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par LiseF - le 26/11/2019
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par LiseF - le 26/11/2019

Dans les forêts de Sibérie, morceaux d'un quotidien hors du commun

En 2010, l'écrivain et aventurier Sylvain Tesson publiait Dans les forêts de Sibérie, où il racontait son projet fou d'aller passer six mois tout seul dans une cabane en Sibérie, sur les bords du lac Baïkal. Huit ans plus tard, Virgile Dureuil a décidé de mettre ces mots en image, en adaptant le livre en bande dessinée. L'oeuvre du même nom est sortie ce mois-ci chez Casterman, est c'est une immersion totale dans cette expérience hors du commun.

Changer radicalement de vie

Sylvain Tesson n'est pas du genre citadin. En ville, au milieu de ses amis, il se sent plus seul qu'au milieu des steppes de Sibérie qu'il connaît déjà bien. L'aventurier s'est lancé dans plusieurs initiatives surprenantes, comme celui de marcher sur les traces des évadés des goulags, ou de retracer à pieds la route du Transmongol. Finie la randonnée à présent, Sylvain Tesson va bientôt partir pour six mois à l'écart du monde. Il a déjà tout prévu : en Russie, il charge un camion de beaucoup de nourriture, beaucoup de livres, l'équipement nécessaire, et se fait déposer dans une cabane au bout du monde, sur le bords du lac Baïkal.

Commencent alors six mois d'exclusion totale, au coeur du silence et du manteau blanc de Sibérie. Au fil des semaines, nous suivrons les différentes anecdotes de cette vie hors du commun menée par Sylvain Tesson. Parce que si la vie dans une cabane au fond des bois est ralentie, elle n'en est pas simple pour autant. Il faut tenir bon face à l'ours qui vous observe depuis le creux d'un vallon, connaître les bons réflexes quand on est avalé par la glace un peu trop fine du lac à certains endroits, savoir allumer un feu dans la neige et ne pas se démonter quand on croise la route d'un loup... Mais en laissant de côté sa famille, ses amis, c'est lui-même que Sylvain Tesson va apprendre à connaître.

Une vie plus simple et plus compliquée à la fois

Disons-le tout de suite, Dans les forêts de Sibérie est à l'image du défi que s'est imposé l'auteur : plutôt lent. L'album se constitue d'anecdotes, qui mises toutes ensemble donnent une idée de son mode de vie, à la fois simple dans sa routine, et compliqué dans la façon dont il diffère de la vie contemporaine en France. Il se passe quand même des choses dans cet album, parce que Sylvain Tesson n'est pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Raquettes aux pieds, il lui arrive d'entreprendre des randonnées de plusieurs jours pour aller retrouver quelques humains, histoire de partager un verre de vodka et quelques histoires du coin.

Casterman aime décidément les histoires de communion avec la nature. Dans Le Loup de Jean-Marc Rochette publié chez le même éditeur, on suivait l'histoire d'un berger, coupé du monde l'hiver, aux prises avec un loup qui en veut à son troupeau. Ici, il est aussi question de cohabitation entre l'homme et la nature. Cette dernière se fait menaçante quand l'aventurier réalise qu'un ours a croisé sa piste, touchante quand il habitue des moineaux à venir se promener près de sa fenêtre lorsqu'il joue de la flûte.

Dans les forêts de Sibérie semble plutôt s'adresser aux lecteurs qui aiment les récits de vie, ceux qui prennent le temps mais qui sont à la fois bourrés de découvertes. Pour ma part j'avais tenté de lire le livre publié en 2010, mais j'avais peiné à accrocher au style de l'auteur. Ici, l'image vient créer une ambiance, qui donne l'impression d'être là-bas, dans cette cabane, chauffée par un simple poêle. L'album est disponible chez Casterman au prix de 18 euros.

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