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par Republ33k - le 19/06/2017
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par Republ33k - le 19/06/2017

DoggyBags présente Heartbreaker, la critique

Après treize opus tous aussi géniaux les uns que les autres, le Label 619 et Ankama avaient dit au revoir à DoggyBags, l'excellente série anthologique orchestrée par Run, que nous avions eu la chance de longuement interviewer il y a quelques mois. Mais personne n'était vraiment prêt à voir disparaître cette collection et l'énergie créative qu'elle dégageait. 

Moralité, l'effort se poursuit désormais avec "DoggyBaggs Présente", une nouvelle gamme (déjà testée avec Doggybags Présente South Central Stories en 2014) qui prolonge totalement l'esprit développé par le Label 619 tout en réinventant légèrement la formule. Ici, il ne semble plus être question d'un thème autour duquel des artistes sont invités à travailler, mais bel et bien d'un univers dans lequel autant des talents (toujours aussi nombreux) viendront inventer des histoires.

Une recette juste assez nouvelle pour attirer notre attention, et juste assez familière pour nous mettre immédiatement l'eau à la bouche. Il faut dire que dès la première page, chargée d'introduire l'univers de Celyna (qui avait fait son apparition dans le sixième DoggyBags), une chasseuse de Sépulkres (une drôle d'espèce de vampires), on retrouve immédiatement cet esprit série B si grisant, celui-là même qui a fait la force de DoggyBags pendant de longues années.

Ajoutez à cela l'idée de voir plusieurs artistes travailler dans un même univers, une approche totalement comic book dans l'esprit, et vous obtenez une promesse des plus alléchantes, qui sera tenue de bout en bout dans cet album, malgré les inconsistances de ses histoires et quelques planches pas toujours très lisibles.

Il faut dire que ce DoggyBags Présente entièrement dédié au personnage de Celyna, aka Heartbreaker, profite finalement de la même structure que celui de la collection originelle. On enchaîne ainsi trois histoires au format court, toujours riches en hommages brillants ou en créativité brute. Le trio de récits est d'ailleurs complété de quelques petites infographies bien senties, comme à l'accoutumée.

Mais revenons à nos  histoires. La première, Blood Tells No Tales, de Hasteda et Sourya, a le mérite de proposer une narration non-linéaire particulièrement maîtrisée et une action savamment découpée. La seconde, Bad Blood, signée Run et Chariospirale, s'impose quant à elle comme une brillante relecture urbaine du mythe des vampires. Et enfin, Blood Lust, qui nous est offerte par Tran et Llovet, amène un peu de nuance à l'ensemble en mettant en scène une héroïne plus fragile qu'on aurait pu le croire.

Un entrée, un plat et un dessert qui forment un repas littéraire et visuel des plus satisfaisants, malgré quelques petits heurts ça et là, dans la composition et les dialogues des trois histoires, notamment. Mais l'expérience s'avère totalement stimulante, et parvient même à se hisser au-dessus des codes (parfois très éprouvés) de la série B et des histoires de vampires. Une sacrée performance pour ce "nouveau" concept, en somme.
En offrant la destinée de Heartbreaker a plusieurs équipes créatives, le Label 619 poursuit à merveille l'esprit et la folie créatrice qui animaient chaque DoggyBags tout en proposant une nouvelle formule qui parlera assurément beaucoup aux fans de comic books. Une nouvelle bonne pioche pour Run et Ankama, doublée d'un personnage toujours plus intéressant pour Céline Tran. Pas de doute possible donc : la relève de DoggyBags est déjà assurée !

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