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par Elsa - le 17/10/2014
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par Elsa - le 17/10/2014

Blue Note tome 2, la critique

Le premier tome de Blue Note était une très belle surprise. Diptyque composé de deux one-shot évoluant en parallèle, l'histoire se déroule sur le derniers mois avant la fin de la prohibition. Le tome 1 se passait du point de vue d'un boxeur à la retraite, le second de celui d'un guitariste plein d'ambition. 

Rêves sous contrat.

RJ ne veut plus se contenter des péquenauds qui l'entourent, il aspire à bien plus. Il monte à New York pour être embauché dans un club, et la chance sonne à sa porte dès sa première tentative, puisqu'il est pris au prestigieux Dante's Lodge. Malheureusement pour lui, travailler pour un mafieux, même quand la fin de son règne est proche, implique d'obéir à ses règles.

Le jeune homme va rapidement frotter ses rêves à une réalité où son talent ne vaut pas grand chose face aux caprices des plus puissants.

La fin d'une époque.

Mathieu Mariolle et Mikaël Bourgouin nous offrent un récit sur le fil, où chaque page oscille entre passé et futur, gloire et chute, euphorie et douleur. Avec subtilité, ils racontent ce présent intense parce qu'il est comme un point culminant entre une volonté de faire changer les choses, et l'inconnu de ce dont demain sera fait.

Après la violence du ring, place à la sensualité de la scène. À nouveau, et de manière plus puissante encore, les sublimes planches de Mikaël Bourgoin parviennent à faire exploser la musique dans le silence immobile du papier. Pourtant, le glamour se cantonne à la lumière des projecteurs, et les coulisses ne sont pas plus douces pour RJ que pour Jack. Mais si le boxeur connaissait déjà tout ce qui l'attendait comme sa poche, le guitariste vit ses premières épreuves. Un mal pour un bien, peut-être, puisqu'il faut avoir vécu pour provoquer des émotions sincères chez ceux qui nous écoutent.

En trame de fond, à nouveau, on suit les détails de cette période charnière de l'Histoire. Chacun est conscient qu'il faudra s'adapter aux changements à venir. Un moment où la loi du plus fort prime encore plus que d'habitude. Si la construction de l'histoire reste classique, le récit n'en est pas moins vraiment plaisant, avec des personnages attachants qui se heurtent à des obstacles qu'ils ne méritent pas.

Le dessin est superbe, fin, élégant. L'encrage du dessinateur offre toute la place qu'il mérite au noir. Pourtant rien n'est magnifié. Il y a dans ce deuxième note du sang, de la poussière et de la sueur. Et beaucoup plus d'ombre que de lumière... Les couleurs appuient encore un peu plus l'atmosphère, pour un résultat vraiment époustoufflant. Comme Jack en plein match, comme RJ en train de jouer, le duo d'auteurs nous en met plein les yeux.

Ce second volume clôt avec succès cette belle incursion dans le New York de 1930. Un fond passionnant, des personnages forts et poussés dans leurs retranchements, la puissance des coups et celle des notes de musique, et le dessin sublime de Mickaël Bourgoin. 

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