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par Republ33k - le 19/10/2015
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par Republ33k - le 19/10/2015

Rocket Girl tome 1, la critique

Ce mois-ci, la collection Indies d'Urban Comics s'étoffe d'un nouveau titre, Rocket Girl, d'abord paru chez Image sous la plume de Brandon Montclare et le crayon d'Amy Reeder. Une série qui mélange effectivement, comme nous le dit la quatrième de couverture, l'ambiance d'un Retour Vers le Futur, et le propos d'un Blade Runner.

Mais comparer ce nouveau comic book à ces deux légendes du cinéma est à la fois lui rendre service et insulter sa créativité. Car dès les premières pages, on comprend que l'histoire de Brandon Montclare ira plus loin que ses références. Nous voilà plongés dans le futur, en 2013 - une date volontairement anachronique, pour rester dans l'esprit d'un Retour vers le Futur - dans lequel les fonctions de police ont été confiées à des adolescents, dont l'innonce est sensée garantir la justice.  Jetpacks sur le dos, ces policiers adolescents patrouillent dans un New York entièrement contrôlé par Quintum Mechanics, gigantesque corporation qui se voit remise en cause.

Rentre en scène Dayoung, notre héroïne, un personnage féminin fort et pétillant, comme on en croise toujours plus souvent du côté des comic books indépendants. C'est à travers ses yeux et ses valeurs - qui l'amènent à enquêter sur les travers de Quintum Mechanics - que nous découvrirons l'histoire, qui implique des voyages dans le temps, comme vous avez pu le deviner.

Et comme toutes les aventures faisant usage des voyages de le temps, Rocket Girl s'expose d'emblée à bien des technicités, à commencer par quelques paradoxes temporels des familles. A ce titre, le scénario de Brandon Montclare, qu'on croit un temps inspiré, est en fait aussi simple que confus. Les questions sont nombreuses, et les réponses hélas souvent décevantes, quand elles ne sont pas tout simplement absentes. Si d'autres tomes sont prévus, il ne faut jurer de rien, mais sur ce seul album, la narration se gonfle artificiellement et les enjeux aussi.

C'est d'autant plus dommage que le rythme maintenu par le scénariste était loin d'être mauvais. Mieux, il renoue avec un fun tout caractéristique d'une certaine trilogie par Robert Zemeckis et Bob Gale, pour notre plus grand plaisir. L'action fuse, les dialogues aussi, malgré une certaine lourdeur, et on en prend plein les mirettes. Surtout grâce au travail impeccable d'Amy Reeder.

La dessinatrice, notamment connue pour son travail sur Batwoman, livre ici une véritable performance. D'abord discret, son trait explose au fil des chapitres, et nous promet un tome 2 plus étincelant encore. Ici, on s'offre une composition hyper-dynamique, des doubles pages bluffantes et, de manière plus générale, une narration visuelle des plus inspirées. Un magnifique exemple de la science des comic books, dopé par un style flirtant avec l'american manga, pour toujours plus de fun et de dynamisme.

Bien parti pour être une œuvre à part, Rocket Girl, dans ce premie tome du moins, échoue à s'imposer comme une histoire unique. Gonflée artificiellement, l'intrigue est délicate à suivre et décevante une fois la dernière page passée. En revanche, les superbes planches d'Amy Reeder font de la lecture une vraie aventure. A suivre de près dès la sortie d'un second tome, qui pourrait bien relever la barre.

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