteur de Mjolnir, Odinson va tout de même apprendre à vivre d’une nouvelle façon puisque comme lui-même le dit si bien : “Je suis l’Odison. Je suis l’Indigne. Et voici comment j’ai perdu mon marteau. Mais ce n’est point la fin de mon conte.”



Mais Jason Aaron profite aussi de ce premier tome pour introduire une satyre politique très intéressante. Odin est de retour à Asgard et compte bien reprendre le contrôle de son domaine, qui avait été géré pendant son absence par sa femme, la mère de Thor Odinson alors devenue Mère-de-Tout, Freyja. Évidemment, l'Asgardienne n'est pas aussi autoritaire que son mari et les règles du jeu ont changés dans la ville des dieux qui a adopté une forme beaucoup plus démocratique. Tout ceci ne plaisant clairement pas à Odin qui compte bien tenir son royaume d’une main de fer, quitte à prendre des décisions qui le montre au monde comme un dictateur assoiffé de pouvoirs. Jason Aaron réussit donc à instaurer une nouvelle forme de conflit entre Freyja et son mari et développe un aspect politique qui montre les limites d'un système et l'impact sur la population lorsque des privilèges sont retirés (tiens, tiens...). Mais cet aspect n'est malheureusement pas exploité à son plein potentiel dans ce premier volume.

Si ce tome 1 de Mighty Thor est aussi efficace, c’est grâce au travail de Russel Dauterman qui prouve une fois de plus son talent une fois le crayon en main. En effet, l’artiste qui avait déjà mis ses talents à l’œuvre avec le scénariste dans quelques numéros de Thor: God of Thunder démontre qu’il est tout à fait capable de tenir le rythme d’une série et le fait avec brio. Russel Dauterman réussit à apporter la mesure nécessaire pour la fluidité de la narration de Jason Aaron avec un découpage efficace et dynamique dans les scènes d’action mais aussi grâce à sa science de la précision qui offre des cases détaillées lorsque les dialogues se font plus bavards et qu’une pause dans l’histoire s'impose. On pourrait lui reprocher des fonds parfois un peu vides mais ce serait chercher la petite bête. Un mot aussi sur Jorge Molina qui signe pour sa part un cinquième numéro qui sert de transition entre le premier arc de la série et sa suite et est beaucoup moins convaincant. Son trait est précis et efficace mais en deça de celui de Russel Dauterman mais il faut avouer que c’est surtout la colorisation, faite par lui-même, qui fait incroyablement défaut avec des teintes beaucoup plus sombres qui détonnent véritablement avec la première partie de l’ouvrage, colorisée par Matthew Wilson.



En somme, ce Mighty Thor - Tome 1 est une bonne pioche pour tous les amoureux du personnage mais aussi de Marvel. Jason Aaron se montre une nouvelle fois maître de son univers et réussit le tour de force d’introduire un tout nouveau Thor sans pour autant bouleverser les codes de son run débuté avec Thor: God of Thunder. On pestera quand même sur le choix de la couverture d'Andrew Robinson par Panini Comics pour cette édition française, pas aussi puissante que celles réalisées pour la série par Esad Ribic, Chris Samnee ou encore Paul Renaud. Rendez-vous maintenant avec le Tome 2 pour découvrir qui se cache derrière le masque de la Déesse du Tonnerre...

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