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par Milo - le 30/07/2014
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par Milo - le 30/07/2014

Review : Ten Grand T1

Delcourt remet à l’honneur deux artistes que l’éditeur semble apprécier : Joe Michael Straczynski (après les rééditions de Rising Stars et Midnight Nation, en attendant Sidekick pour début 2015 et les autres titres à venir du label Joe's Comics) et Ben Templesmith (avec les 30 Jours de Nuit, Bienvenue à Oxford et la majorité de ses autres travaux). Les deux compères œuvrent ici ensemble sur Ten Grand, qui marque le retour de Stracz aux comics indépendants chez Image.

On y suit Joe Fitzgerald, ancien homme de main de la mafia, marqué par la mort de sa femme lors de ce qui devait être sa dernière mission. En effet, sa cible s’est défendue en invoquant des démons qui ont massacré Joe et Laura. Mais cette mort marque un nouveau départ pour Joe : un ange lui propose un pacte. Il revivra et devra exécuté certaines missions pour lui, et en échange, à chaque fois qu’il mourra, il lui sera permis de revoir sa femme pendant cinq minutes, avant de ressuscité à nouveau ; et ceci jusqu’à ce qu’il ait fait assez pour se racheter.

On retrouve au début du récit Joe engagé pour retrouver la sœur de sa cliente aux mains d’une secte démoniaque.

 

« Personne n’a compris que ce n’était pas un escroc de plus. Lui, c’était pour de vrai. »

 

Un enquêteur cynique, du paranormal, de la sorcellerie, des armes magiques, des anges pas très angéliques qui se tire la bourre avec les démons… On pense forcément beaucoup à Hellblazer ou Spawn, le tout mélangé à certaines thématiques de Midnight Nation. Et si le concept est effectivement à priori assez classique, ça n’empêche en aucun cas le récit d’être efficace et prenant. Notamment grâce à un style maîtrisé (voix off), une écriture des dialogues juste, agrémentée de petites doses d’humour (noir, de préférence).

Si l’on rajoute à cela de vraies touches d’émotion distillées ici et là, et de nombreux flashbacks toujours bien amenés, on pardonnera aisément à Straczynski l’impression de déjà-vu pour qui aurait lu les œuvres citées plus haut.

À noter également quelques trouvailles : le fleuve de l’enfer, les morts multiples, l’attirail magique « traditionnel » comme moderne…

Il faut cependant admettre qu’à de rares moments, le scénariste demeure confus ou peu clair dans ses explications, ce qui n’entache heureusement pas la compréhension de l’ensemble.

 

La voix off de Joe, omniprésente et immersive, fait penser que Ten Grand aurait pu être un roman, à la manière des Felix Castor de Mike Carey (lui-même très influencé par son propre run sur Hellblazer)…

Mais ça aurait été se priver de la patte graphique incomparable de Ben Templesmith, si particulière et pourtant parfaite ici pour l’ambiance graphique avec une colorisation toujours aussi hallucinée mais réussie, tant dans le glauque, la noirceur et la violence, que les éclats de lumières, rares mais bien présents.

On regrettera le passage de relais après quatre chapitres et le changement radical survenu avec l’arrivée aux dessins de C.P. Smith, qui, si justifiée narrativement, peine à convaincre. Le style très animation basique faite sur ordinateur au début des années 90, aseptisé, dénote et déconstruit le travail de Templesmith. On peut aussi noter que les visages sont régulièrement ratés. Il arrive quand même à s’en sortir sur quelques passages bien sentis (notamment la séquence du fleuve).

 

Quoiqu’il en soit, il est difficile de nier que ce premier tome de Ten Grand marque des débuts très bons et prometteurs, à voir sur la durée. En tout cas on a hâte de lire la suite, c’est certain.

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