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par LiseF - le 11/06/2015
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par LiseF - le 11/06/2015

Chauve(s), la critique

Quand Benoît Desprez apprend que sa copine a le cancer du sein, il est un peu perdu : elle va devenir chauve... Comme lui ? Face à la maladie, une idée lui vient. Il va dessiner son quotidien, entre difficultés, surprises et petits moments de tendresse.

Tout commence avec ce passage chez le coiffeur. A cause de la chimiothérapie, les cheveux tombent, mieux vaut tout raser. La copine de l'auteur se retrouve alors face à ce dilemme : cacher son crâne, ou pas ? Mettre une perruque, un foulard ? Et puis non. Elle se fiche bien que tout le monde la voit : elle se baladera tête nue. Comme son nom l'indique, Chauve(s) se focalise sur cette perte de cheveux et sur l'image qu'elle donne au quotidien, dans le regard des autres mais aussi dans le miroir. A travers ce fil rouge, c'est toute la problématique du combat contre le cancer du sein qui est évoquée.

« Dessiner quoi ? La maladie de mon amoureuse, genre ? »

Chauve(s) est une toute petite BD sans prétention qui traite d'un gros sujet, et ça fait du bien. L'album est entièrement en noir et blanc, avec seulement quelques touches de rouge ça et là. Si le ton se veut léger, sans mélodrames, ce choix graphique est révélateur de la douleur de l'épreuve. Le trait est pourtant dérangeant à certains moments, un peu maladroit. C'est le principale reproche qu'on pourrait faire à Chauve(s), qui gêne parfois la lecture de l'album.

« Ta chérie, c'est un genre qu'elle se donne, ou alors c'est ce que je crois ? »

On parvient (un peu) à s'imaginer ce que doit être la vie pendant une chimiothérapie. On découvre la galère des rendez-vous médicaux, la douleur du traitement... Mais aussi toute l'isolation sociale que la maladie entraîne. Entre les questions maladroites façon « comment t'as attrapé ça ? » et le manque de respect total : « t'as vu la dame elle a carrément pas de cheveux ! ». L'album a donc un côté utile, même si ce n'est pas son but premier. L'auteur a voulu célébrer sa copine, montrer son combat, et c'est plutôt réussi.

Il y a par contre certaines pages qui sont difficiles à saisir... Chaque page est une « tranche de vie », une anecdote dans la vie de ce couple. Mais on a parfois du mal à comprendre ce que certaines anecdotes font là. Il y a par exemple trois ou quatre page où l'auteur se balade avec sa copine au bras en hurlant « Barrez-vous ! On passe ! ». Ces pages semblent avoir un côté cathartique pour l'auteur, mais n'ont du coup pas vraiment d'intérêt pour le lecteur.

Chauve(s) n'est pas tout à fait un chef d’œuvre, mais ce n'est peut-être pas le but. Ce livre a un côté attendrissant, qui permet d'ouvrir les yeux en douceur sur le quotidien d'une personne qui se bat contre le cancer du sein.

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