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par Elsa - le 25/04/2014
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par Elsa - le 25/04/2014

DoggyBags #5, la critique

Les tomes de DoggyBags se suivent à un rythme de plus en plus soutenu, et ne se ressemblent pas. Pourtant, on y retrouve toujours cette énergie un peu dingue, cette débauche d'ultra violence jubilatoire, ces références plus que parfaites, et ce talent dont les auteurs du Label 619 font définitivement tous preuves.

Si les quatre premiers opus étaient majoritairement remplis de noms connus des amateurs du label, le volume 5 est un savant mélange de talents confirmés (RUN, Aurélien Ducoudray, Neyef), et de petits nouveaux prometteurs (El Puerto, Tomeus et Kartinka).

3 histoires pour lecteurs avertis.

Pour ceux qui n'auraient encore jamais ouvert un DoggyBags, chaque volume est découpé en trois histoires courtes qui virent au bain de sang. Les âmes sensibles sont prévenues, l'encre est teintée à l'hémoglobine.

Trapped, la première histoire, signée El Puerto et Tomeus, nous fait visiter les égouts de Miami. Ah, les égouts... Vous avez dû entendre quelques légendes urbaines à leur sujet non ? Il est temps de vérifier si elles contiennent une part de vérité.

D.O.A. Rampage, le deuxième récit, est scénarisé par Aurélien Ducoudray, génial scénariste du non moins génial The Grocery. Au dessin, Neyef, qui a magistralement ouvert le bal des Doggybags Présente avec son South Central Stories. Ils vont nous parler d'un type au destin pas tout à fait banal, répondant au doux nom de Shawn Nelson.

Pour Death of a nation, le troisième et dernier chapitre, RUN et Aurélien Ducoudray s'associent pour imaginer une histoire de zombies un peu particulière, et c'est Kartinka qui se charge de la mettre en image.

Suspens, frissons & horreur !!

La lecture d'un DoggyBags est presque une expérience. Trois doses de sensations fortes coup sur coup. Le format court oblige les auteurs à aller à l'essentiel, et à ne pas faire dans la dentelle. Pourtant, les scénaristes parviennent à chaque fois à construire un univers captivant, parfaitement retranscrit par les dessinateurs, avant que tout explose.

Les trois histoires sont très différentes. Dans leur thème, leur narration, graphiquement aussi. Et selon ses goûts, chaque lecteur aura sans doute sa petite préférée. Pour autant, la qualité est au rendez-vous à chaque fois, et chaque récit se lit avec beaucoup de plaisir. Les auteurs s'éclatent véritablement dans ces histoires intenses et barrées où le silence du papier se retrouve rapidement recouvert par les hurlements qui s'en échappent.

Les nouveaux venus ont parfaitement intégré l'esprit de la série, et apportent en même temps leur propre identité. Trapped nous emmène juste en dessous des rues ensoleillées de Miami, pour un huis-clos oppressant et hyper cinématographique. D.O.A. Rampage, qui s'inspire d'un destin bien réel, est une fascinante plongée dans la folie, servie par le dessin bourré d'énergie de Neyef. Death of a nation, enfin, joue avec les codes des histoires de zombies, et nous propose une histoire paradoxalement ultra sombre et nimbée de lumière.

Alors bien sûr, quand c'est bien on en voudrait encore. 112 pages ça n'est presque pas assez, même avec les bonus concoctés par RUN, Yuck et Tony, à base de fausses pub, de courrier des lecteurs et de petits dossiers explicatifs qui enrichissent encore chaque histoire, sans oublier le poster détachable. Mais il faut savoir être raisonnable. Et puis le volume 6 est annoncé pour le 16 juin.

Hommage aux pulps, au cinéma horrifique et à bien d'autres choses encore, Doggybags ne tombe jamais dans la parodie ni la facilité, et ce nouveau tome en est une nouvelle preuve. Les histoires sont solides, riches de multiples références mais avec une identité bien à elles, servies par des dessins de qualité, et une mise en scène impeccable. 

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